Berkeley

Le thème évoqué dans cet extrait est la pensée et l'esprit. Sa thèse mise en avant est l'immatérialisme : Les corps n'existent que dans notre esprit. Ainsi, la pensée permet-elle d'accéder au monde matériel ? Berkeley commence dans un premier mouvement à mettre en avant sa thèse : il considère qu'un corps n'existe que s'il est perçu, dans notre esprit. Dans un second mouvement il réfute la thèse opposée à la sienne en donnant des exemples contradictoires. Enfin, dans un troisième et dernier mouvement, il montre l'absurdité de l'impossibilité de sa thèse. Dans ce premier mouvement, Berkeley met en garde les personnes qui seraient susceptibles de donner des arguments contre sa thèse en expliquant qu'il ne se défendra pas et qu'il ne débattrai pas car il est convaincu et sûr de sa thèse. En effet, dans ce premier mouvement, il utilise différents termes philosophiques afin de mettre au clair les différents point de vue. Ainsi, il utilise le verbe « concevoir « dans le sens d'« admettre «. Ensuite, il utilise l'expression « substance étendue et mobile « ce qui fait référence au corps. Descartes, par exemple, a opposé « la substance étendue « (corps) et la « substance pensante « (esprit) s'opposant ainsi à la thèse de Berkeley puisque ce dernier prétend que le corps et l'esprit sont liés, que les corps n'existent que dans notre esprit. Pour Berkeley, les choses ne sont qu'une collection d'idées. Ici, le terme « idée « détermine une création de notre esprit. Par exemple, une cerise n'est pour Berkeley qu'un ensemble de couleurs, de formes ou encore d'odeurs. Dans la phrase suivante, l'auteur nous parle de ceux qui défendent l'idée que le monde extérieur ait une nature matérielle et nous dit qu'il en admettrai son existence même s'ils ne parviennent pas à donner des raisons plus ou moins valables. Dans cette dernière phrase du premier paragraphe, il prétend que l'opinion adopter par les partisans de cette doctrine peut être la « preuve de sa vérité effective «, en d'autres termes elle sera une justification suffisante pour une vérité concrète, sur des fondements réels et non imaginaires. L'exemple de l'arbre utilisé par Berkeley nous montre que lorsqu'on y pense, on l'imagine mais on ne le voit pas. Il est donc présent dans notre esprit mais pas ailleurs. De plus, lorsque l'on commence à penser au fait qu'il existe, on l'imagine. Par conséquent, la thèse proposée par Berkeley est toujours vraie. La pensée saisit ce qu'elle imagine. Imaginer des choses montre seulement que l'on a des idées dans l'esprit. De plus, d'après Berkeley, exister c'est être perçu et percevoir c'est exister. Cependant, les choses ne disparaissent pas dès lors qu'elles ne sont plus perçues. Mais selon Berkeley, Dieu est celui qui perçoit tout et fait donc tout exister. Dans l'imagination, on peut penser à des objets matériels sans même qu'une personne ne soit présente à proximité pour les saisir. Mais selon la thèse de Berkeley, c'est l'esprit qui est le créateur de ces objets et de ce qui manque dans cette scène (dans l'exemple du texte, une personne). En effet, cela ne montre en aucun cas que les idées ou les objets des pensées peuvent exister en dehors de l'esprit. Par conséquent, cette contradiction renforce la thèse de Berkeley car on ne peut pas penser des idées qui ne seraient pas pensées puisque d'après Berkeley, il n'y a des idées que s'il y a un esprit. Ainsi, tout ce qui est autour de nous serait donc spirituel selon Berkeley. Dans ce dernier mouvement, Berkeley montre que sa thèse paraît logique en passant par l'absurde tel un raisonnement mathématiques. En effet, pour pouvoir montrer que les corps n'existent que dans les esprits, il suppose l'inverse. Ainsi, pour que des corps existent en dehors des esprits, il faut donc qu'on les imagine comme inexistants, ce qui est absurde. Par conséquent, Berkeley renforce de plus en plus sa thèse en montrant que le fait qu'elle ne soit pas correcte est absurde. Ensuite, il prétend que lorsqu'on essaie de s'imaginer des choses matérielles, ce n'est que le fruit d'associations d'idées dans notre esprit. Cependant, l'esprit se tromperait et s'illusionnerait à penser qu'il peut concevoir des objets en dehors de l'esprit puisqu'il concevrait des corps déjà existant. Enfin, Berkeley nous montre que s'il on se met en accord avec sa thèse (qui est pour lui une évidence) alors il n'est pas nécessaire de donner d'autres raisons contre la matérialisme. Finalement, en utilisant la voie de Berkeley, la pensée ne permet pas d'accéder au monde matériel mais Berkeley démontre aussi que même les matérialistes ne peuvent pas accéder au monde matériel par la pensée.