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Blok, Aleksandr - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Blok, Aleksandr - littérature. Blok, Aleksandr (1880-1921), poète russe, le chef de file du symbolisme russe. Né à Saint-Pétersbourg, Aleksandr Aleksandrovitch Blok était le fils d'un éminent juriste, à la personnalité artiste et tourmentée, et d'une mère, épileptique et cardiaque, à qui le liera une étroite intimité de coeur et d'esprit. Par son mariage, en 1903, avec Liobov Dmitrievna Mendeleevna, il devint le gendre du chimiste Mendeleïev. Saint-Pétersbourg et le domaine de Chakhmatovo, non loin de Moscou, sont les seuls lieux qu'il aimait fréquenter et ses brefs séjours à l'étranger (Italie, Allemagne, France) lui suscitèrent, une fois passé l'éphémère enthousiasme de la découverte, une négation en bloc de tout ce qui l'avait charmé (« l'étranger m'est nuisible «) : l'extrême concentration, le constant et total repliement sur son monde intérieur ne permettent pas à cet être avant tout mystique de participer au « monde terrible, baraque de foire, lieu de honte « du commun des mortels. Constamment emporté vers d'« autres espaces «, Blok se sent prophète et voyant (« Ouvre mes livres : là est dit tout ce qui doit arriver. Oui, je fus un prophète «, le Monde terrible, 1914) ; il est un poète musicien, chargé d'écouter la musique d'autres mondes et de la transmettre à la mesure de ses moyens. Influencé par la philosophie religieuse de Vladimimir Soloviov, son premier recueil, Vers de la belle dame (1904), dédié à sa future femme, célèbre l'amour mystique pour une incarnation féminine de la divinité. Le Deuxième volume de vers (1904-1908) marque un changement : repoussé par la belle dame, le poète, privé de son interlocutrice mystique, se tourne vers la terre, la ville, les hommes, mais garde le sentiment d'avoir été trahi. Les Drames lyriques (1907) que composent le Roi sur la place, Baraque de foire, l'Inconnue -- ces deux derniers mis en scène par Meyerhold --, puis le Chant du destin (1908) et la Rose et la croix (1915) sont, malgré leur titre, dépourvus de tout caractère théâtral : sans action, sans conflits, sans personnages différenciés, réduit à l'exposition d'un thème poétique et hantés d'ombres symbolistes, les drames lyriques sont davantage, pour Blok, l'occasion de se moquer de lui-même et de sa mystique révolutionnaire. Les poèmes du Troisième Volume de vers (écrits entre 1908 et 1916), qui comprennent notamment Sur le champ de Koulikovo (1908), la Patrie (1914), sont empreints de mélancolie et de désespoir que seul l'amour du poète pour la Russie parvient à dissiper. Dès 1907, Blok perçut les signes d'un cataclysme rédempteur qui, appelé de ses voeux, libérerait la vraie vie, et notamment les valeurs de la Russie : c'est le sens de quatre poèmes, Représailles (1911-1919), le Jardin des rossignols (1914), les Douze (1918), poème épique sur le thème de la Russie et de la Révolution, et les Scythes (1918), ode tour à tour passionnée et mélancolique reflétant un messianisme néoslavophile. Dans le plus célèbre d'entre eux, les Douze, douze gardes rouges (tels les douze apôtres) en patrouille nocturne dans les rues de Petrograd haranguent la petite vieille dévote, le bourgeois, le pope, symboles de la vieille Russie, règlent leurs comptes à coups de fusil et cherchent le salut en implorant le Christ. Sommet poétique d'une éblouissante richesse verbale, mêlant l'argot, la langue parlée aux rythmes de chansons populaires et à la cadence des slogans révolutionnaires, le poème résonne comme une symphonie. Cette conception mystique et romantique de la Révolution correspondait peu à la réalité et, désenchanté par l'évolution politique, Blok cessa d'écrire après 1918. Il mourut trois ans plus tard, dans un silence tragique. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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