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Introduction Phèdre est une tragédie classique de Jean Racine parue en 1677 sous le nom de « Phèdre et Hyppolite ».

Publié le 08/05/2018

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racine
Introduction Phèdre est une tragédie classique de Jean Racine parue en 1677 sous le nom de « Phèdre et Hyppolite ». Dans cette pièce, la mort est un thème récurrent, elle occupe donc une place majeure dans l’intrigue puisqu’il s’agit d’une tragédie (une tragédie possède souvent un dénouement dans lequel le héros ou les héros principal/principaux meurt/meurent). Dans Phèdre, nous assistons à trois cas différents de mort : - Hyppolite, fils d’Antiope et de Thésée, c’est un chasseur chaste, un fils complexé, un amoureux honteux et un héros calomnié.- Phèdre, fille de Minos, roi de Crète et juge des enfers après sa mort et de Pasiphaé, elle est la demi-sœur du minotaure, la belle-mère d’Hippolyte et la descendante d’une race maudite. - Oenone se suicide en se noyant, nourrice et confidente de Phèdre. Phèdre Vénus pour se venger de son grand père Le Soleil qui a dévoilé les amours illégitimes de Mars et de Vénus, poursuit les descendants de ce dernier. Vénus a d’abord rendu Pasiphaé amoureuse d’un taureau avec lequel elle enfanta le Minotaure puis elle a rendu Phèdre amoureuse de son beau-fils, une passion qui va la poussée au suicide. Racine exploite le thème de la mort tout au long de la pièce par l’intermédiaire de Phèdre. Dans l’acte 1 scène 3, elle nous est présenté comme souffrante et expose sa volonté de mourir devant sa confidente Oenone. Dans l’acte 1 scène 4, le prétendu mort de Thésée rompt tout lien familiaux entre H. et Phèdre, dans la scène suivante, Oenone lui démontre l’avantage de la mort de Thésée et P. accepte de continuer à vivre. Par la suite Thésée revient et Oenone lui fait croire qu’H. est amoureux de sa belle-mère. Phèdre de son côté découvre le la passion de son beau-fils pour Aricie, elle devient alors jalouse. Ce sentiment achève sa destruction physique et psychique (mentale). Pour Phèdre le coup dur est dû à cette liaison amoureuse, H. ne fuit pas l’amour ; seulement sa belle-mère. Dans l’acte 5 dernière scène, Phèdre, après avoir absorbé du poison, fait le bilan du drame et reconnait sa responsabilité devant Thésée. Elle meurt ainsi purifiée par cet acte de courage. Analyse acte 5, scène 7 On peut parler dans cette scène d’un aveu expiratoire : Phèdre commence la tragédie en avouant son amour pour son beau-fils et c’est avec cet aveu aussi qu’elle se termine. Dans la mythologie grecque, Phèdre se suicide avant que Thésée ne découvre la vérité. Racine prend donc des libertés par rapport au mythe Phèdre choisit une mort violente : s’empoisonner. C’est une mort longue et douloureuse qui semble lui être nécessaire pour réparer son crime. On retrouve le champ lexical de la violence : mes brûlantes veines, un froid inconnu, venin poison, ce cœur expirant. En choisissant cette mort, elle doit parler vite et coupe la parole de Thésée. Le caractère urgent est souligné par l’impératif et les injonctions : « Non, Thésée, il faut rompre un injuste silence/Il faut à votre fils rendre son innocence » (v. 24-25), mais aussi par l’hémistiche bref et direct : « Il n’était point coupable » (v. 26).L’aveu rapide est en opposition avec la lente agonie de Phèdre, on l’observe à la fin de sa tirade, une longue phrase entrecoupée de virgules, points-virgules et d’anaphores (« Déjà », v. 46 et 47 ; « Et », v. 49 et 50) qui ralentissent le rythme. De plus, les allitérations en « s », en « f » et en « r » imitent le souffle et les signes de l’agonie. On peut remarquer que Panope signale la mort de Phèdre « elle expire ». Cependant, Racine devrait respecter la règle de bienséance du théâtre classique (il ne faut pas choquer les spectateurs) pourtant il n’y a aucune didascalie qui mentionne la sortie de Phèdre. Ainsi, la mort de Phèdre devient pathétique car elle se fait sous les yeux du spectateur. Personne ne la pleure, elle meurt donc abandonnée de tous. La mort est ainsi omniprésente dans cette scène comme en témoigne le vaste champ lexical de la mort et du crime : « sans vie » (v. 1), « mort » (v. 4), « perte » (v. 5), « criminel », « trépas » (v. 7-8), « sanglante » (v. 13), « mortel » (v. 14), « meurtrières » (v. 20), « funeste » (v. 22, 32), « descendre chez les morts » (v. 43), « poison », « venin » (v. 45-46), « expirant » (v. 47), « la mort » (v. 50), « expire » (v. 52), ou encore « mânes » (v. 59). La mort de Phèdre permet le dénouement de l’intrigue pour achever la pièce. Phèdre meurt en se donnant l’image d’héroïne victime. Elle innocente à plusieurs reprises son beau-fils : Hyppolite. La mort d’Hyppolite : Hyppolite meurt dans la scène 6 de l’acte 5 Après avoir repoussé les avances de sa belle-mère (Acte II, scène 5), Phèdre, par l’intermédiaire d’OEnone, accuse Hyppolite, innocent, d’avoir essayé de la séduire (Scène 3, Acte III). Son père, fou de rage, désire tuer son fils. Pour cela, il fait appel à Neptune, dieu de la mer, qui, en échange d’avoir débarrasser la mer des brigands, lui accorde un vœu, Thésée l’utilise pour éliminer son fils. Dans, Acte 4, scène 1, Neptune envoie alors un dragon au-devant du char d’Hyppolite, les chevaux s’emballent, Hyppolite meurt déchiqueté à la Scène 6 de l’Acte 5. Dans l’Acte 5, Scène 6, Théramène fait le récit de la mort d’Hyppolite Hyppolite ne dénonce pas Phèdre, par respect pour sa belle-mère qui est également la femme de son père. Il meurt donc innocent. Cela implique un sentiment de pitié chez le lecteur, caractéristique de la tragédie. // Etude de la scène 6, Acte 5 Théramène fait le récit de la mort d’Hyppolite Au XVIIème siècle, les règles de bien séance théâtrale imposaient la non présence de scènes violentes ou choquantes. Ce récit permet donc de raconter la mort du Héros sans heurter la sensibilité du public et en laissant place à l’imagination des spectateurs.  En effet, « l’effroyable cri » (du dragon), « le monstre sauvage » … sont des éléments impossibles à représenter à l’époque car les règles de la tragédie interdissent tout excès et bruits excessifs. On peut noter que le récit de Théramène respecte les règles du schéma narratif : Situation initiale =Théramène raconte le fait qu’Hyppolite soit sur son char et que ses gardes l’entouraient Elément déclencheur : Le « cri effroyable » du monstre Les péripéties : La bataille contre le dragon, la fuite des habitants de Trézène, la frayeur des chevaux… L’élément de résolution : Le pardon d’Hyppolite La situation finale : sa mort Dans cette scène, le champ lexical de la douleur et de la mort est omniprésent : « effroyable » v 1507« blessure » v 1530 « sanglante » 1538 « cruelle » v1545 « plaie » 1550 « mourant » v1560 « douloureux »v1551 « dépouilles » 1558 « mort » v1562 L’alternance entre la passé composé, l’imparfait et le présent de narration donne l’impression que la scène devient actuelle et qu’elle se déroule sous nos yeux. « Son front large est armé de cornes menaçantes »« A peine nous sortions des portes de Trézène » « J’ai vu, Seigneur, j’ai vu votre malheureux fils » De plus, l’émotion de Théramène « Excusez ma douleur. Cette image cruelle sera pour moi de pleurs une source éternelle. » nous donne l’impression qu’il revit la scène. Le récit de Théramène narre une épopée inversée : au lieu de mener le héros vers la victoire et la gloire, le dénouement se caractérise par la chute : « tombe », « il tombe embarrassé » Le destin d’Hyppolite est marqué par la fatalité car sa mort est inscrite dès le début de la scène 6 « Inutile tendresse ! Hyppolite n’est plus ». C’est un personnage tragique rongé par un mal intérieur (« Pensif » « triste pensée »). De plus, la mort est inscrite dans son nom : « Hyppolite » signifie en Grec « les chevaux déliés, qui courent à la bride abattue »

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