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Phèdre 1677 Jean Racine

Publié le 24/10/2018

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Phèdre 1677

Jean Racine (1639-1699)

Tragédie en cinq actes et en vers, créée le 1er janvier 1677 à l'Hôtel de Bourgogne, à Paris,

 

LIEU DE L’ACTION

 

Le palais de Thésée à Trézène, ville du Péloponnèse.

 

ÉPOQUE DE L’ACTION

 

Les temps légendaires de la Grèce antique, à l'époque de la guerre de Troie.

 

PERSONNAGES PRINCIPAUX

 

Thésée, roi d’Athènes ; Phèdre, son épouse, poursuivie par la malédiction de Vénus, amoureuse d’Hippolyte ; Hippolyte, fils d’un premier mariage de Thésée, amoureux d’Aricie ; Aricie, princesse d’Athènes, prisonnière de Thésée ; Œnone, nourrice et confidente de Phèdre.

 

RÉSUMÉ DE L’ACTION

 

• Acte I : pour s'éloigner d'Aricie, qu'il aime en secret, Hippolyte part chercher son père, disparu depuis six mois (sc. 1). Phèdre, minée par un mal mystérieux, avoue à Œnone qu’elle éprouve une passion dévastatrice pour Hippolyte (sc. 3). On vient lui apprendre la mort de Thésée (sc. 4) ; Œnone persuade Phèdre qu’elle peut désormais aimer librement Hippolyte.

 

• Acte II : Aricie et Hippolyte se déclarent leur amour (sc. 1-2). Phèdre avoue sa passion au jeune homme. Repoussée avec horreur, elle tente de se tuer (sc. 5). On apprend soudain que Thésée est vivant (sc. 6).

 

• Acte III : affolée, Phèdre cède à Œnone qui lui conseille d’accuser Hippolyte d’avoir voulu la séduire (sc. 3). Thésée, de retour, ne comprend ni le trouble de Phèdre ni l’embarras d’Hippolyte qui annonce son départ (sc. 4-5).

 

• Acte IV : devant le roi, Œnone accuse Hippolyte (sc. 1). Thésée, sourd aux protestations de son fils qui, pour se disculper, avoue son amour pour Aricie, le chasse en appelant sur lui la colère de Neptune (sc. 2-3). Prête à disculper Hippolyte, Phèdre s'interrompt en apprenant qu'elle a une rivale (sc. 4). Folle de douleur et de jalousie, elle chasse Œnone (sc. 5-6).

 

• Acte V : les confidences d’Aricie puis le suicide d’Œnone font naître le doute chez Thésée (sc. 3-5). Mais iî est trop tard : Théramène, gouverneur d’Hippolyte, vient annoncer au roi la mort de son fils, provoquée par Neptune (sc. 6). Phèdre, qui s’est empoisonnée, confesse son crime et meurt (sc. 7).

 

Passages-clés : l'aveu de Phèdre à Œnone (I, 3) puis à Hippolyte (II, 5), la mort d'Hippolyte racontée par Théramène (V, 6), la mort de Phèdre (V, 7).

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« THÈMES DOMINANTS • La passion : fol amour (v.

675), ardeurs insensées (v.

765), elle incite Phèdre à braver un double interdit, l'adultère et l'inceste.

S'accompagnant d'effets psychologiques puissants (fureur, jalousie, désespoir, culpabilité), elle donne à la pièce son intensité dramatique.

Par son issue fatale, elle inscrit Phèdre dans la lignée des héroïnes tragiques propres à exciter la compassion et la terreur (Préface).

• La fatalité : pesant sur les héros des tragédies antiques, elle entraîne la destinée des personnages vers la mort, dans un enchaînement implacable.

Vénus et Neptune sont maîtres du jeu; ne laissant aucune marge de liberté à leurs victimes, ils justifient la vision janséniste de l'être humain oublié par la grâce et font de Phèdre -personnage païen- une héroïne « toute chrétienne » (le grand Arnauld, autorité du parti janséniste).

• La faute : Ni tout à fait coupable, ni tout à fait innoceme (Préface), Phèdre a une pleine conscience de sa faute.

L'horreur de soi et le remords, le rachat par la confession de la vérité sont autant de motifs qui, sur un plan reli­ gieux, rattachent la pièce au christianisme et, sur un plan poétique, lui donnent ses accents tragiques.

STYLE • Le lyrisme amoureux -le registre de la dévotion : F adorais Hippolyte; et, le voyant sans cesse, 1 JVIême au pied des autels que je faisais fume~; 1 F offrais tout à ce dieu que je n'osais nom­ mer.

(v.

286-288) -le registre de la maladie : D'un incurable amour, remèdes impuissants 1 (v.

283) -l'assonance: Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire (v.

161) • Le délire verbal -l'hyperbole :Je m'abhorre encor plus que tu ne me détestes (v.

678) -l'incantation : Ô toi qui vois la home où je suis descendue, 1 Implacable Vénus, suis-je assez confondue 1 (v.

813-814) -l'interrogation : Ils s'aimel1t 1 Par quel charme ont-ils trompé mes yeux ? 1 Comment se sont-ils vus ? depuis quand? dans quels lieux? (v.

1231-1232) • Un style poétique - des mots courts : Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur (v.

1112) -l'image baroque : De rage et de douleur le monstre bondissant 1 Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissam (v.

1531-1532) -l'allusion mythologique : Minos juge aux enfers tous les pâles humai115 (v.

1280) SOURCES ET INSPIRATION Des sources littéraires.

Hippolyte porteur de couronne (428 av.

J.-C.), du poète grec Euripide, fournit à Racine le sujet de la pièce ; Phèdre ( 49-62 apr.J.-C.), du poète latin Sénèque, tragédie imitée d'Euripide lui inspire l'aveu de Phèdre à Hippolyte.. »

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