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POLIN ManonQuestion de corpus 1S2 Ce corpus nous présente quatre représentations d'un personnage de roman.

Publié le 13/02/2017

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POLIN ManonQuestion de corpus 1S2 Ce corpus nous présente quatre représentations d'un personnage de roman. Les quatre extraits proposés sont tous des incipits, chacun s'inscrivant dans des époques différentes. Cependant ces textes contiennent tous une trame commune quant à la description des personnages, principalement basée sur l'apparence physique et le rang aristocratique. Le roman La Princesse de Clèves de Madame de la Fayette parut en 1689, marque la fin de la préciosité et le début du classicisme dans le courant littéraire. Le texte étudié introduit l'histoire par l'arrivée du personnage principal, la princesse de Clèves, à la cour. En 1734, la publication du roman-mémoire Le Paysan parvenu de Marivaux relate la fulgurante ascension de Jacob. Dans cet incipit, le narrateur effectue un bref énoncé de l'histoire du Seigneur pour lequel son père travaillait avant sa naissance. Le chef-d'oeuvre inconnu d'Honoré de Balzac nous replonge plus de deux cents ans avant la sortie du roman en 1831. Il décrit l'arrivée d'un jeune artiste dans l'atelier du célèbre peintre François Porbus. Enfin, le dernier texte composant ce corpus, L'Amant, rédigé par Marguerite Duras en 1984, nous plonge dans la tête d'une femme repensant au souvenir de sa beauté passée. Dans cette analyse, nous allons soulever les principaux points communs et différences entre les présentations des personnages de ce corpus. Les textes A et B proposent une vision méliorative de ses personnages, contrairement aux textes C et D où ils sont décrits avec un vocabulaire quelque peu péjoratif. Dans le texte A, la princesse de Clèves est présentée telle une sorte de perfection presque irréelle par sa beauté (l.1 «attira les yeux […] beauté parfaite […] donna de l'admiration») dans une société habituée à recevoir des personnalités prestigieuses (l.2 «si accoutumé à voir de belles personnes») mais aussi par sa richesse (l.3 «une des plus grandes héritières de France») et son sens moral inculqué par sa mère (l.7 «pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté […] donner de la vertu […] rendre aimable»). Cette dernière lui enseigna aussi les côtés positifs et négatifs de la galanterie (l.12 «lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle en lui en apprenait de dangereux») Dans ce court portrait la jeune princesse possède donc de grands atouts quant à son jeune âge. Dans le texte B, le narrateur décrit l'apogée d'un seigneur. Il explique son ascension (l.4 «il ne lui manquait que d'être noble pour être gentilhomme») tout d'abord par son travail («il avait gagné son bien dans les affaires») puis par de différentes alliances (l.6 «l'un avait pris le parti de la robe, et l'autre de l'épée») mais aussi par la cupidité des autres («ils étaient confondus avec tout ce qu'il y avait de meilleur à la cour et à la ville»), ce qui dénonce une certaine mascarade mais aussi un profond désir d'accéder au sommet de l'échelle sociale. Le texte C nous présente un jeune artiste, qui semble quelque peu incertain, apeuré. La scène se déroule lorsque cet homme s'apprête à se présenter à un peintre de grande renommée. On y voit un personnage assez timide (l.3 «avec l'irrésolution d'un amant qui n'ose se présenter») , peu sûr de lui, appréhendant de tenter sa chance dans la société, alors que la façon dont il est décrit est assez dévalorisante (l.1 «par une froide matinée de décembre, un jeune homme dont le vêtement était de très mince apparence») mais laisse croire à un grand avenir (l.12 « le jeune homme éprouvait cette sensation profonde qui a du faire vibrer des grands artistes») Enfin, le texte D rentre dans la tête d'une femme, d'un certain âge, qui repense au souvenir d'un inconnu venant lui avouer que même si la société la trouvait belle «avant» (l.2 «tout le monde dit que vous étiez belle quand vous étiez jeune») lui continue d'admirer son visage, malgré sa vieillesse (l.3 «moi je vous trouve plus belle maintenant»). Elle se lance donc dans une analyse d'elle même, expliquant sa vieillesse quelque peu prématurée (l.10 «à 18 ans j'ai vieilli»). Même si cet extrait est essentiellement basé sur un jugement personnel, le début du texte nous laisse entendre qu'encore une fois c'est la société qui décide de la beauté : Tous les textes sont de points de vues extérieurs, sauf celui-ci, qui nous montre que cette femme se plaît dans son image actuelle, et non dans celle où les «autres» la préféraient. Tous ces textes semblent être basés sur un aspect commun du personnage, celui de «l'apparence» extérieure. En effet, le texte A décrit sa beauté physique et sa richesse dans la fleur de l'âge de la princesse, le texte B cette envie d'accéder au sommet de l'échelle sociale, le texte C le commencement de cette échelle et le texte D, le déclin de la beauté et la chute dans l'estime des autres. Ces extraits semblent décrire les personnages de façon assez générale: ils ne rentrent pas forcément dans les détails de la personnalité de chacun, de là le but de l'incipit.

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