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Publié le 01/01/2015

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Synthèse 1 A l'image du monde, en dépit des progrès de la production, nourrir la 5e population mondiale, en croissance assez forte (près de 30 % 2000-2025), reste un défi pour le Brésil. Le Brésil est un pays d'Amérique latine, un des plus vastes (8,5 millions de km²) et des plus peuplés (194 millions d'habitants) de la planète. C'est aujourd'hui un pays émergent, c'est-à-dire un Etat du Sud dont le niveau de développement est proche de celui des pays du Nord. Cet entre-deux au niveau du développement rejaillit sur sa situation agricole et alimentaire. La sécurité alimentaire est un objectif affiché par le gouvernement mais, dans le même temps, le pays oriente une part croissante de sa production vers le non-alimentaire ou le marché mondial. La recherche d'une agriculture durable y est un impératif socioéconomique et environnemental. Les principales productions agricoles du Brésil sont des produits tropicaux. : c'est le cas du café (34% de la production et 29% des exportations), des oranges (26% de la production et 80% des exportations) et du sucre (16% de la production et 29% des exportations)mais aussi du soja. D'ailleurs, la balance agroalimentaire (différence entre le montant des exportations et des importations agricoles d'un pays) du Brésil est passée de 8,6 milliards de dollars en 1980 à 51,7 milliards de dollars en 2008 (atteignant le premier rang mondial). Leur réussite provient de la modernisation des exploitations tournées vers le marché mondial (mécanisation, irrigation) et de l'extension des surfaces cultivées. Le Brésil est un « géant vert » dont les principales productions occupent le 1er ou le 2e rang dans les exportations mondiales, et dont la part de la production alimentaire exportée a plus que triplé en 15 ans. Le grand tournant pour l'agriculture brésilienne est les années 50.Les facteurs de la modernisation de l'agriculture brésilienne sont : la conquête de nouvelles terres sur l' Amazonie grand front pionnier, des efforts de productivité, l'urbanisation galopante du Brésil et une hausse du pouvoir d'achat ont crée une forte demande alimentaire, l'agriculture a connu la mécanisation, une politique agricole avec des crédits sur les entrants (engrais pesticides...) et des équipements, formation des agriculteurs, recherches agronomiques. Ceci a débouché sur la mise en place d'une AGRICULTURE PRODUCTIVISTE INTENSIVE Malgré une meilleure productivité et son statut de FERME DU MONDE, le Brésil n'arrive toujours pas à nourrir toute sa population (5 % de la population est touché par la MALNUTRITION) malgré le Programme FAIM ZERO du président LULA en 2003. Il y a aussi une mauvaise répartition de la nourriture comme le prouve le fort taux d'obésité en augmentation : 13 % de la population brésilienne. La sécurité alimentaire repose sur trois critères : La satisfaction des besoins quantitatifs soit 250 Kcal /j/ hab. La satisfaction des besoins qualitatifs avec une nourriture saine. La satisfaction des besoins hédonistes le plaisir de se nourrir dans une culture donnée. L'état peut gérer la distribution et la qualité des denrées sur un territoire. Près de 12 millions de personnes sont sous-alimentées et 6 % des enfants souffrent d'une insuffisance pondérale, alors que la croissance de la population reste soutenue. Pourtant, l'augmentation des productions et les programmes sociaux semblent améliorer la situation, les disponibilités énergétiques alimentaires ont progressé de 10 %, le nombre de sous-alimentés a été réduit d'un quart. L'insuffisance pondérale chez les enfants recule peu cependant. Ainsi le Brésil est ambivalent : il a d'impressionnantes capacités de production mais de plus en plus destinées au marché mondial et aux agro carburants. Sous-alimentation et malnutrition sont encore des réalités. Au Brésil, la sécurité alimentaire n'est assurée qu'à hauteur de 65,2% donc 34,8% des Brésiliens souffrent de malnutrition (carences alimentaires pour certaines vitamines) ; ce qui n'a rien à voir avec une situation de famine (situation où la sous-nutrition est telle qu'elle entraîne une hausse de la mortalité). Le Nordeste et le Nord sont les deux régions plus touchées par la malnutrition au Brésil : - au Nordeste, 53,6% de la population est malnutrie ; - au Nord, 46,4% de la population est malnutrie. Trois raisons expliquent la persistance de la faim au Brésil, en dépit de l'importance des quantités agricoles produites. Le Brésil cultive surtout des productions qui ne servent pas à nourrir les hommes (café, oranges, sucre, soja...). De plus, les quelques productions destinées à nourrir les hommes sont majoritairement exportées : 32% de la viande bovine produite au Brésil est exportée ; 39% pour la viande de volaille. Enfin, la population brésilienne a fortement augmenté : elle est en effet passée de 72 millions d'habitants en 1960 à 194 millions d'habitants en 2010 (environ × 2,7 en 50 ans). Synthèse 2 Au Brésil, on trouve deux systèmes agricoles opposés : - le monde du secteur agro-industriel (qui relève du Ministère de l'agriculture, de l'élevage et du ravitaillement). Il s'agit d'immenses exploitations agricoles appelées latifundias (qui font travailler des dizaines voire centaines de salariés agricoles). On les trouve surtout dans le Centre-Ouest (plus précisément dans la région du Mata Grosso). Elles dégagent des revenus élevés du fait que les productions sont majoritairement exportées. Il s'agit donc d'une agriculture commerciale (agriculture dont la production est destinée à être vendue). - le monde de la petite agriculture (qui relève du Ministère du dével oppement agraire). Il s'agit de petites exploitations agricoles familiales appelées minifundias. On les trouve dans les régions du Nord, du Nordeste, du Sudeste et du Sud. Ce sont elles qui dégagent les revenus les plus faibles mais elles fournissent « 70% des aliments mis sur la table des Brésiliens ». Il s'agit donc d'une agriculture vivrière (agriculture qui produit afin de satisfaire les besoins alimentaires de la famille d'exploitants et de la population locale). o Pour produire plus, les agriculteurs utilisent deux moyens essentiels. Ils ont recours à une irrigation intensive (notamment dans les régions les plus arides comme le Nordeste) afin de faire augmenter les rendements (quantités produites sur une surface donnée). De plus, ils déboisent la forêt amazonienne le long d'un front pionnier (limite mobile entre une région mise en culture et une région non encore mise en culture) afin d'augmenter les surfaces cultivées. Bien que ça n'apparaisse pas sur les documents, on suppose qu'ils ont aussi recours aux produits phytosanitaires (engrais et pesticides d'origine chimique). o Les pratiques des agriculteurs brésiliens dégradent l'environnement. Le recours à une irrigation massive est à l'origine d'un assèchement de certains cours d'eau (comme le fleuve San Francisco dans le Nordeste). La déforestation se traduit par une destruction d'écosystèmes en Amazonie. Le recours aux produits phytosanitaire cause une pollution des cultures, des sols et des nappes phréatiques (réserves d'eau dans le sous-sol) o Plusieurs politiques sont mises en oeuvre afin de corriger les déséquilibres agricoles et alimentaires au Brésil. Un programme vise à faire reculer la malnutrition infantile (c'est un des volets du plan appelé « Fame zero »). De plus, le programme « Terra legal », en Amazonie, a pour objectif de faire en sorte que les agriculteurs n'occupent plus les terres sans en être propriétaires. Une autre politique vise à limiter la déforestation en Amazonie (en s'appuyant sur une surveillance par satellite et en délimitant des « zones protégées »). Enfin, dans le Nordeste, des coopératives agricoles (regroupement volontaire d'agriculteurs mettant en commun leurs moyens de production) ont vu le jour. Certaines d'entre-elle se sont lancées dans le commerce équitable (mode de commercialisation qui assure des revenus décents aux agriculteurs du Sud par la vente directe de leurs productions aux consommateurs du Nord) et l'agriculture biologique (type d'agriculture n'utilisant aucun produit qui ne soit pas naturel). o La politique de lutte contre la malnutrition porte ses fruits. En effet, le pourcentage d'enfants malnutris est passé de 12,6% en 2003 à 4,8% en 2008 (soit une division par 3 du pourcentage d'enfants malnutris en l'espace de 5 ans). La politique de lutte contre la déforestation (destruction volontaire de la forêt souvent pour des raisons agricoles) a « permis de stabiliser certains fronts pionniers », ce qui signifie que la déforestation a été stoppée à certains endroits. Enfin, les coopératives agricoles semblent avoir un impact positif. L'argent collecté dans le cadre du commerce équitable sert à « financer des projets sociaux et de formation qui bénéficient à l'ensemble des familles. » De plus, les agriculteurs de la coopérative Coagrosol « appliquent des techniques de production écologique. » Cependant, tous ces programmes ne sont pas durables : - le programme « Fame zero » ne concerne que le pilier social ; - la lutte contre la déforestation est durable car elle prend en compte les trois piliers du développement durable (par la protection de l'écosystème et par l'arrêt des expulsions de paysans, qui peuvent ainsi gagner leur vie) ; - le développement du commerce équitable et de l'agriculture biologique respecte les trois piliers du développement durable (environnemental avec « les techniques de production écologiques » ; social avec les « projets sociaux et de formation » ; économique avec à la « prime du commerce équitabl e». o Mais ces politiques n'ont pas réglé tous les problèmes. La malnutrition infantile n'a pas totalement disparu. L'objectif est donc d'éradiquer ce phénomène et de gommer les inégalités entre les régions brésiliennes (les régions du Nord et du Nordeste restent plus touchées). De plus, le programme « Terra legal » n'est pas achevé (la preuve, on continue à en faire la publicité). En outre, en dépit des politiques de protection en Amazonie, la déforestation a juste été stoppée par endroits. Il faudrait donc qu'elle soit ralentie voire arrêtée partout en Amazonie. Enfin, l'exemple de la coopérative Coagrosol, même s'il est encourageant, n'est pour l'instant qu'un exemple limité. Dans bien des cas, la pauvreté rurale et les pollutions agricoles n'ont pas disparu au Brésil. o A l'échelle mondiale, la ration calorique moyenne par habitant (quantité de calories qu'un individu absorbe en une journée) a fortement progressé. Elle est passée de 2290 kcal par jour en 1960 à 2810 kcal par jour en 2008. L'humanité est donc mieux nourrie depuis un demi-siècle et la ration calorique a dépassé, à la fin des années 1960, le seuil de 2400 kcal par jour (la population n'est donc plus en situation de sous-alimentation). o Cependant, cette ration calorique est inégale selon les régions du monde. Elle est supérieure à 2400 kcal dans les pays développés, dans les pays émergents et dans nombre de pays en développement. Dans la plupart des Etats de la planète, la population dispose, en moyenne, de rations alimentaires suffisantes. Dans ces Etats, le surpoids (indice de masse corporelle supérieur à 20) et l'obésité (indice de masse corporelle supérieur à 35) sont fréquents du fait de l'excès d'alimentation. Cette ration calorique journalière par habitant est inférieure à 2400 kcal dans une quarantaine d'Etats (sur 197 au total) situés en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie du Sud. C'est dans les pays les moins avancés que la population souffre le plus de sous-alimentation. o A l'échelle mondiale, les prévisions démographiques sont inégales. On prévoit que la population de l'Europe (Russie comprise) et de l'Amérique du Nord stagnera voire diminuera légèrement. Par conséquent, la croissance de leurs besoins alimentaires sera modérée (-9% pour l'Europe et +31% pour l'Amérique du Nord). o A l'opposé, on prévoit que la population de l'Amérique latine, de l'Afrique, de l'Asie et de l'Océanie connaitra une forte croissance (la population p ourrait doubler voire tripler dans ces régions avant la fin du XXIème siècle). Ainsi, la croissance des besoins alimentaires sera-t-elle soutenue dans ces parties du monde : +61% pour l'Océanie ; +92% pour l'Amérique latine ; +134% pour l'Asie et + 414% pour l'Afrique. o Dans les pays les moins avancés et les pays en développement, l'agriculture vivrière est majoritairement pratiquée. C'est le cas en Amérique latine, en Afrique et en Asie du Sud. Cette forme d'agriculture produit surtout des légumes et des céréales, mais en faible quantité. Afin d'augmenter les quantités produites, ces agriculteurs mettent en culture de nouvelles terres (souvent en défrichant/déforestant). Dans les pays émergents et développés, l'agriculture commerciale (ou productiviste) est majoritaire : on y produit - en quantités industrielles pour exporter - des céréales, du lait, de la viande, des oeufs, des fruits et légumes... On trouve aussi cette forme d'agriculture dans quelques pays du Sud (souvent le long des littoraux pour faciliter les exportations) : il s'agit de plantations destinées à l'exportation (café, cacao, agrumes, bananes...) o D'une manière générale, l'empreinte écologique (pression exercée par les hommes sur les ressources et les écosystèmes) de l'agriculture vivrière est limitée. Elle se limite bien souvent à des défrichements mais n'a pas recours aux intrants (produits chimiques utilisés comme engrais et pesticides dans l'agriculture). Cela dit, ses rendements sont faibles et ne permettent que très rarement d'assurer la sécurité alimentaire (situation dans laquelle un Etat produit suffisamment pour nourrir toute sa population). A l'opposé, l'agriculture commerciale (ou productiviste) nuit fortement à l'environnement (du fait du recours massif aux intrants, ou aux OGM) mais elle produit en grande quantité, ce qui permet d'assurer la sécurité alimentaire du pays (d'où le développement du surpoids et de l'obésité) et même d'exporter. Ce faisant, elle permet maintient des Etats dans une situation de dépendance alimentaire (situation dans laquelle un Etat assure sa sécurité alimentaire grâce aux importations agricoles). o L'agriculture durable doit répondre à un quadruple défi. Elle doit produire une alimentation en plus grande quantité et de meilleure qualité pour nourrir une humanité plus nombreuse (pilier social) ; elle doit assurer des revenus suffisants aux producteurs tout en proposant des prix abordables aux consommateurs (pilier économique) ; elle doit également préserver la biodiversité, la qualité des sols et des eaux et ne pas épuiser les ressources afin de permettre la poursuite des cultures (pilier environnemental). C'est donc une forme d'agriculture qui répond aux trois piliers du développement durable. o Plusieurs moyens sont envisagés afin de mettre en oeuvre une agriculture durable. Certains labels agricoles (marque garantissant la qualité ou l'origine d'un produit) ont été créés : le label AB (pour « agriculture biologique ») garantit que la production est d'origine 100% naturelle ; le label AOC (pour « appellation d'origine contrôlée ») garantit l'origine géographique de la production ; le label « commerce équitable » (dont le plus célèbre est Max Havelaar) offre une rémunération supérieure aux producteurs des pays du Sud contre un prix de vente supérieur dans les pays du Nord. o Mais l'agriculture durable n'est pas aisée à mettre en oeuvre. En effet, les objectifs qu'on lui fixe sont parfois contradictoires : comment, par exemple, augmenter les productions agricoles en utilisant moins d'eau et de produits chimiques ? De plus, les prix des produits issus de l'agriculture durable ne sont pas accessibles à tous. Or, un des objectifs de l'agriculture durable est de donner accès à une alimentation de qualité pour toute la population. L'agriculture durable est donc - à l'heure actuelle - une forme d'agriculture présente presqu'exclusivement dans les pays développés (parce que la quasi-totalité de leur population mange à sa faim et parce que la population peut se payer les produits issus de cette pratique agricole). Conclusion L'étude de cas sur le Brésil a montré que malgré d'importantes quantités produites, la faim persiste toujours dans ce pays. La raison est double : les minifundias ne produisent pas assez et les latifundias exportent massivement leurs productions. Mais d'autres problèmes existent : l'agriculture brésilienne est assez peu respectueuse de l'environnement, malgré les efforts récemment entrepris ; tous les agriculteurs ne possèdent pas leur terre pour travailler... A l'échelle mondiale, l'humanité est certes mieux nourries (et les quantités alimentaires disponibles sont théoriquement suffisantes pour tous) mais un milliard d'êtres humains souffre encore de la faim. Des progrès sont à faire : produire plus et de meilleure qualité, mieux respecter l'environnement... autant de défis difficiles à relever.

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