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brut, art - peinture.

Publié le 15/05/2013

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brut, art - peinture. 1 PRÉSENTATION brut, art, art élaboré par des autodidactes, dépourvus de références esthétiques. Les oeuvres dites « brutes « sont créées par des personnes qui n'ont pas connaissance des références et des normes esthétiques traditionnelles, ou qui refusent de s'y soumettre, et qui, libérées de ces contraintes normatives, donnent libre cours à une créativité purement personnelle et spontanée. Source d'inspiration pour de nombreux artistes, l'art brut (le terme est inventé en 1945 par le peintre français Jean Dubuffet) posent de multiples interrogations sur les critères et les valeurs qui régentent la production culturelle institutionnalisée. 2 DÉFINITION DE L'ART BRUT L'art brut regroupe des réalisations qui sont le fruit d'un élan créatif véritablement spontané dans lequel l'oeuvre ne poursuit aucun autre but que l'expression d'une tension intérieure. Les créations plastiques de personnes atteintes de troubles mentaux et traitées en hôpital psychiatrique sont à l'origine de la définition de l'art brut. Toutefois, ce critère de distinction est historiquement dépassé car les personnes concernées par cet art peuvent être des personnes marginales, des prisonniers, des enfants, ou des autodidactes. Les productions d'art brut sont souvent confondues avec celles d'art singulier ou d'art populaire qui, sous des formes pouvant apparaître très similaires, proposent des créations dont les auteurs ne sont pas « indemnes de cultures artistiques « (selon la définition de Jean Dubuffet). Les créateurs d'art brut développent à leur manière, puisant dans leur propre bagage affectif, leur sens du beau, leur besoin impérieux de création, sans se soucier d'une quelconque confrontation avec les oeuvres officiellement reconnues comme artistiques. La peinture n'est pas le seul champ d'expression de ces personnes qui témoignent, par des choix fort diversifiés de matériaux (objets de récupération, bois, textiles, coquillages, etc.) et des techniques employées (dessin au stylo à encre ou aux crayons de couleur, assemblage, sculpture, collage, broderie, mosaïque, etc.), d'une prise de distance radicale avec l'art conventionnel. Les oeuvres produites, profondément originales, possèdent souvent une grande force suggestive liée à la charge émotionnelle qu'elles contiennent et peuvent créer un sentiment d'enchantement ou de malaise chez le spectateur dont elles bouleversent les repères esthétiques. 3 LES REPRÉSENTANTS DE L'ART BRUT Les créateurs rassemblés dans cette tendance forment par définition un groupe hétérogène. L'intérêt qui leur est porté ne s'amorce qu'à partir des années 1900. Cette époque, qui voit la construction du Palais idéal du Facteur Cheval (1836-1924, de son vrai nom Joseph Ferdinand Cheval) est ainsi marquée par l'apparition dans les hôpitaux psychiatriques de collections rassemblant des objets créés par des malades. Certaines de ces réalisations témoignent d'une inventivité les hissant dans le domaine qui est défini quelques décennies plus tard comme celui de l'art brut par Jean Dubuffet. Parmi les praticiens qui s'occupent de rassembler ces oeuvres, il convient de citer le médecin psychiatre suisse Walter Morgenthaler (1882-1965) qui consacre, en 1921, une monographie (Un malade mental en tant qu'artiste -- Ein Geisterkranker als Künstler) à l'un des ses patient, Adolf Wölfli (1864-1930), l'une des figures majeures de l'art brut. Au nombre des autres grands représentants de l'art brut dont les oeuvres marquent la première partie du XXe siècle, citons également les noms d'Aloïse (1886-1964), d'Heinrich-Anton Müller (1865-1930) et de Jeanne Tripier (1869-1944). 4 JEAN DUBUFFET ET L'ART BRUT Jean Dubuffet prend connaissance des collections des hôpitaux psychiatriques lors d'un voyage qu'il effectue en Suisse au cours de l'année 1945. Il conçoit immédiatement un grand intérêt pour ces réalisations qui, ne s'appuyant sur aucune forme d'imitation, sont dotées d'un caractère primitif et spontané qui ne répond à aucune démarche intellectuelle élaborée et ne se soumet à aucune contrainte culturelle. Le peintre entame alors une collection de ces oeuvres dès 1945. En 1948, il fonde, notamment avec André Breton et Jean Paulhan, la Compagnie de l'Art Brut, destinée à regrouper « des productions [...] présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possible débitrices de l'art coutumier et des poncifs culturels et ayant pour auteurs des personnes obscures, étrangères aux milieux artistiques professionnels «. En 1949 est ainsi organisée à Paris une importante exposition intitulée « l'Art brut préféré aux arts culturels « qui regroupe des oeuvres réalisées par une soixantaine de créateurs d'horizons divers. Cependant, le manque de moyens de la Compagnie entraîne, en 1951, le déplacement de ses collections à New York chez le peintre Alfonso Ossorio (1916-1990) et la dissolution de l'association. Celle-ci reprend néanmoins vie dès 1962 lorsque les oeuvres peuvent regagner Paris où un lieu d'exposition leur est spécialement consacré rue de Sèvres à Paris. Sept cents pièces de la collection de la Compagnie de l'Art Brut font par la suite l'objet d'une importante exposition qui se tient au musée des Arts décoratifs de Paris en 1967. En 1972, les collections, qui se sont considérablement enrichies au fil des ans et rassemblent près de cinq mille réalisations, sont cédées à la ville de Lausanne qui leur offre un lieu d'exposition permanente dans le Château de Beaulieu. La Compagnie de l'Art Brut est définitivement dissoute la même année. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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