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cabinet de curiosités - sciences et techniques.

Publié le 27/04/2013

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cabinet de curiosités - sciences et techniques. 1 PRÉSENTATION cabinet de curiosités, lieu rassemblant des collections d'objets variés, issus de la nature ou créés par la main de l'homme, et caractérisés par leur rareté, leur étrangeté et/ou leur exotisme. Véritables petits musées privés, écrins de bizarreries et d'autres objets d'exception, les cabinets de curiosité ont été particulièrement prisés entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Ils sont à l'origine de la création du fond de plusieurs muséums d'histoire naturelle, ainsi que de collections d'arts décoratifs de musées d'art. 2 UN PONT TEMPOREL ENTRE TRÉSORS D'ÉGLISES ET MUSÉES Au cours de la Renaissance, un intérêt grandissant pour la pratique de la collection d'objets, que préfigure durant les siècles précédents la constitution des trésors d'églises, se développe à la faveur de l'engouement pour l'art de l'Antiquité. La recherche de trésors et la découverte ou la circulation d'objets antiques permettent ainsi aux érudits et aux grands princes, à l'image du duc Federico Montefeltro (1422-1482) à Urbino ou de la princesse Isabelle d'Este (1474-1539) à Mantoue, de rassembler des vestiges témoignant d'époques reculées, très prisés par des contemporains friands de sujets d'études. Ces pratiques permettent par ailleurs aux collectionneurs d'accroître leur prestige en exposant leurs acquisitions de façon ostentatoire. Sont ainsi conservés, dès cette époque, des objets usuels, à l'exemple de monnaies ou de pièces de vaisselle, mais également des reliefs sculptés et des inscriptions antiques. Ce type d'objets compte parmi ceux qui viennent, à partir des années 1550, former un genre nouveau de collection, exposé dans des salles dédiées des riches demeures : les cabinets de curiosités entament dès lors leur développement à travers l'Europe entière. Désigné en Allemagne sous les noms de « chambre d'art « (Kunstkammer) ou « chambre de merveilles « (Wunderkammer), le cabinet de curiosités a pour particularité de rassembler des raretés dont nombre proviennent de contrées lointaines vers lesquelles voyages et explorations se multiplient. Le collectionneur se révèle avide d'élargir sa connaissance du monde dont il construit une vision microcosmique, rassemblant des pièces exceptionnelles produites par la nature, nommées naturalia, ou issues de la main de l'homme, regroupées sous le nom d'artificialia. Les peintures et les sculptures, en revanche, tendent à être exclues de ces pièces pour être exposées dans des couloirs ou des galeries. À partir de la fin du XVIIIe siècle, la pratique de ces collections privées décline. L'époque n'est plus au riche désordre et à l'entassement des objets, mais au classement et à la présentation méthodiques ; les collections issues des cabinets de curiosité se dispersent au profit des musées d'art et des muséums d'histoire naturelle, au sein desquels la plupart des pièces se voient réparties. 3 UN ÉVENTAIL DES MERVEILLES DU MONDE Les collections exposées dans les cabinets de curiosité se signalent par la grande diversité des pièces qui les composent, que ce soit dans le domaine des naturalia ou celui des artificialia. 3.1 Les naturalia La variété des pièces issues de la nature couvre les règnes animal, végétal et minéral. Dans le premier, coquillages et coraux suscitent l'engouement, tout comme les animaux marins et les crocodiles, couramment présentés suspendus aux plafonds, mais aussi les fossiles, squelettes, carapaces et pièces de dentition de toutes sortes. Animaux empaillés, en particulier oiseaux exotiques, spécimens divers conservés dans des bocaux, pétrifications ou insectes font également partie des curiosités les plus prisées. Les plantes, ainsi que les minéraux rares, sont eux aussi bien représentés. Si certains collectionneurs portent un intérêt véritable à la valeur d'enseignement scientifique de ces pièces, d'autres recherchent avant tout le caractère exceptionnel, voire fantastique ou même magique. Aussi nombre de cabinets abritent-ils tout un assortiment d'objets attribués à des animaux fantastiques, sujets de fierté dont les collectionneurs s'enorgueillissent et qui contribuent à perpétuer des croyances profondément ancrées dans les imaginaires : corne de licorne (en réalité défense d'un mammifère marin, le narval), queue de sirène momifiée, dent, squelette ou crâne de dragon (restes fossiles d'animaux disparus, tels les dinosaures), etc. Bien plus, certains « faussaires « fabriquent de toute pièce des corps d'animaux légendaires à partir d'animaux réels : des raies séchées sur lesquelles sont greffées des éléments provenant d'autres animaux servent ainsi à créer basilics ou petits dragons. Ces pièces excitent la curiosité et donnent une valeur supplémentaire à la collection. L'intérêt pour toutes les formes d'étrangeté s'illustre aussi dans la curiosité pour les êtres hybrides et les anomalies de la nature. Une fascination morbide s'exerce ainsi chez certains collectionneurs pour les malformations physiques (animaux à plusieurs têtes, siamois...) et l'on remarque également un intérêt significatif pour les créatures (hommes comme animaux) géantes ou, à l'opposé, celles de très petite taille. 3.2 Les artificiala Dans le domaine des artificialia, les cabinets rassemblent, outre des antiquités, des oeuvres d'art et des pièces témoignant d'une réelle virtuosité d'exécution, comme des ivoires sculptés, des constructions miniatures ou des pièces d'orfèvrerie et de joaillerie. On y trouve également des instruments scientifiques telles des sphères armillaires ou des instruments optiques (télescopes) ainsi que des pièces exotiques témoignant des voyages lointains et des contacts avec divers peuples du Nouveau Monde, dont on prise par exemple les armes ou les coiffes. Les cabinets abritent, enfin, des objets mixtes mêlant rareté et virtuosité technique, à l'image de pièces ornementales associant coquillages et orfèvrerie. 4 LES GRANDS COLLECTIONNEURS La constitution des cabinets repose avant tout sur l'envie passionnée d'un certain nombre de personnalités de regrouper en un lieu donné des objets capables à la fois d'offrir, comme on l'a vu, une sorte de vision résumée des créations humaines ou naturelles du monde, mais également de posséder des objets uniques dotés, par leur rareté ou leur étrangeté, d'un caractère fascinant. Couramment regroupés dans des espaces intimes, les objets sont parfois conservés dans des meubles spécialement créés pour cet usage. Ces cabinets, abritant de nombreux compartiments aidant à la présentation et à la classification des objets, possèdent eux-mêmes un caractère exceptionnel et précieux. Réalisés dans des essences rares, ils sont couramment ornés de marqueterie, d'incrustations de marbre et de pierres précieuses et surmontés de sculptures, de coraux et de coquillages. À la fin du XVIe siècle, l'électeur de Saxe Auguste Ier (1526-1586), Albert V (1528-1579), duc de Bavière, qui fait spécialement édifier un imposant bâtiment pour présenter ses curiosités, l'archiduc Ferdinand II (1529-1595), qui rassemble une importante collection dans le château d'Ambras au Tyrol, ou encore François Ier de Médicis (1541-1587), grand-duc de Toscane, figurent parmi les grands collectionneurs de leur époque. À la charnière des XVIe et XVIIe siècles, Rodolphe II de Habsbourg est réputé pour l'extrême richesse de ses curiosités ; au cours des décennies suivantes, Jules Mazarin est également à la tête d'une importante collection. Le siècle, marqué par la part de plus en plus importante prise par les oeuvres d'art dans les cabinets, voit en outre le nombre des collectionneurs s'élargir en y accueillant de nombreux amateurs tels l'humaniste Fabri de Peiresc (1580-1637) en France ou le riche collectionneur Ferdinando Cospi (1606-1686) en Italie. L'histoire retient également l'exemple des apothicaires italiens Francesco Calzolari (1521-1600) à Vérone ou Ferrante Imperato (1550-1631) à Naples, ou bien encore du naturaliste danois Ole Worm (1588-1654) qui, tous, éditent des catalogues illustrés figurant les objets qu'ils détiennent afin de diffuser les connaissances rattachées à ces pièces auprès d'un public élargi -- à l'image de Museum Wormianum (« le musée de Worm «), paru à titre posthume en 1655, un an après le décès d'Ole Worm. Au cours de la même période, la collection de raretés s'affirme comme une manière de gagner une plus grande envergure sociale. La vogue des cabinets de curiosités prend fin avec le XVIIIe siècle, au moment où se met progressivement en place l'institution muséale. À titre d'exemple, citons les deux importantes collections d'histoire naturelle du trésorier des États du Languedoc, bibliophile et grand amateur de sciences, Joseph Bonnier de la Mosson (1702-1744), partiellement acquises un an après sa mort par Buffon pour le compte du Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« À la fin du XVIe siècle, l’électeur de Saxe Auguste I er (1526-1586), Albert V (1528-1579), duc de Bavière, qui fait spé\ cialement édifier un imposant bâtiment pour présenter ses curio\ sités, l’archiduc Ferdinand II (1529-1595), qui rassemble une importante collection dans le château d’Ambras au Tyrol, ou encore\ François I er de Médicis (1541-1587), grand-duc de Toscane, figurent parmi les g\ rands collectionneurs de leur époque.

À la charnière des XVI e et XVII e siècles, Rodolphe II de Habsbourg est réputé pour l’extrême richesse de ses curiosités ; au\ cours des décennies suivantes, Jules Mazarin est également à l\ a tête d’une importante collection.

Le siècle, marqué par la\ part de plus en plus importante prise par les œuvres d’art dans l\ es cabinets, voit en outre le nombre des collectionneurs s’élargir en\ y accueillant de nombreux amateurs tels l’humaniste Fabri de Peiresc\ (1580-1637) en France ou le riche collectionneur Ferdinando Cospi (1\ 606-1686) en Italie.

L’histoire retient également l’exemple des apothicaires italiens Francesco Calzolari \ (1521-1600) à Vérone ou Ferrante Imperato (1550-1631) à Nap\ les, ou bien encore du naturaliste danois Ole Worm (1588-1654) qui, to\ us, éditent des catalogues illustrés figurant les objets qu’ils détiennent afin de diffuser les connaissances rattac\ hées à ces pièces auprès d’un public élargi — à \ l’image de Museum Wormianum (« le musée de Worm »), paru à titre posthume en 1655, un \ an après le décès d’Ole Worm.

Au cours de la même période, la collection de raretés s’affirme comme une m\ anière de gagner une plus grande envergure sociale. La vogue des cabinets de curiosités prend fin avec le XVIII e siècle, au moment où se met progressivement en place l’institu\ tion muséale.

À titre d’exemple, citons les deux importantes co\ llections d’histoire naturelle du trésorier des États du Langue\ doc, bibliophile et grand amateur de sciences, Joseph Bonnier de la Mosson (\ 1702-1744), partiellement acquises un an après sa mort par Buffon po\ ur le compte du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.. »

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