Capitole (Rome).

Capitole (Rome). 1 PRÉSENTATION Capitole (Rome), en italien Campidoglio, l'une des sept collines de Rome, située entre le Champ de Mars et la vallée où s'étendent le Forum romain et le Forum de Trajan, et qui a constitué le centre politique et religieux de la cité sous la République et l'Empire romains. 2 LE CAPITOLIUM Le Capitole était à l'origine constitué de deux sommets : la cime septentrionale (Arx, « citadelle «), à proximité du Saxum (roche Tarpéienne), était un lieu sacré principalement dédié au culte de Junon Moneta, tandis que le nom de Capitolium indiquait spécifiquement le sommet méridional de la colline Tarpéienne où (selon la légende) fut édifié, sous Tarquin l'Ancien (à la fin du VIe siècle av. J.-C.), un temple étrusque consacré à Jupiter Optimus Maximus ou Jupiter Capitolin. Les deux sommets étaient séparés par une dépression, dite l'Asylum ou l'Intermontium, à l'emplacement de l'actuelle place du Capitole. 3 LA MAIN DE MICHEL-ANGE, ARCHITECTE DE PAUL III FARNÈSE Les édifices qui se dressent aujourd'hui sur le Capitole, et qui forment le centre administratif de la Rome actuelle, ont été conçus par Michel-Ange et achevés entre la seconde moitié du XVIe siècle et les premières années du XVIIe siècle. L'actuel palais sénatorial, construit sur les vestiges de l'ancien Tabularium (bâtiment contenant les archives publiques de l'État romain, jouxtant lui-même l'ancien temple de Veiovis, divinité des Enfers) qui surplombe le Forum, était au Moyen Âge un fortin doté de quatre tours crénelées (tours de Martin V et de Boniface IX), au devant duquel se dressaient des loggias ouvertes sur trois étages (construites en 1299) et un grand escalier d'accès. L'ensemble de l'édifice répondait plus à des exigences défensives qu'à des règles de symétrie ou d'esthétique. Aussi, en 1536, à l'occasion de la venue de Charles Quint à Rome, Michel-Ange se voit confier par le pape Paul III Farnèse l'aménagement urbain de l'ensemble du Capitole. Le projet, tout en conservant la structure préexistante, prévoit la démolition des tours, mais aussi des loggias et des fenêtres surajoutées de manière anarchique au cours des siècles. En 1538 est érigée au centre de la place une statue équestre en bronze doré que Paul III fait venir du Latran. Représentant Marc Aurèle, cette oeuvre unique du IIe siècle apr. J.-C. a pendant longtemps été prise pour une statue de l'empereur Constantin (depuis 1997, une copie de la statue a remplacé -- pour des raisons de pollution -- l'original, exposé au palazzo Nuovo, « palais Neuf «). 4 APRÈS MICHEL-ANGE : DELLA PORTA, RAINALDI ET LONGHI L'ANCIEN Après la mort de Michel-Ange (1564), la transformation du palais sénatorial est poursuivie par Giacomo Della Porta et Girolamo Rainaldi (1570-1655) qui apportent quelques modifications aux plans d'origine de Michel-Ange : on leur doit en particulier l'escalier à double rampe et la fontaine centrale surmontée d'une déesse Minerve en porphyre (rebaptisée en déesse Rome) flanquée des deux statues représentant le Tibre et le Nil (issues des thermes de Constantin, Ier siècle apr. J.-C.). L'architecte Martino Longhi l'Ancien (v. 1520-1660) s'est chargé quant à lui du campanile (1582) qui domine en son centre le palais sénatorial. 5 LES MUSÉES CAPITOLINS À la même époque sont réalisés les édifices délimitant la place à l'est et à l'ouest : le palais des Conservateurs (achevé en 1576) et le palais Neuf (construit par Girolamo Rainaldi et son fils Carlo entre 1603 et 1605), qui abritent aujourd'hui les musées du Capitole. Sur le quatrième côté de la place, au sommet de la rampe d'accès dessinée par Michel-Ange, se dressent les statues des deux Dioscures (Castor et Pollux) qui datent de l'Empire romain (copies d'originaux hellénistiques provenant du temple du Circus Flaminius).