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Ce que la morale interdit l'Etat peut il le prescrire ?

Publié le 15/08/2005

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morale
   « On a [...] parlé de l'opposition de la morale et de la politique et de l'exigence que la première commande à la seconde. Il y a lieu seulement de remarquer en général que le bien d'un État a une bien autre légitimité que le bien des individus et que la substance morale. » Hegel, Principes de la philosophie du droit, 1821.   "L'État est une partie spécialisée dans les intérêts du tout" Maritain, L'Homme et l'Etat.   Transition : si ce n'est pas la morale qui doit guider l'Etat, c'est elle qui peut pousser le citoyen à juger de la légitimité de l'obéissance à celui-ci.   III ] L'obéissance à l'Etat est morale quand l'Etat est légitime :   Machiavel (Le prince) nous dit que la politique est purement d'ordre technique et que elle ne doit donc pas être examinée "sous les rapports de la justice et de la morale."Cela signifierait que le pouvoir politique est le pouvoir de la force et non du droit.Si l'état est fondé par un contrat social qui le rend légitime, il est bien évident que la morale, au fondement de cet engagement légitime cet engagement : la morale comme obéissance à la loi qu'on s'est prescrite serait fondement de la politique. L'Etat sait mieux que l'individu ce qui est préférable pour garantir le bien commun, à ce titre il nous incombe d'obéir aux lois.

Il faut tout d'abord distinguer prescrire et autoriser. Il convient également de s'interroger sur le sens du mot « morale «.

Ensuite, nous pouvons nous étonner : un Etat libre, telle la république, garant des libertés de tous peut-il s'opposer à la morale ? La morale, au contraire, ne doit-elle pas guider l'Etat qu'élit le peuple ?

Pourtant, il faut souligner qu'il existe un hiatus entre la morale individuelle et la morale sociale, collective. L'Etat doit parler au nom de tous, au nom d'une communauté, et non pas d'un individu. D'autre part, l'Etat ne regarde pas les intentions mais seulement les actions, or la morale prend sa place dans l'intention (exemple : il est interdit de tuer, si je tue quelqu'un par accident, je serait puni, mais si j'ai l'intention de tuer quelqu'un et que j'échoue, il ne m'arrivera rien, alors même que ma conduite a été immorale dans le second cas, et non dans le premier).

Ce sujet nous amène à nous interroger sur la légitimité d'un Etat : un Etat serait-il légitime parce qu'il se fonderait sur la morale ? L'Etat a-t-il pour rôle d'être le garant de la morale ?

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