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Commentaire composé - Le chef d'oeuvre inconnu

Publié le 16/03/2011

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Commentaire composé – Le chef d’œuvre inconnu

Honoré de Balzac, écrivain du XIXème siècle écrit un nouvel intitulé Le Chef d’œuvre inconnu, parut en 1832. L’extrait étudié s’agit d’un texte descriptif. L’action de ce roman se déroule en 1612. Nicolas Poussin, jeune peintre ambitieux, rend visite au peintre Porbus dans son atelier et fait cette rencontre insolite en arrivant sur le palier. En quoi le portrait réaliste du vieillard révèle une transfiguration du personnage? Dans un premier temps Balzac écrit un portrait réaliste d’un vieillard nommé Frenhorer. Cet étrange personnage inquiète le jeune homme qu’il croise, puis le transforme.

 

1. Le portrait réaliste du vieillard

Le portrait envisage un cadre réaliste pour de nombreuses raisons.

Tout d’abord, le vieillard est vu, perçu par le jeune homme. C’est un extrait en focalisation interne, à travers le regard de Nicolas Poussin. L’anaphore utilisée de la ligne 1 à la ligne 2 « Â la bizarrerie de son costume, à la magnificence de son rabat… à la prépondérante sécurité de la démarche » montre un effet d’amplification par rapport à la tenue de vieil homme. Les deux caractéristiques «bizarrerie», « magnificence » révèle la beauté, la richesse des habits qui ont un aspect démodé mais bien sûr un statut social, celui de la bourgeoisie. Ainsi lorsqu’il est dit « l’examina curieusement »l.4, « il aperçut » l.6, cela prouve que le jeune homme se focalise vraiment sur le vieil homme, il lui fait une analyse complète de son apparence. Il va étudier avec soin ce personnage qui semble étonnant.

Ensuite le passage descriptif se base sur la physionomie du vieillard notamment à la ligne 7 « un front chauve », « une bouche rieuse », « un menton court ». La description part du front pour descendre jusqu’au menton. Le front est « chauve » et « bombé », « le nez écrasé et retroussé comme celui de Rabelais et Socrate » l.9. La comparaison qui suit avec Rabelais et Socrate conforte le trait. De plus, le narrateur utilise un champ lexical de vieillesse, par exemple « le visage était d’ailleurs singulièrement flétri par les fatigues de l’âge » l.14. (L’adverbe singulièrement le met hors de commun) ; « les yeux n’avaient plus de cils » l.15 « corps fluet et débile » l.17. Ce champ démontre dans quel niveau d’état se trouve le vieillard, il le décrit avec tant de précision. Cela prouve que c’est un portrait réaliste parce que l’âge est spécifié avec ces descriptions.

Enfin le point de vue change. Au tout début c’était le jeune homme qui donnait son opinion dont il était subjectif, mais à la ligne 7 c’est l’auteur qui s’exprime. Balzac fait des reproches péjoratifs en utilisant l’impératif « imaginez »l.7, « mettez »l.17, « jetez »l1, « aurez »l.19. Ces affirmations laisse déterminer que ce qui est important. Ainsi à la ligne l.19 « vous aurez une image imparfaite de ce personnage auquel le jour faible de l’escalier prêter encore une couleur fantastique », lorsqu’il est dit « image imparfaite » c’est par rapport au visage de l’étrange personnage et cela laisse entendre que ce que l’auteur voit est réel.

Ceux sont donc les différents raisonnements qui prouvent que le portrait du vieillard est réaliste.

 

2. La transformation du personnage

La transformation du personnage devient peu fictive pour les différents raisons.

D’une part le lieu de rencontre favorise l’ambigüité. Le portrait du vieillard est antithétique, même dans les moindres détails, par exemple la « magnificence » et la « bizarrerie » de la tenue vestimentaire du personnage. Les deux noms communs semblent former une antithèse. L’auteur cultive aussitôt l’occasion de créer une atmosphère inquiétante par les différentes interprétations, et surtout par le lieu plongé dans l’obscurité. La couleur lustré de la « truelle à poisson » s'oppose en tout point à cette « noire atmosphère » évoquée à la fin de l'extrait. Le contraste est saisissant entre « le pourpoint noir » et le « rabat de dentelle », et surtout avec la « lourde chaîne d'or ». Cela prouve alors que Balzac cultive l’incertitude du lecteur.

D’autre part, la structure du portrait du personnage a évolué. De « bizarrerie », « examina curieusement » « mais diabolique »l.6 « je ne sais quoi » vers « une couleur fantastique »l.19 et la comparaison à « une toile de Rembrandt marchant silencieusement et sans cadre ». Cette évolution, notamment la comparaison dont les toiles exploitent fréquemment la technique du clair-obscur (c'est-à-dire les effets de contraste produits par les lumières et les ombres du personnage) forme une étrange perception. Le récit le présente comme vraisemblable, ce qui rend le mystère du vieillard plus inquiétant et confus. L’auteur joue avec les couleurs qui donnent un effet surnaturel. Cela prouve que ce délire amène au registre fantastique.

Enfin la description du vieillard donne une impression que c’est un tableau de peinture par l’accumulation des détails comme les adjectifs qualificatifs : lignes 7 et 8«  un front chauve, bombé, proéminent » à la ligne 9 «  une bouche rieuse et ridée ». Du coup, le narrateur applique beaucoup de tonalité dans sa description, par exemple « barbe grise » l.10, « yeux vert », l.11 « blanc nacré » et l.19 « chaine d’or”. Ceci s’attache beaucoup à une peinture. Aisin les formes géométriques utilisées donnent aussi cette sensation notamment à la ligne 8 « retombant en saillie », « retroussée », l9 « court, fièrement relevé »,  et 10 « taillée en pointe ». Cette représentation minutieuse donne l’impression que Balzac observe une peinture puisque c’est bien détaillé.

Cette transformation se base en un registre fantastique par les différentes interprétations données au personnage.

La scène est réaliste, du portrait très minutieux en raison de la précision et de l’accumulation des détails. Cependant le portrait devient peu à peu fantastique. Le registre fantastique est souvent associé à la description dont on observera la valeur subjective et incertaine, par exemple dans Le Horla de Maupassant. Il maintient de suspense pour que le lecteur doute et ne sache pas quelle solution choisir à la fin de l'œuvre. Le lecteur ne saura jamais si le héros est fou ou si le horla existe vraiment. Il emploie souvent le registre dramatique quand l'interrogation se transforme en inquiétude.

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