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Commentaire composé L'île des esclaves de Marivaux Scène 10 (Vers 1 à 53)

Publié le 02/08/2010

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marivaux

Marivaux observe attentivement les réalités de la vie. Il écrit des romans mais surtout des pièces de théâtre s'inscrivant dans les traditions de la Commedia dell’arte. Il est séduit par le comique mais rejette le classicisme. L'Ile des esclaves, sa première comédie sociale, n'échappe pas à cette règle. Le dramaturge met en scène une situation cocasse et inattendue : celle de maîtres et de serviteurs qui sont jetés par une tempête sur une île peuplée d'anciens esclaves. La scène 10 regroupe tous les personnages sauf Trivelin. Elle constitue le véritable dénouement de la pièce puisque chacun reprend son rôle initial.  Dans quelles mesures la tirade de Cléanthis montre son refus de retour à la situation initiale ?  Dans un premier temps, nous verrons un pardon à la manière d’Arlequin : vers un dénouement humain puis Cléanthis ou la violence d’une femme offensée : un pardon polémique et pathétique.      A/ L’évolution des personnages due aux changements de rôle    En entrant sur scène, Cléanthis remarque le changement d’habits entre Arlequin et Iphicrate. Elle s’en inquiète auprès d’Arlequin. On le remarque par l’accumulation de phrases interrogatives à la ligne 3 et 4 « Qu’est ce que cela signifie, seigneur Iphicrate ? Pourquoi avez-vous repris votre habit ? « . De plus, l’assonance en [I] dans ces deux questions montre la surprise de Cléanthis. Ainsi le symbole du costume évoque le changement de rôle. Iphicrate retrouve sa place de maitre tandis qu’arlequin se retrouve valet. Il est donc à nouveau soumis et cela se ressent dans le ton et les attitudes imposés par les didascalies «  tendrement « (l.5) et « Il embrasse les genoux de son maitre « (l.7). De plus, ces didascalies sont hyperboliques pour bien montrer le changement de mains du pouvoir. Ainsi, par ces exagérations et les pleurs en fin de cet extrait, on observe que l’on se trouve en présence d’un registre pathétique.    B/ Arlequin sert le dénouement par le triomphe du cœur et de la raison    Arlequin tente de convaincre (par la raison) et de persuader (par les sentiments) que le pardon est la meilleure chose à faire. Il en fait donc un éloge au cours de ses répliques. Ainsi, il présente un ton enjoué connoté par les exclamations notamment ligne 15 « et vive l’honneur après ! «. De plus, on retrouve un champ lexical du pardon dans un langage précieux propre à Marivaux « homme de bien « (l.12) « beau projet « (l.13) « honneur « (l.15) et « repentir « (l.16). Ce dernier nom est répété quatre fois de la ligne 13 à 16.  Ces propos sont très manichéens, on observe donc en opposition les champs lexicaux du bien : «ami« (l.6), « honneur « (l.15), « repentirs « (l.16) et «pardonne « (l.52) et du mal : « insolences « (l.10), « reprocher «, « injures « (l.48) et «méchants « (l.49).  Cependant on pourrait penser à une certaine réticence dans la parole d’Arlequin par l’allitération en [R] présente ligne 16 et 17 car si les didascalies étaient absentes, les propos sembleraient presque ironiques. En pardonnant Iphicrate, Arlequin ce soumet de nouveaux à ses ordres ce à quoi Cléanthis ne consent point.

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