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Commentaire du texte d'Hobbes : L'origine de la société

Publié le 09/03/2011

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hobbes

 

 

Dans l’extrait étudié, Hobbes cherche à définir ce qui pousse l’Homme à s’unir aux autres hommes pour former la Société. En effet, on est amené à se questionner sur les origines de cette dernière: la société est-elle innée à l'Homme ? Pour y répondre, l’argumentation d’Hobbes s’appuiera sur le caractère naturel de l’Homme à trouver la compagnie d’autres hommes pour s’entraider ou se compléter, traitant ainsi de la notion de ‘’Contrat Social’’ puis il expliquera par la suite que la Société repose sur les lois (ou règles de vie) et que celles-ci, ou du moins leur importance n’est pas connue naturellement. C’est ainsi qu’Hobbes affirmera que l’Homme est  rendu propre à la  vie en Société par la Discipline et non par la Nature.

            Selon Hobbes, l’Homme ne peut seul subsister, ou du moins très difficilement. Il n’est pas appelé à vivre en ermite. Ici, il est bien important de dissocier la pensée d’Hobbes à celle d’Aristote selon qui, la philia ou amitié serait la tendance naturelle qui pousserait l’homme à s’associer. Pour Hobbes, la vie en communauté permet essentiellement la survie du groupe. Il défend ainsi cette thèse en rappelant l’incapacité des enfants, en bas âge ou non, à vivre seul et que, de la même manière les personnes âgées doivent nécessairement être assistées « pour mieux vivre «. Dans cette même perspective, David Hume remarquera  bien plus tard que l’Homme est un être dépourvu de qualités naturelles, c’est pourquoi il cherche « la compagnie de ses semblables «. Cet engouement à s’unir entre « animaux de même espèce « se remarque également dans la nature. Ainsi se regroupent les loups pour former par exemple une meute. On pourrait rappeler grossièrement le vieil adage : L’union fait la force. Cependant, là où les loups luttent pour détrôner le mâle dominant et acquérir le titre d’Alpha, l’Homme est loin de tout cela. Ce dernier, selon le philosophe, se regroupe plutôt en alliance dans le but de s’unir et de s’entraider. Ces « ligues « sont alors organisées par des « articles «. Ces textes de lois constituant de ce fait de véritables piliers sont alors garantis « par une fidélité qu’on s’est promise «. Hobbes introduit ici la notion de ‘’contrat social’’, fondement de la société. Ces « articles « et « pactes « sont alors des compromis qui élaborent les éléments caractéristiques de la société : les échanges et  les lois.

            Néanmoins, certains hommes ignorent ou ne soucient pas de ces règles (articles) qui composent  le contrat. Ces hommes, Hobbes les définit soit comme des enfants, soit comme des idiots, c’est-à-dire des personnes dépourvues d’intelligence et de raisonnement. Dans le premier cas, si les enfants ne prennent pas conscience de l’importance des lois, c’est pour la raison qu’ils n’en ont pas eu l’instruction et donc la connaissance. Dans le second cas, les idiots, car dénués de raison (ce que Hobbes désigne par une « maladie d’esprit «), ne distinguent pas les fondements de ces ligues. Ainsi, vivant au cœur de la Société, ils n’ont pas cette capacité que fournit la raison de prendre du recul. N’étant pas privés du confort fournit par la Société telle que la sécurité pour n’en citer qu’un, ils n’ont donc pas conscience de son importance. Enfin, parmi ceux qui ne sont pas « malades «, il y a finalement ceux qui manquent de discipline, dans le sens où ils n’auraient jamais été sanctionnés pour avoir fauté. Le philosophe explique ici l’importance de la sanction, de la répression et donc d’une autorité coercitive. Enfin, Hobbes, expliquant que tous les hommes rentrent dans la première catégorie en naissant, il appuie sa thèse en insistant que l’Homme ne peut « naître capable de société civile «. Ainsi ce défaut d’instruction et/ou de conscience serait la conséquence d’une incapacité à s’ouvrir les portes de la Société, de s’y intégrer et d’y participer. Pour Hobbes, « Ce n’est donc pas la nature, mais la discipline qui rend l’homme propre à la société «.

            Dans ce texte, Hobbes explique que le désir de société possédé par l’Homme, débute par son besoin de compagnie. Cependant, pour assurer la cohésion d'une société fondée sur des pactes et des compromis, il faut nécessairement des articles, des lois, des règles de vie qui la consolide. Enfin, la discipline permet le respect de ces règles qui forment le ’’contrat social’’. De la complémentarité de chacun dans sa contribution à la production et de l’obligation de maintenir un équilibre dans la société par le respect des lois qui définissent nos droits et nos devoirs ce qui  garantit la paix civile et sociale et évite l’anarchie.

 

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