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Commentaire Profession de foi

Publié le 30/05/2012

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•Qu’est-ce qui détermine mes jugements? Rousseau vient de dire qu’il aime toute philosophie « qui propose une méthode simple et qui le dispense de vaines subtilités des arguments » (p. 56). La sienne est exposée juste avant ce passage: procéder à l’examen des connaissances qui l’intéressent, avec la sincérité de la conscience comme critère d’admission et le classement du reste dans l’incertitude. Il recherche « ce qui est utile pour la pratique » (P.56). Mais pour pouvoir le faire, il lui faut d’abord montrer la valeur de son principe , ce pourquoi il pose la question « qui suis-je » « quel droit ai-je de juger »?  Si le principe subjectif de la conscience est satisfaisant et fondé alors il peut continuer. « il faut donc tourner d’abord mes regards sur moi pour connaître l’instrument dont je veux me servir, et jusqu’à quel point je suis fier de son usage ». Il vient de montrer que tout est objet de doute ; il faut donc que cette « lumière intérieure » ou « sentiment intérieur » soit fiable.
La sensation comme principe de la conscience: Rousseau va ici fonder toute sa démarche sur un socle « sensualiste » à la manière de Condillac. Le « je pense donc je suis est ici remplacé par le « j’existe, et j’ai des sens » … « par lesquels je suis affecté ». Voilà la première vérité. Le vocabulaire est le même que Descartes (discours de la méthode: « je jugeai que je pouvais la recevoir pour le premier principe de la philosophie que je cherchais » - « la » = la proposition « je pense donc je suis »). Là où Descartes n’avait besoin que de la pensée pour impliquer l’être Rousseau affirme n’avoir besoin que des sensations. L’être existe-t-il seul ou bien sont-ce les sensations qui le font être? Le moi est-il indépendant ou dépendant des sens? Pour Rousseau la sensation est ici l’occasion de « sentir son existence ».  On trouve un principe clair : la différence entre « la sensation en moi »et « l’objet hors de moi ». Ils ne sont pas la même chose, un peu comme quand Aristote rappelle que « l’idée du chien ne mord pas ». Il y a donc du moi et du pas moi . (lignes 15 à 21). Le « pas moi = la matière et les corps. La matière= ce qui se présente à mes sens en général: les corps= ce qui se réunit en des objets particuliers. La leçon de ce passage est donc ici la mise en œuvre d’une double certitude : je suis et la matière existe. (les corps étant des portions unifiées de matière)

La querelle des idéalistes et des matérialistes:  les idéalistes qui considèrent que seules les idées existent ou existent antérieurement à la matière. Les matérialistes qui considèrent que la matière seule existe ou bien qu’elle existe antérieurement aux idées. Pour Rousseau , c’est une querelle sans objet, un faux débat. Le moi existe: la matière existe. Aller chercher plus loin serait franchir 

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