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Commentaire de la Profession de Foi du Vicaire Savoyard (Fin de la première partie): Conscience, raison et religion naturelle

Publié le 26/07/2012

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On arrive enfin à cette dernière partie de la définition de la conscience et du sentiment intérieur par Rousseau, qui abordera ensuite les conséquences de cette définition. Et ce passage est un des plus célèbres de l'œuvre, marquant notamment par l'apostrophe qui l'ouvre, apostrophe à la conscience. L'auteur, en s'adressant à la conscience, explique que c'est pour lui la caractéristique principale, autant que la raison, différenciant l'Homme de l'animal et rapprochant celui-ci de Dieu. Il insiste également, en rappel du paragraphe précédent, sur l'infaillibilité de celle-ci, et de la nécessité pour l'Homme de se fier à ses jugements, puisqu'il la qualifie de "guide assuré".

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« insiste également, en rappel du paragraphe précédent, sur l'infaillibilité de celle-ci, et de la nécessité pour l'Homme de se fier à ses jugements, puisqu'il la qualifie de"guide assuré".Mais la partie la plus marquante de ce paragraphe est (Rousseau parle toujours de la conscience) : "juge infaillible de bien et du mal, (…) c'est toi qui fais l'excellencede sa nature et la moralité de ses actions".

On a vu plus tôt que la conscience n'était pas une condition suffisante à l'exercice du bien, mais d'après cette phrase, elle enserait une condition nécessaire : tout le bien en l'Homme viendrait de la conscience, et "un entendement sans règle et une raison sans principe" ne seraient jamais àmêmes de nous montrer le bien, ou de nous le faire aimer suffisamment pour que nous le fassions, mais nous "égarer[ait] d'erreur en erreur". C'est probablement le passage tendant le plus vers l'anti-rationalisme dans cet extrait, mais malgré tout il ne peut pas être qualifié comme tel : si Rousseau écrit que laraison ne peut se passer de la conscience, il ne dit jamais que la conscience peut se passer totalement de la raison. III- Conséquences de cette définition 1) Futilité, grâce à la conscience, de "l'appareil de philosophie" Le passage suivant présente l'aboutissement de toute cette démonstration, le but auquel menait tout le début du passage : la démonstration de l'infaillibilité de laconscience pour nous guider dans la connaissance du bien et du mal n'a pour but que de délivrer le Vicaire de "tout cet effrayant appareil de philosophie".

Cettephrase possède pour moi un double sens :- Le premier, c'est qu'à petite échelle la démonstration précédente et terminée, et permet au vicaire de revendiquer le fait qu'il s'appuie sur la voix intérieure plutôt quesur la raison raisonneuse.

Grâce aux pages précédente, il s'est en quelque sorte "procuré" un guide moral simple d'application et infaillible.- Le deuxième, c'est qu'à plus grande échelle ce passage est situé dans le tournant du livre : toute la première partie est consacrée à des notions plus théoriques etmétaphysiques, comme la preuve de l'existence de Dieu, ou des réflexions sur la nature humaine.

Et si ces réflexions sont nécessaires et amènent à la 2nde partie, ilne paraissent pas être le but ultime de l'œuvre.

Rousseau, par le vicaire, admettrait donc son soulagement d'avoir terminée cette sorte de passage obligé, pour pouvoirentamer la 2nde partie du livre, portant sur les religions naturelles et positives. 2) Difficulté de la compréhension de la voix de la conscience (explication du mal) Enfin, la dernière partie de l'extrait, que j'ai mentionnée plusieurs fois, résout le problème du mal : en effet, si la conscience est infaillible dans la distinction du bienet du mal, comment expliquer l'existence du mal en l'Homme ? Si tout le monde possède une inclination naturelle, innée et systématique vers le bien, pourquoi ne lefait-on pas ? D'après Rousseau, c'est parce que la conscience "parle la langue de la nature, que tout nous a fait oublier".

La voix de la conscience s'exprime donc cheztous, mais très peu de gens l'écoutent vraiment, car cela est très compliqué.

L'appellation de "voix de la nature n'est pas non plus anodine puisque ce terme revêt uneapparence particulière pour Rousseau.

Cela rappelle le début de l'extrait, et la conscience présente à l'état de nature.

L'Homme dans cet état est donc bon car il n'apas, comme nous, les Hommes vivant en société, oublié le langage de la nature, et peut donc aisément suivre sa conscience.Cette voix est donc chez nous faible, timide, couverte par des préjugés qui se font passer pour elle, et à force de n'en pas tenir compte, elle finit par se tairecomplètement.L'accès au bien, qui semblait donc relativement simple et à la portée de tous dans les paragraphes précédents, est en fait quelque chose de rare et difficile, puisqu'ilimplique de se fier à cette voix si peu compréhensible.

Surtout une fois la voix éteinte, le travail sur soi nécessaire pour la ramener est long et difficile. Conclusion : Ce passage est donc clé dans le sens ou il présente une justification des fondements mêmes des principes de raisonnement du Vicaire, et une vue d'ensemble, desorigines aux caractéristiques et aux conséquences, d'une des notions principales de l'œuvre, qui est la conscience.

Il marque également un tournant dans le livre,puisque peu après commence la deuxième partie de ce dernier, c'est-à-dire la critique de la religion positive et la définition de la religion naturelle, les buts de l'œuvre.Et c'est en partie grâce aux bases posées dans ce passage que Rousseau peut s'attaquer à ces problèmes.. »

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