Devoir de Philosophie

Commentaire : Senghor, Femme Noire

Publié le 01/03/2014

Extrait du document

senghor
Femme Noire est un poème de Léopold Sédar Senghor, extrait du recueil Chants d'Ombre publié en 1945. Poète sénégalais exilé en France à l’âge de 22 ans, il fut aussi président du Sénégal entre 1960 et 1980. Il marqua la poésie française du XXème siècle par ce qu'il appelle lui-même la "Négritude" et qu'il définit par "la simple reconnaissance du fait d'être Noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture". Femme Noire est une ode à l’amour, à la femme, à la terre africaine. En quoi ce poème lyrique est-il éloge de la Négritude ? Nous verrons comment Senghor, à travers un éloge lyrique à la beauté de la femme Noire, rend hommage à l’Afrique, sa terre natale. I ) Pour commencer, derrière un lyrisme amoureux et personnel, Senghor s'adresse à la Femme Noire en général et fait l'éloge non pas d'une femme, mais de toutes les femmes Noires. A - Le lyrisme ("bouche qui fait lyrique ma bouche") => sentiments personnels de l'auteur :  - apostrophe la femme aimée - "ta beauté me foudroie en plein coeur comme l'éclair d'un aigle" <= métaphore renforcée par la comparaison, puissance de l'amour, l'aigle = prédateur qui a volé son coeur- victime de cet amour - "J'ai grandi à ton ombre" < ombre ici associée à la douceur, la sécurité, à une protection maternelle dont nous reparlerons plus tard. => musicalité du poème :  - Evoquée explicitement par : les "tam-tam" ; "chant" ; "contralto" - Reprise de "femme nue, femme..." = refrain, rythme le poème et le sépare en strophes- nbses assonances et allitérations, répétitions (allitération en [f] agit comme un souffle au travers de tout le poème : « femme « (vers 1, 6, 11 et 16), « forme « (vers 2 ), « foudroie « (vers 5), « fruit « (vers 7), « ferme « (vers 7), « frémis « (vers 8), « ferventes « (vers 8), « souffle « (vers 12), « flancs « (vers 12), « reflets « (vers 14) et « fixe « (vers 15)) + nbses phrases sans verbes > scantion, incantation B- La sensualité et le mystère => Nudité > Même nue, la femme est chargée de mystères. « femme obscure « : double sens : femme noire et femme mystérieuse. => Presque tous les sens sont sollicités pour ressentir la beauté de la femme noire : vue, goût « sombres extases du vin noir «, toucher « caresses ferventes du Vent d'Est «, ouïe « tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur / Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée «. => La femme noire est à la fois obscurité et lumière. Jeux de lumière : « A l'ombre [...] s'éclaire «..., champs lexicaux de l'ombre et de la lumière dans tout le poème soulignant la complexité de la femme. C - La beauté La beauté de la femme Noire est mise en valeur et sublimée dans cet éloge. C'est cette beauté seule qui habille sa nudité : "Vêtue" (v.2). C'est une beauté naturelle, sans artifice. La comparaison à la gazelle (v.14), légère, musclée, aérienne, met en valeur la grâce de la femme, mais aussi sa force, évoquée de même v.13 par les "flancs de l'athlète". La peau est naturellement parée de "perles" (v.14) et d'"or rouge", sa couleur est sublimée. Senghor joue sur un paradoxe : il oublie la vision commune de l'ombre, habituellement associée au danger et à l'inconnu et l'associe au vers 3 à la douceur, la sécurité, la protection maternelle, au vers 16 à une "lumière" rassurante et chaleureuse. Cette beauté est sans cesse associée à la nature : "aigle" (v.6), "Fruit mûr" (v.8), "Gazelle"... Elle devient même astrale, avec les "étoiles" de la peau et les "soleils" des yeux. La beauté de la Femme Noire est ainsi successivement associée à la beauté du Temps (évoqué par les souvenirs passés : "j'ai grandi", "bandait", v.3 et des indications temporelles : "l'Été", "Midi", v.4), de la Terre ("Terre promise", v 5, "savane", v.9) et du Ciel ("célestes", v.14). II ) Mais encore plus qu’une ode à la Femme Noire, celle-ci est l’allégorie de l’Afrique et de la Négritude. 1) Une terre mythique et spirituelle "chant spirituel" divinisation "Vainqueur", "l'Aimée", "l'Eternel", "Vent d'Est""jeux de l'esprit" Les objets du quotidien et des cérémonies sont présents. Le tamtam est symbole de ralliement, de cohésion sociale entre vivants et entre esprits et vivants. L’image biblique : « Terre promise « Moïse découvre la terre promise. Milieu aride pourtant plein de promesses.  2) Une terre sans limites et sans barrières entre les hommes, les femmes, la nature, le monde céleste, le rêve, la réalité. Pour Senghor, la construction de l’homme et de la femme et la représentation du monde ont tout leur sens. De plus l’univers et l’homme africain ne font qu’un. Dès la naissance, puis jours après jours, il n’y a pas de limites entre le monde d’ici et au-delà. Donc pas de limites entre le rêve et la réalité. Les espaces ne sont pas cloisonnés. Matériel/Immatériel "flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali" < femme = homme Fusion femme africaine - univers "horizons purs" < pas de limites ; "aux attaches célestes" = aucune attache sur terre 3) Une terre qui suit le cycle de la vie, la volonté d'éternité du poète  "qui passe" "en cendres pour nourrir les racines de la vie" > vie, mort, cycle Différents temps de la vie évoqués, saisons "Été" "Midi""je fixe dans l'Éternel", "destin jaloux", "que ne ride nul souffle" < volonté d'éternité
senghor

« ferventes » (vers 8), « souffle » (vers 12), « flancs » (vers 12), « reflets » (vers 14) et « fixe » (vers 15)) + nbses phrases sans verbes > scantion, incantation B- La sensualité et le mystère => Nudité > Même nue, la femme est chargée de mystères.

« femme obscure » : double sens : femme noire et femme mystérieuse. => Presque tous les sens sont sollicités pour ressentir la beauté de la femme noire : vue, goût « sombres extases du vin noir », toucher « caresses ferventes du Vent d'Est », ouïe « tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur / Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée ». => La femme noire est à la fois obscurité et lumière.

Jeux de lumière : « A l'ombre [...] s'éclaire »..., champs lexicaux de l'ombre et de la lumière dans tout le poème soulignant la complexité de la femme. C - La beauté La beauté de la femme Noire est mise en valeur et sublimée dans cet éloge.

C'est cette beauté seule qui habille sa nudité : "Vêtue" (v.2).

C'est une beauté naturelle, sans artifice.

La comparaison à la gazelle (v.14), légère, musclée, aérienne, met en valeur la grâce de la femme, mais aussi sa force, évoquée de même v.13 par les "flancs de l'athlète".

La peau est naturellement parée de "perles" (v.14) et d'"or rouge", sa couleur est sublimée. Senghor joue sur un paradoxe : il oublie la vision commune de l'ombre, habituellement associée au danger et à l'inconnu et l'associe au vers 3 à la douceur, la sécurité, la protection maternelle, au vers 16 à une "lumière" rassurante et chaleureuse.

Cette beauté est sans cesse associée à la nature : "aigle" (v.6), "Fruit mûr" (v.8), "Gazelle"...

Elle devient même astrale, avec les "étoiles" de la peau et les "soleils" des yeux.

La beauté de la Femme Noire est ainsi successivement associée à la beauté du Temps (évoqué par les souvenirs passés : "j'ai grandi", "bandait", v.3 et des indications temporelles : "l'Été", "Midi", v.4), de la Terre ("Terre promise", v 5, "savane", v.9) et du Ciel ("célestes", v.14). II ) Mais encore plus qu'une ode à la Femme Noire, celle-ci est l'allégorie de l'Afrique et de la Négritude. 1) Une terre mythique et spirituelle "chant spirituel" divinisation "Vainqueur", "l'Aimée", "l'Eternel", "Vent d'Est""jeux de l'esprit". »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles