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Commentaire Ultima Verba

Publié le 11/04/2011

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A la suite du coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte le 2 Décembre 1851, de nombreux français s'exilent. Parmi eux figure Victor Hugo, écrivain, dramaturge, poète du XVIII ème siècle appartenant aux mouvement du romantisme. Il écrit alors le recueil Les Châtiments violent accusatoire contre la nouvelle politique française.Le poème qui nous intéresse ici, est extrait de ce recueil les Châtiments qui à été publié en 1853 et intitulé « Ultima Verba » ce poème est rédigé en vers et composé de sept strophes appelées des quatrains d'alexandrins. Hugo y dénonce la tyrannie de Napoléon III. Il tente à l'aide de ces vers de discréditer et d'anéantir le régime de Napoléon III, pour qui il éprouve une haine sans limite. Nous pouvons nous demander comment Victor Hugo parvient a dénoncer l'abus de pouvoir de l'empereur ? Dans un premier temps nous nous intéresseront aux différents destinataires des accusations de Victor Hugo puis nous nous intéresseront à l'inébranlable détermination de l'auteur et son attachement pour son pays.

Dans son œuvre, Victor Hugo cible majoritairement l'Empereur Napoléon III envers lequel il éprouve une haine sans précédent. Cependant il n'est jamais désigné explicitement, mais à l'aide de qualificatif comme « César » dictateur romain c'est donc une façon péjoratif de le nommer. De cette manière, Victor Hugo fait apparaître Napoléon comme un tyran monstrueux et en dresse un portrait caricatural démesuré avec les mots « ivre », « affreux », « vomissant », et l'hyperbole « exécrable trompeur » ce qui souligne le dégout que suscite l'empereur à l'égard du poète mais également qu'il le considère comme un fourbe au pouvoir. La métaphore filée « broyant dans ses mâchoires » a pour but de représenter l'empereur comme inhumains aux yeux des français ce qui le dévalorise. L'emploi de ces termes très exagérés crée un registre polémique. Seul au vers 28 Hugo s'adresse à lui directement avec l'emploi de la deuxième personne « tes », « te », « ton ». Enfin il est intéressant de noter que le poète adresse une véritable menace au destinataire « Moi, je te montrerai, César, ton cabanon. » Ici en employant le pronom « moi » mis en valeur pas sa position, Victor Hugo insiste encore sur la haine qu'il a pour l'empereur et dénonce aussi la folie de celui-ci par la référence aux cellules où l'on enfermait les fous « les cabanons ».

 Napoléon III n'est pas le seul destinataire des accusations de l'auteur, les exilés qui sont retourné en France font également partie de ces cibles. Grâce à la métaphore « dédaignant le troupeau » on connait l'avis du poète qui considère ces hommes comme des animaux qui suivent l'empereur comme les moutons un berger. Hugo emploie également pour les qualifier l'image très forte du « haillons aux clous » pour montrer le mal que Napoléon III inflige à ces hommes. Le poète les met en garde avec l'appellation « mes nobles compagnons » essayant de faire appel à leur raison. La longue anaphore de « quand » et « quand même » accentue l'indignation du poète. Pour finir à l'affirmation « Je ne fléchirai pas ! » On peut alors comprendre que Victor Hugo refuse d'adopter le même comportement que le « troupeau ».

Dans cette première partie, Victor Hugo porte des accusations envers différents destinataires. Nous allons à présent voir son inébranlable détermination et son attachement pour la France.

Victor Hugo, tout au long de son poème met en évidence sa détermination à ne pas céder. Cette décision est affirmé par une affirmation brève « Je ne fléchirais pas ! » cette phrase a un fort impact sur le lecteur, elle apparaît alors comme un cri émit par le poète. Alors que le lecteur s'interroge sur la cause de sa décision et le poète décide de répondre à cette question. L'utilisation de nombreux points exclamations renforce également cette détermination. De plus il utilise le pronom personnel « je » qui désigne clairement son implication et des allégories comme « drapeau » et « autel » symboles de liberté et patrie. Le titre du poème est « Ultima Verba » qui signifie en français « Dernières paroles » On apprend dès le titre que Victor Hugo va nous donner son dernier jugement sur la situation et va donc prendre une décision sur son exil. Enfin au vingt sixième vers le poète ne devient qu'un porte parole puisque seuls sa voix compte « La voix qui dit: malheur ! La bouche qui dit: non ! ». L'auteur se fait donc le représentant de la liberté ayant toute les qualités pour exercer cette fonction et ce malgré son éloignement de la France.

 Malgré que Victor Hugo soit exilé, il n'en oublie pas son pays natal qui est la France, à laquelle il est très attaché. Mais il est également très dévoué à la République. Cette adulation est principalement exprimé au vers vingt « Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau ! » l'interjection « ô » et la ponctuation montre les sentiments de l'auteur sur son pays, il utilise aussi des déterminants possessifs « mon » qui suggère son adoration. Dans son poème, Victor Hugo fait aussi quelque références religieuse « le troupeau », « mon autel » ce qui manifeste son culte pour la République comme si celle-ci été une religion. Le poète emploie la métaphore du « drapeau » qui signifie l'emblème de la lutte et de la tyrannie afin de restituer la République avec ces libertés. Au vers vingt trois, vingt quatre Hugo a utilisé des antithèses qui renvoient à ce combat « J'attacherai la gloire à tout ce qu'on insulte; je jetterai l'opprobre à tout ce qu'on bénit! ». Le parallélisme met en valeur le mot « gloire » opposé à « insulte » et « l'opprobre » au verbe bénir. Victor Hugo montre son affection envers son pays et sa patrie ce qui donne plus d'intérêt à son affrontement avec Napoléon III.

 Ce poème est une violente critique de la nouvelle politique en France et de son empereur, Napoléon III. Cependant le poète ne renie pas pour autant ses origines qui ont encore beaucoup d'importance à ses yeux. Il se fait le porte parole de la liberté et le représentant de la République. Victor Hugo souhaite la chute de l'empereur, pour cela il c'est exilé sur l'île de Jersey alors que l'empereur est en France. On peut se demander si cet éloignement ne lui à pas porté préjudice et si il n'aurait pas plutôt fallu être en contact direct avec son pays.

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