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Composition sur un sujet d'actualité

Publié le 28/08/2006

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Conseils méthodologiques

L'analyse du sujet (10 minutes)

1. Les différents types de sujets

Les sujets de composition peuvent se regrouper en quelques catégories simples dont nous vous proposons

des exemples ci-dessous :

1. La question

Les êtres humains sont-ils tous égaux ?

2. L'affirmation

Seul le respect des lois fonde l'autorité.

3. La sentence

Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine.

4. La phrase sans verbe (le verbe y est sous-entendu)

L'opinion publique : rôle et importance dans la société contemporaine.

5. La citation

« Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons «, écrivait Victor Hugo au XIXe siècle. Que pensez-vous de cette

citation ?

Qu'est-ce qui distingue ces types de sujet les uns des autres ? En fait, uniquement leur formulation,

c'est-à-dire leur façon d'évoquer le problème. En revanche, ce que l'on attend de vous est identique dans

tous les cas :

– repérer le problème posé,

– donner un avis,

– et le justifier.

2. Sujet clair et sujet obscur

Vous devez d'abord examiner le style général de la formulation. Même si le sujet vous semble très clair

dès la première lecture, prenez toujours la précaution de rechercher s'il ne cache pas un double sens, ou

un sous-entendu. Repérez en particulier (et expliquez) s'il contient une métaphore, ou un paradoxe.

Qu'est-ce qu'une métaphore ? C'est le fait de parler d'une chose pour en désigner une autre.

L'exemple typique est celui des fables de La Fontaine. Dans Le loup et l'agneau, il est clair qu'il n'est

question ni de loup ni d'agneau, ni de rivière, mais des hommes et du rapport entre le droit et la force.

Les métaphores sont très fréquentes dans les sentences. Il vous faudra donc les reformuler en langage

« normal «.

Qu'est-ce qu'un paradoxe ? C'est un énoncé qui affirme le contraire de ce qu'il cherche à démontrer.

Cette formule de style est très fréquemment utilisée par les satiristes qui disent d'un ton faussement

naïf les énormités qu'ils veulent dénoncer.Voltaire ou Diderot affectionnaient beaucoup ces formules.

Exemple : On attribue à Winston Churchill cette boutade : « La démocratie est le pire des régimes politiques

que je connaisse, à l'exception de tous les autres. «

Le paradoxe se ramène généralement à une démonstration par l'absurde du type : « Si l'on poussait

telle idée à son terme, voici ce que cela entraînerait « (voir plus bas l'exemple de Montesquieu). C'est

souvent une expression ironique.

3. Les mots-clés

Après le cadre général de la formulation, il vous faut passer à son contenu, c'est-à-dire au(x) problème(

s) qu'elle soulève. Ils vous seront indiqués par certains mots qui les désignent précisément. Ces

mots sont plus chargés de significations que les autres. Il faut donc les repérer immédiatement et bien

comprendre leur sens, sans quoi vous risquez le « hors-sujet «.

Pour les repérer, une méthode simple est la soustraction : ôtez un mot dans le sujet et demandez-vous

si avec les mots restants, il est encore possible (en style « télégraphique « bien sûr) de comprendre le problème

posé. Essayez ensuite avec chacun des autres mots.Vous voyez vite que certains mots ont plus de

poids que d'autres. Ce sont les mots-clés, en dehors desquels le sujet perd toute signification.

Maintenant que vous les avez repérés (il y en a rarement plus de trois ou quatre), reliez les par une

flèche ou par tout autre signe qui indique une relation éventuelle. (C'est ce que vous faites lorsque vous

prenez des notes pendant un cours ou une conférence : comme vous n'avez pas le temps d'écrire in extenso

tout ce que dit le professeur, vous notez seulement les mots principaux, en les reliant parfois par une flèche

ou un signe « égale «. Ce sont donc les seuls mots-clés que vous notez.).

Vous obtenez ainsi une nouvelle formulation, en style « télégraphique «, qui ressemble un peu à une

formule mathématique. Cela vous entraîne parfois à changer certains mots ou leur ordre, de façon à

mettre en évidence leur rapport logique. D'une certaine façon, c'est ce que vous faisiez au lycée lorsque

vous écriviez une équation mathématique : vous cherchiez à remplacer un désordre d'opérations par une

seule égalité qui rendrait compte de l'ensemble des rapports entre les grandeurs données. Pour les sujets

proposés, cela pourrait donner :

4. Les mots-précisions

Maintenant que vous avez repéré les mots-clés, vous savez globalement de quel(s) problème(s) vous

allez parler dans votre devoir. Cependant, vous ne pouvez pas en rester à ce niveau de généralité. Dans le

sujet 1, par exemple (« Les hommes sont-ils tous égaux ? «), on ne vous demande pas de traiter en général

de l'égalité entre les hommes, car le mot tous introduit une précision importante. La formulation

du sujet laisse en effet entendre que tout le monde est d'accord sur le fait que l'égalité entre les hommes

est une bonne chose. On vous demande plutôt de vous interroger sur les entorses à ce principe.

On ne vous demande donc pas si vous êtes d'accord avec ce principe car on suppose que vous l'êtes.

Soyez donc très attentif à tous les mots qui peuvent modifier ou préciser la portée de la question

posée. Dans le sujet 2 (« Seul le respect des lois fonde l'autorité «), ce sera évidemment le mot seul qui

jouera ce rôle. En effet, tout le monde sait que l'autorité se fonde aussi sur d'autres éléments (la force,

par exemple). Mais ici, on veut vous faire sentir que la vraie autorité n'est reconnue qu'à ceux qui respectent

eux-mêmes les lois qu'ils pourraient transgresser.

Enfin, n'oubliez pas que certains mots changent de sens suivant le contexte. Par exemple, le mot peuple

n'a pas le même sens dans les deux expressions suivante :

– « Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes « : peuple y est presque synonyme de nation. On

dira ainsi que le démantèlement des grands empires après la Première Guerre mondiale a permis au peuple

tchèque de retrouver un État national.

– « Le peuple aime les tyrans « (phrase attribuée à Robespierre) : peuple y est pris dans le sens de

foule ignorante.

5. Si le sujet ne vous « dit « vraiment rien

Il peut malheureusement arriver qu'au bout d'une heure, vous ne sachiez toujours pas par quel bout

prendre votre sujet, soit que vous ne le compreniez réellement pas, soit que vous soyez pris par le stress.

Il faut éviter par tous les moyens de vous trouver dans ce cas car, même si l'idée géniale se présentait alors

miraculeusement, il ne vous resterait plus assez de temps pour la traiter correctement (et de nos jours,

qui croit encore sérieusement aux miracles ?).

C'est pourquoi nous vous conseillons, dès la première lecture, de prendre votre stylo et d'écrire immédiatement

toutes les idées qui vous passent par la tête, y compris les plus incongrues, ainsi que tous les

exemples qui vous paraissent avoir un rapport quelconque avec le sujet. Ainsi, vous ne risquerez pas de

vous dire une demi-heure plus tard : « J'avais une idée excellente tout à l'heure, mais elle m'est sortie de

l'esprit. «

Sujet Mots-clés

1. Les êtres humains sont-ils tous égaux ? Humains = égaux ?

2. Seul le respect des lois fonde l'autorité. Respect des lois autorité ?

3. Mieux vaut une tête bien faite qu'une Connaissance Jugement ?

tête bien pleine.

4. L'opinion publique : rôle et importance Opinion publique Société contemporaine

dans la société contemporaine.

5. « Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons «, Instruction baisse de la criminalité ?

écrivait Victor Hugo au XIXe siècle.

Que pensez-vous de cette citation ?

Même si vous ne voyez pas comment utiliser une idée ou un exemple, notez-les car leur usage peut

fort bien apparaître opportun une heure plus tard, ou au moment de rédiger votre introduction ou votre

conclusion. Par associations d'idées, vous trouverez nécessairement un ou plusieurs aspects du problème

méritant d'être développés.

À cette étape, ne vous préoccupez surtout pas du « hors-sujet «, ce sera l'objet du tri lors de l'étape 3

(le plan).

6. La reformulation

À l'issue de ces dix premières minutes, vous avez retourné le sujet dans tous les sens pour en faire

apparaître tous les sous-entendus (que vous avez soigneusement notés). Vous avez compris la question

posée et éventuellement ses limites. Le moment est venu de synthétiser vos réactions en reformulant le

sujet sous la forme d'une ou de plusieurs questions, qui seront peut-être une première ébauche de votre

plan. Naturellement, vous avez tout intérêt, dans la mesure du possible, à chercher des formulations

posant des questions en rapport avec le métier de gardien de la paix. Votre composition sera la réponse à

ces questions.

Sujet Reformulation

1. Les êtres humains sont-ils tous égaux ? Le principe de l'égalité souffre-t-il des exceptions

? Pourquoi ?

2. Seul le respect des lois fonde l'autorité. Un représentant de la loi (un gardien de la

paix par exemple) est-il tenu d'obéir à la loi ?

Pourquoi ?

3. Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête De vastes connaissances dispensent-elles d'un

bien pleine. bon jugement ? Pourquoi ?

4. L'opinion publique : rôle et importance L'opinion publique parvient-elle à modifier les

dans la société contemporaine. choix de nos dirigeants ?

5. « Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons «, L'instruction est-elle un remède à la

écrivait Victor Hugo au XIXe siècle. Que pensez- délinquance ?

vous de cette citation ?

 

« que je connaisse, à l'exception de tous les autres.

» Le paradoxe se ramène généralement à une démonstration par l'absurde du type : « Si l'on poussait telle idée à son terme, voici ce que cela entraînerait » (voir plus bas l'exemple de Montesquieu).

C'est souvent une expression ironique. 3.

Les mots-clés Après le cadre général de la formulation, il vous faut passer à son contenu, c'est-à-dire au(x) problème( s) qu'elle soulève.

Ils vous seront indiqués par certains mots qui les désignent précisément.

Ces mots sont plus chargés de significations que les autres.

Il faut donc les repérer immédiatement et bien comprendre leur sens, sans quoi vous risquez le « hors-sujet ». Pour les repérer, une méthode simple est la soustraction : ôtez un mot dans le sujet et demandez-vous si avec les mots restants, il est encore possible (en style « télégraphique » bien sûr) de comprendre le problème posé.

Essayez ensuite avec chacun des autres mots.Vous voyez vite que certains mots ont plus de poids que d'autres.

Ce sont les mots-clés, en dehors desquels le sujet perd toute signification. Maintenant que vous les avez repérés (il y en a rarement plus de trois ou quatre), reliez les par une flèche ou par tout autre signe qui indique une relation éventuelle.

(C'est ce que vous faites lorsque vous prenez des notes pendant un cours ou une conférence : comme vous n'avez pas le temps d'écrire in extenso tout ce que dit le professeur, vous notez seulement les mots principaux, en les reliant parfois par une flèche ou un signe « égale ».

Ce sont donc les seuls mots-clés que vous notez.). Vous obtenez ainsi une nouvelle formulation, en style « télégraphique », qui ressemble un peu à une formule mathématique.

Cela vous entraîne parfois à changer certains mots ou leur ordre, de façon à mettre en évidence leur rapport logique.

D'une certaine façon, c'est ce que vous faisiez au lycée lorsque vous écriviez une équation mathématique : vous cherchiez à remplacer un désordre d'opérations par une seule égalité qui rendrait compte de l'ensemble des rapports entre les grandeurs données.

Pour les sujets proposés, cela pourrait donner : 4.

Les mots-précisions Maintenant que vous avez repéré les mots-clés, vous savez globalement de quel(s) problème(s) vous allez parler dans votre devoir.

Cependant, vous ne pouvez pas en rester à ce niveau de généralité.

Dans le sujet 1, par exemple (« Les hommes sont-ils tous égaux ? »), on ne vous demande pas de traiter en général de l'égalité entre les hommes, car le mot tous introduit une précision importante.

La formulation du sujet laisse en effet entendre que tout le monde est d'accord sur le fait que l'égalité entre les hommes est une bonne chose.

On vous demande plutôt de vous interroger sur les entorses à ce principe. On ne vous demande donc pas si vous êtes d'accord avec ce principe car on suppose que vous l'êtes. Soyez donc très attentif à tous les mots qui peuvent modifier ou préciser la portée de la question posée.

Dans le sujet 2 (« Seul le respect des lois fonde l'autorité »), ce sera évidemment le mot seul qui jouera ce rôle.

En effet, tout le monde sait que l'autorité se fonde aussi sur d'autres éléments (la force, par exemple).

Mais ici, on veut vous faire sentir que la vraie autorité n'est reconnue qu'à ceux qui respectent. »

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