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Dans quelle mesures...

Publié le 10/02/2014

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Sujet: Dans Quelle mesure le personnage de roman donne-t-il au lecteur un accès privilégié à la connaissance du coeur humain.Le roman est un genre qui voit le jour au XVI ème siècle et se détache du reste des genres littéraires car il s'agit d'un récit plus ou moins long, en prose, autrement dit d'une narration mettant en scène plusieurs personnages confrontés à une intrigue ; personnages dont la psychologie est exposée tout au long du roman. Lorsqu'un auteur écrit un livre, il accorde beaucoup d'importance à la création de ses personnages. Il leur donne une personnalité particulière qu'il veut faire saisir au lecteur afin de marquer ce dernier puisque un des buts de l'écrivain est de bien entendu parvenir à toucher ses lecteurs. En lisant un roman, nous rentrons dans l'univers des personnages -mis en place par l'auteur pouvant être réel ou fictif-, nous nous mettons en quelques sortes dans leur peau en imaginant que l'on est confronté aux mêmes intrigues. On dit souvent que les personnages de romans sont un reflet, constituent un miroir de la race humaine, du moins de certains ''types'' d'individus. Une question se pose: le personnage de roman donne-t-il au lecteur un accès privilégié à la connaissance du coeur humain? Afin de répondre à cette question, nous pourrons affirmer dans un premier temps qu'un personnage de roman n'offre pas de possibilité à la connaissance du coeur humain. Cependant, d'autres éléments et d'autres exemples nous permettrons de montrer, dans un second temps qu'au contraire, les personnages romanesques facilitent au lecteur la connaissance et la compréhension de la réalité des sentiments et des émotions éprouvés par l'Homme.   Commençons tout d'abord par expliquer certains cas de personnages de roman qui bloquent cet accès au coeur humain. Le roman est un genre qui comprend des sous-genres. Parmi ces ramifications du roman, nous allons nous intéresser au roman policier. Sherlock Holmes, Miss Jane Marple, le docteur Watson ; nous avons tous déjà entendu parler de ces détectives. Qu'ils soient professionnels ou amateurs, ces personnages de roman inhibent l'accès au coeur humain. Dans les romans d'Agatha Christie, d'Arthur Conan Doyle, les détectives comme par exemple Hercule Poirot se contentent de rapporter les faits, de les analyser et de chercher des explications concrètes. Lorsque l'on pénètre dans l'univers mental de ces enquêteurs,  dans leurs pensées, à aucun moment Poirot ou Holmes (parmi tant d'autres) ne laissent apparaitre leurs émotions, leurs-arrières pensées. Ils ne dévoilent pas leur sentiments, qui nous sont d'ailleurs inconnus, à nous en tant que lecteurs. On peut également noter l'absence de membres de la famille des détectives, de compagnes ou de diverses personnes avec lesquels ils entretiennent des liens -amicaux ou amoureux- afin de limiter la manifestation de certaines émotions, de certains sentiments qui pourront bouleverser cet effet de ''sérieux'', de ''gravité'' vital dans le monde policier.  Ceci fait parti des caractéristiques que doit présenter le détective stéréotype ; il se doit de participer dans l'élaboration de cette touche mystérieuse qui est propre au roman policier. Cependant, les personnages secondaires de ce type de roman peuvent, eux, stimuler l'approche du coeur humain ; nous aborderons ces cas ultérieurement.       Parmi les nombreux personnages célèbres de romans, certains présentent des traits de caractères qui restent assez complexe. Ce sont des personnages paradoxaux, difficiles à cerner, dont on ne comprend pas toujours les pensées, les réactions, et les différents  comportements. Nous pouvons citer, afin d'illustrer ces propos un des personnages français les plus célèbres, protagoniste du roman philosophique de Camus : L'Etranger. Meursault est en effet un personnage aberrant et très complexe. Dès les premières lignes du roman, le lecteur éprouve une certaine antipathie envers ce personnage que l'on peut qualifier d'antihéros. Au fil de la lecture, il est difficile au lecteur de bien cerner l'attitude du personnage lorsque ce dernier est confronté à la mort de sa mère. A certains moments, le fait que certaines des émotions de Meursault se manifestent - sa défunte mère lui manque, il repense occasionnellement à elle alors que sa mort ne semblait pas l'affecter - complique d'autant plus les choses. Le lecteur pense avoir capté la psychologie étonnante du personnage mais ce dernier ne fait que le surprendre par son comportement (le meurtre de l'arabe et le procès). Jusqu'à la fin du récit, le lecteur ne comprend toujours pas ses actes et cherche encore de possibles explications. L'accès au coeur humain est reste donc assez vague, incertain mais en tous cas sa connaissance n'est pas totale lorsque le lecteur a affaire à des personnages du même type que celui de Camus. La mise en scène de tels personnages a pour fonction soit de transmettre une certaine philosophie -l'absurde dans ce cas-ci-, soit d'émettre une critique, soit pour distraire le lecteur en le surprenant : certains personnages romanesques voient leurs sentiments évoluer vivement tout au long du roman ; à l'exemple de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, qui connait l'amour  et la passion avec Mme. De Rênal puis la haine. On peut dire que beaucoup d'entre nous apprécient la lecture pour cet aspect : le partage de sentiments. Poser des mots à propos d'émotions est comme beaucoup le dise la meilleure façon de les exprimer.. Des autobiographies, ou romans écrits à la première personne, sont les exemples parfaits. Car les courants d'écriture plus libres, du 20e siècle, poussent à utiliser des procédés qui confrontent narrateur et lecteurs, souvent l'auteur s'adresse directement à celui qui le lit.

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