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De la Cour de la Bruyère

Publié le 28/03/2011

Extrait du document

L.A 2 : « De la Cour » extrait des Caractères de La Bruyère :

Intro :

Moraliste du 17ème siècle. Il appartient à la grande bourgeoisie. Il entre dans l’univers de la cour en devenant précepteur du Duc de Bourbonè ce qui lui permet d’observer les mœurs. Il fait partit de l’Académie Française. Il n’a écrit qu’une seule œuvre « Les caractères » → Il propose une galerie de portraits dans lesquelles il dénonce les vices de ces contemporains et particulièrement des puissants. A partir de prénoms grecs, il superpose les portraits des courtisans de Louis XIV pour montrer le caractère intemporel des Hommes.  Chap. 18 s’intitule « De la cour ». Il se plait à décrire les mœurs des courtisans à travers un registre didactique et ironique.

Problématique : Comment ce portrait met-il en évidence l’art du paraître chez les Courtisans ?

  1. La peinture de la cour : un univers d’illusion & de manipulation :

Illusion : monde du paraître, goût des apparences.

Manipulation : Stratégie de séduction, arrivistes.

  1. Les courtisans :leurs stratégies de séduction :

Comme tous portraits, celui-ci permet de se faire une idée, une image des courtisans de Louis XIV :

-           On constate que les courtisans ont une caractéristique, ils savent séduire : champ lexicale de la séduction & du plaisir « flatteur, dévoué, plaisir, passion, ils leur soufflent à l’oreille». Les premières victimes des courtisans sont les femmes (2).

-           Leur plan, leurs stratégies, leur séduction apparait et cela forme un rythme ternaire.

-           La Bruyère les présente comme des tentateurs. Ils ont la capacité de charmer, au sens étymologique du terme : capacité à ensorceler.

-           Ils sont séduisants car ils sont aimables : isotopie de la jovialité. On les présente comme une bonne compagnie. Le texte s’achève sur 2 adjectifs mélioratifs « commode, agréable » montre la capacité à se montrer sur leur + beau jour.

-           Ce visage nous emmène à les voir comme des personnes du paraître, comme des comédiens qui surjoue un rôle. Comme (20) la synecdoque montre le talent de comédien, d’hypocrite dans le sens étymologique.

 

  1. Des êtres illusoires : leur moralité douteuse :

La Bruyère en profite pour dénoncer leur décadence morale :

-           L’isotopie du vice « plaisir, faible, passion, amant, grossièreté » prouve leur immoralité.

-           C’est avec un grand naturel que les courtisans encouragent à l’adultère : le terme volupté (10) est lui mm polysémique, il renvoi à la gourmandise comme au plaisir charnel

 

  1. Des ambitieux & arrivistes :

La Bruyère évoque leur goût de l’argent, de la luxure et de l’ambition :

-           Champ lexical de la fortune, de la richesse « depense, somme, richesse, fortune, luxe » prouve bien cela. Les marques de richesse sont évoqués au pluriel avec des hyperboles (7/8).

-           Ils sont attachés a leur apparences vestimentaires, leur élégance « mode, habit ».

-           Il énumère la distinction des puissants (15/16) & suggère l’ambition : des courtisans de les égaler voir les dépasser.

-           Enfin, La Bruyère dénonce leur omniprésence, c’est-à-dire leur arrivisme qui les pousse à être partout avec le verbe « multiplier » & les hyperboles « mille endroit » et la répetition de l’article indéfini « tout »(17). Ils occupent surtout deux lieux symboliques : Château, le louvre qui dénonce une certaine familiarité, comme des ôtes, ils s’emparent des ces lieux stratégiques.

 

 

II.L’art du portraitiste & du moraliste :

  1.  Une description à caractère général, atemporel :

La Bruyère se présente comme un observateur, un témoin privilégié de la cour :

-           A travers la périphrase (14) il se présente comme une sorte d’ethnologue qui étudie une société particulière, une catégorie d’individu.

-           Il généralise son étude par des articles défini : « Les Cours », ainsi que les pluriels « courtisans » : c’est une observation globale.

-           Il ne cite ni d’époque particulière ni de lieux particulier. Description valable à toute les époques dans toutes les cours & monarchies, intemporels

-           Avec les présent de vérité générale « ménagent, étudient, saluent » & le présent d’habitude marque des faits répétitifs valables dans tous les temps.

 

  1. Un ton sans complaisance, moralisateur :

Le moraliste superpose très vite le portraitiste : La Bruyère fait un jugement de valeur :

-           Dès la (2) adjectifs péjoratifs : flatteurs (excès de la séduction), complaisant (qui s’accommode au  désir & au gout de quelqu’un en, en faisant trop, insinuant qu’ils s’introduisent avec adresse) cette gradation insiste sur le caractère insidieux, versatiles des courtisans qui agissent dans l’ombre.

-           (12) le portrait se durcit avec l’emploi d’autres adjectifs péjoratifs « dédaigneux (méprisant) « fier », adjectifs redondant qui insiste sur le mépris des courtisans.

-           Ils deviennent condescendants comme le montre les séries d’antithèses : verbe « parler, se taire » & « entre, pénètre » (13/14). Suggère leur audace, ils croient tout permis, caractère, comportement ostentatoire.

-           La correction par l’auteur du verbe « pénétrer » (14) suggère le caractère intrusif de ces courtisans.

 

  1. Une fine satire de la cour :

Toute la finesse du portrait, sa force réside dans l’ironie. Ici La Bruyère propose une satire car il se moque tout en dénonçant les courtisans :

-           L’ironie fustige (donne correction à) l’hypocrisie des courtisans. (5/11) verbes d’actions prêter aux courtisans suggèrent leur inutilités. A la cour, ils ne servent à rien.

-           Par ailleurs Champ lexical du plaisir déjà citer semble surtout être employer pour dénoncer leur frivolité autrement dit ils s’amusent & sont en représentation.

-           Avec ironie La Bruyère leur confère 3 adjectifs mélioratifs : riches (renvoie à leurs biens matériels), commodes (polysémique : aimable & les courtisans sont pratiques utilitaires au roi, être facile, futile), agréables (plaisant).

 

 

 

 

 

 

Conclusion :

Dans ce texte, La Bruyère évoque avec ironie le caractère artificiel des courtisans : aiment le luxe, la luxure, en constante représentation auprès d’un roi qui a toujours besoin d’eux pour s’imposer auprès du monde. Mais le paradoxe est qu’ils ne servent en aucun cas à la politique. Se sont des êtres d’apparence, frivoles & manipulateurs.On peut mettre en parallèle ce portrait sur la Cour & une fable de la Fontaine ; « Les Animaux malades de la peste ». Les auteurs insistent sur leurs capacités à séduire les puissants mais les critiques  de La Fontaine  vont + loin et dépassent la légèreté ironique de La Bruyère. Il dénonce l’injustice sociale qui nait de ces arrivistes & de ses manipulateurs. Selon La Fontaine il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des courtisans.

 

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