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Les portraits dans « De la cour » et « Des grands » - La Bruyère

Publié le 09/08/2014

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Les personnages sont saisis en action. Un grand nombre de verbes décrivent des attitudes, soit pour exprimer l'activité infinie du courtisan, soit pour montrer la variété des situations où se déploie le personnage. La qualité principale de ces portraits est la vivacité. Celle-ci se manifeste par un souci constant de variété dans la modalité des phrases Ainsi, dans DC, 19, on trouve une affirmative impersonnelle (« on ne les a jamais vus assis «), une interrogative (« qui même les a vus marcher ? «), une impérative (« Ne les retardez pas dans leur course précipitée «). Cette variété s'accompagne d'une gradation dans l'accélération des person­nages. Très souvent, le portrait s'achève en hyperbole satirique.

« QUESTIONS TRAITÉES La chute Souvent aussi, le portrait s'achève sur une chute surprenante.

Le caractère spirituel de l'écri­ ture de La Bruyère dérive directement des habitudes de cour transposées à l'écrit, mais il est toujours lié à une brièveté qui nous est inhabituelle et qui oblige à être attentif.

Voir par exem­ ple la pointe de DC, 15, où le personnage, d'abord bruyant, finit par se fondre dans la foule.

Le grossissement Chaque portrait tend à expliquer une caractéristique particulière de la vie de cour, en l'illustrant par un personnage, et cette particularité est isolée et grossie pour être remarquée.

Il.

Les portraits indirects Les portraits collectifs La Bruyère n'y décrit pas des scènes mais des épisodes plus longs, emblématiques du fonctionnement de la cour.

DC, 16 décrit« des apparitions de gens aventuriers» qui vien­ nent perturber le jeu patient et laborieux du courtisan.

Les structures antithétiques et les mots utilisés mettent en évidence la perturbation d'un code implicite dans le fonctionnement de la cour.

DC, 17 décrit des courtisans qui imitent les grands.

Là encore, le portrait fonctionne sur un implicite: les attitudes méprisantes des personnages renvoient à l'image que l'on a du grand à l'époque.

Mais la fin du portrait révèle que ce ne sont que des imitateurs des grands.

Des portraits mixtes Dans DG, 50, le portrait, composé de trois parties dont les deux dernières ont été rajoutées ultérieurement, utilise trois degrés du portrait : le portrait individuel : « Pamphile »; un degré généralisant : « un Pamphile », où celui-ci devient un type; et une analyse morale qui dépasse le portrait dans sa généralité : « les Pamphiles ».

Les faux portraits Dans DC, 56, le personnage appelé Ti mante n'a d'autre caractéristique que d'être« tou­ jours le même ».

Ce sont les autres, dans leur comportement à son égard, qui varient et qui sont le véritable objet du portrait: ils se remettent à fréquenter Timante parce que celui-ci a un nouveau poste.

Le procédé du portrait en creux se retrouve dans DC, 78, où les person­ nages nommés ne sont pas l'objet d'un portrait.

On pourra comparer avec DC, 32, qui traite le même thème que DC, 56, à cheval entre le portait et la description générale.

Ill.

Du portrait littéraire au tableau d'une société Le portrait, outil de la réflexion morale Dans certaines séries, La Bruyère traite par un portrait et par un autre procédé le même thème (voir DC, 42 et 43).

Le portrait n'est qu'une figure pour mieux définir, non seule­ ment les types sociaux, mais la morale sociale qui règne à la cour.

Le jugement Tous les portraits se caractérisent par lobservation mais la plupart se signalent aussi par le jugement.

On est surpris quand le portrait s'achève sans jugement (DG, 48), mais c'est qu'alors celui-ci est implicite.

Dans ce cas, la pointe spirituelle du portraitiste se con­ fond avec la morale, comme dans DC, 19, où les courtisans ambitieux sont saisis dans une image finale qui les transforme en chevaux quand ils voudraient être des conducteurs de char.. »

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