Désire-t-on une chose parce qu'on la juge désirable ?
Publié le 02/02/2004
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4).L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de la
Cause de soi, qui est puissance infinie : « Tant que nous considérons
seulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nous ne
pouvons rien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.).De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être,
chaque chose s'efforce de persévérer dans son être » L'être est désir
d'être.« Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand
il se rapporte à la fois à l'esprit et au corps, il s'appelle tendance (appetitus)
; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ; de
cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa
conservation; et ainsi l'homme est déterminé à les faire. De plus, entre
la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que
le désir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont
conscients de leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la
définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la
conscience de cette même tendance. Ainsi il est établi que nous faisons
effort en vue de quelque chose, la voulons, tendons vers elle, la
désirons, non pas parce que nous jugeons qu'elle est bonne : au
contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous faisons
effort pour l'avoir, la voulons, tendons vers elle et la désirons. »
(Éthique, III, P. 9, Sc.).
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