Développement et développement durable à Madagascar

Document :

Le (sous)- développement durable au paradis de la biodiversité

 

« Les campagnes malgaches doivent faire face à une forte croissance démographique : la population double en vingt-cinq ans. Pour répondre aux besoins vivriers, les paysans consomment les ressources naturelles. L’agriculture attaque de nouveaux pans de la forêt, et partout l’on crée des champs et des rizières dans les zones forestières au sol riche.

            Ce phénomène, allié aux besoins des villes en charbon de bois et aux ravages des exploitations forestières, ont fait de Madagascar un pays champion de la déforestation. Déforestation rime avec aggravation de l’érosion, perte de la fertilité des sols, risque d’inondation accru…

            Transformer les systèmes de production agricole et mieux gérer les ressources naturelles apparaissent donc comme une obligation. S’y ajoute la nécessité de protéger un des réservoirs majeur de la biodiversité mondiale. La nature, isolée du continent depuis plus de 160 millions d’années, a évolué en vase clos. La biodiversité  (…) se concentre dans la forêt.

            Le début des années 1990 a ainsi vu la mise en place d’une politique environnementale impressionnante avec l’implication d’acteurs malgaches et internationaux car les grandes ONG de protection de la nature (_ _ _, Conservation international), Union européenne (…) rivalisent dans la définition des objectifs et leur réalisation. Cette politique, placée sous le signe du développement durable, entend associer conservation de la biodiversité et développement.

(…) Une quinzaine d’années plus tard, les résultats de cette politique sont mitigés. L’écotourisme, entravé par la très mauvaise desserte routière et hôtelière, ne tient pas ses promesses. Les opérations de développement agricole, malgré quelques succès, sont limitées par les dysfonctionnements des ONG, l’enclavement, l’analphabétisme paysan, la pauvreté… «

Complément : Indicateurs statistiques IDH : 0,533 (122erang mondial) Indice de fécondité : 5 enfants par femme Taux d’urbanisation : 26%

 Sophie Moreau dans Géopolitique du développement durable, Rapport Antheios 2005, Presses Universitaire de France, 2005.

 

 

 

 

 

1) Situer l’île de Madagascar (soyez précis et complet). 2) Relevez dans le document les informations relatives à la croissance démographique. Quels sont les conséquences sur l’environnement ? 3) D’autres facteurs interviennent-ils ? 4) Relever les indices qui montrent que Madagascar connaît un retard de développement. 5) Définir les mots encadrés et compléter la partie du texte manquante. 6) Réponse organisée possible : « Du développement au développement durable ; le cas de Madagascar «. Donner quelques idées qui viendraient illustrer les deux parties (sans rédiger) - Un Etat en développement. - Les acteurs et actions menées   .Donner un titre à la partie du texte soulignée. Pourrait-elle servir de troisième partie à votre réponse organisée ? Justifier. .Faire une phrase de conclusion sur le lien développement/développement durable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Correction –

1) Situer l’île de Madagascar (soyez précis et complet). /2

L’île de Madagascar se situe au large des côtes Sud-Est de l’Afrique dans l’Océan Indien. Elle se trouve dans le domaine tropical, ce qui explique la présence importante de la forêt qui recouvre une grande partie de l’île.

 

2) Relevez dans le document les informations relatives à la croissance démographique. /3

Nous pouvons relever les expressions ou mots suivants : « forte croissance démographique « ; « la population double en vingt-cinq ans « ; « répondre aux besoins vivriers « ; « besoins des villes en charbon… «.

 

Quels sont les conséquences sur l’environnement ? /2

L’augmentation des besoins liés à la croissance de la population (nourriture, urbanisation) conduit à l’augmentation des surfaces agricoles et à une pression accrue sur les ressources naturelles. Donc Madagascar connaît une déforestation progressive qui « rime avec aggravation de l’érosion, perte de la fertilité des sols, risque d’inondation accru «. Nous retrouvons ici la problématique rencontrée en cours, à une échelle différentes, au sujet de l’île de Pâques.

 

3) D’autres facteurs interviennent-ils ? /2

La pauvreté en particulier et l’analphabétisme ne permettent pas que soit mise en place une politique de développement durable efficace. Notons également que le marché mondial du bois, en expansion, accélère le processus de déforestation.

 

4) Relever les indices qui montrent que Madagascar connaît un retard de développement.  /2

            Dans le texte : mauvais état des infrastructures de transport et d’accueil : « mauvaise desserte routière et hôtelière « ; « Analphabétisme paysan «. On retrouve cette donnée dans l’IDH faible de la population malgache : 0, 533 et le taux de fécondité qui reste élevé sans doute par manque d’accès aux moyens de contraception (1^ère phase de la transition démographique).

 

5) Définir les mots encadrés et compléter la partie du texte manquante. /3

            Biodiversité : Richesse en espèces vivantes, animales ou végétales.

ONG : Organisation non gouvernementale, organisation issue de la société civile qui ne dépend d’aucun Etat. Les membres d’une ONG sont généralement des bénévoles volontaires oeuvrant pour une cause.

            Espace à compléter : WWF (ONG écologiste citée en classe)

6) Réponse organisée possible : « Du développement au développement durable ; le cas de Madagascar «.

Donner quelques idées qui viendraient illustrer les deux parties (sans rédiger) /4

- Un Etat en développement. : Croissance démographique élevé avec un taux de fécondité encore élevé (première phase de la transition démographique). Une population largement paysanne, analphabète et pauvre. Ce qui induit un IDH faible. Donc, un retard de développement lisible aussi dans le manque d’infrastructures, et une pression accrue sur l’environnement.

- Les acteurs et actions menées : Malgaches et acteurs internationaux, parmi lesquels des ONG ou l’Union européenne tentent de développer le pays tout en protégeant ses ressources, notamment la forêt et la biodiversité qu’elle renferme (conséquence à l’échelle mondiale). Les actions : écotourisme, développement agricole (agriculture raisonnée).

 

.Donner un titre à la partie du texte soulignée. Pourrait-elle servir de troisième partie à votre réponse organisée ? Justifier.

.Faire une phrase de conclusion sur le lien développement/développement durable.   /2

- Titre : « Résultats et limites d’une politique de développement durable «. Une troisième partie qui montre en fait les difficultés à développer le pays, et notamment dans une perspective durable, celui-ci se heurtant à la pauvreté et au retard de développement économique.

 

            Le développement durable nécessite d’abord pour un Etat qu’il soit arrivé à un certain niveau de développement économique. Ainsi les enjeux de développement interfèrent sur la mise en place d’un développement durable : d’où un équilibre difficile à trouver, et le cas de Madagascar en est un exemple instructif.