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Dina DREYFUS: Prolégomènes à toute mise en question du roman

Publié le 15/01/2018

Extrait du document

question

 

 

Les romanciers sont entrés dans l'ère du soupçon, disait Nathalie Sarraute. Il faudrait peut-être remonter aux Faux-Monnayeurs et à Paludes, d'André Gide, pour trouver les premiers symptômes de cette inquiétude du romancier qui doute de pouvoir jamais par¬venir à raconter son histoire. André Gide disait, à la suite d'Oscar Wilde : « C'est l'esprit critique qui crée ». Dans quelle mesure l'esprit critique peut il s'immiscer dans l'activité créatrice du romancier ?

Tous ces renoncements définissent donc une entreprise ascétique. Mais d'ordinaire, une telle entreprise n'a pas de sens par elle-même. Elle est moyen, et moyen négatif, de laisser apparaître, après abandon de toutes les fausses séductions attachées au roman traditionnel, une nouvelle dimension roma¬nesque purifiée radicalement de toute ingérence étrangère à sa visée propre.

Nous nous référons ici, de façon purement analogique, à ce qu'il en est en philosophie. lia philosophie connaît, dans sa sphère, cet ascétisme. Il la conduit à n'être plus que la philosophie de la philosophie. Ainsi Husserl, qui, dit-on, radicalise le doute cartésien, met en question non seulement la possibilité d'une connaissance certaine et adéquate des choses hors de moi, mais tout autant la possibilité de la question elle-même.

question

« ANTHO LOGIE Le roman contemporain est sa propre mise en question radicale.

Il y a une sorte d' ép ochè romanesq ue qui décou vre une dimension nouvelle du roman, et qui met défin itivemen t hors de sa sphère tous ces contenus empi­ riques et positifs qui constituent le >.

La réduct ion des > du roman est la cond ition sans la quelle le roman n'en res­ tera it qu' à sa dimension naïve et naturel le.

Le roman contemp orain est un roman du roman, ou mieux, un roma n qui se réfléc hit lui-même, le roman élaboré intègre dans sa sphère la réflex ion su r le roman et les moyens du roman.

L'élab oration fait partie du roman et est elle-même roman.

Il est donc juste de le quali fier de roman philoso­ phique , à cond ition que l'on s'entende sur la portée de l'express ion.

Il ne l' est pas, si l'on veut dire par là que son intérêt se réduit à. »

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