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Discours de Danton

Publié le 19/02/2013

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discours

Grand orateur, Danton est considéré comme le sauveur de la France révolutionnaire menacée par l’armée prussienne du duc de Brunswick qui marche sur Paris. Pendant quarante jours (du 10 août au 20 septembre 1792), Danton domine le gouvernement et anime la résistance patriotique. Alors ministre de la Justice, il exalte la patrie lors de ce discours à l’Assemblée législative, le 2 septembre 1792. Il appelle avec passion à l’organisation de la défense de Paris et de la France en attendant que la bataille de Valmy (20 septembre) éloigne la menace et marque la première victoire de la République.

Discours de Danton proclamant la patrie en danger, 2 septembre 1792

 

Il est bien satisfaisant, Messieurs, pour les ministres d’un peuple libre, d’annoncer à ses représentants que la patrie va être sauvée. Tout s’émeut, tout s’ébranle, tout brûle de combattre, tout se lève en France d’un bout de l’empire à l’autre.

 

 

Vous savez que Verdun n’est point encore au pouvoir de l’ennemi. Vous savez que la garnison a juré de mourir plutôt que de se rendre.

 

 

Une partie du peuple va se porter aux frontières ; une autre va creuser des retranchements et la troisième, avec des piques, défendra l’intérieur de nos villes.

 

 

Paris va seconder ces grands efforts. Tandis que nos ministres se concertaient avec les généraux, une grande nouvelle nous est arrivée. Les commissaires de la Commune proclament de nouveau, en cet instant, le danger de la patrie, avec plus d’éclat qu’il ne le fut. Tous les citoyens de la capitale vont se rendre au Champ-de-Mars, se partager en trois divisions : les uns vont voler à l’ennemi, ce sont tous ceux qui ont des armes ; les autres travailleront aux retranchements, tandis que la troisième division restera et présentera un énorme bataillon hérissé de piques. C’est en ce moment, Messieurs, que vous pouvez déclarer que la capitale a bien mérité de la France entière ; c’est en ce moment que l’Assemblée nationale va devenir un véritable comité de guerre ; c’est à vous de favoriser ce grand mouvement et à adopter les mesures que nous allons vous proposer avec cette confiance qui convient à la puissance d’une nation libre.

 

 

Nous vous demandons de ne point être contrariés dans nos opérations. Nous demandons que vous concouriez avec nous à diriger ce mouvement sublime du peuple en nommant des commissaires qui nous seconderont dans ces grandes mesures. Nous demandons qu’à quarante lieues du point où se fait la guerre les citoyens qui ont des armes soient tenus de marcher à l’ennemi ; ceux qui resteront s’armeront de piques. Nous demandons que quiconque refusera de servir de sa personne ou de remettre ses armes soit puni de mort. Il faut des mesures sévères ; nul, quand la patrie est en danger, nul ne peut refuser son service sans être déclaré infâme et traître à la patrie. Prononcez la peine de mort contre tout citoyen qui refusera de marcher ou de céder son arme à son concitoyen plus généreux que lui, ou contrariera directement ou indirectement les mesures prises pour le salut de l’État.

 

 

Le tocsin qui sonne va se propager dans toute la France. Ce n’est point un signal d’alarme, c’est la charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, Messieurs, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée !

 

 

Source : Gengembre (Gérard), À vos plumes citoyens !, Paris, Gallimard, 1988.

 

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