Dissertation "Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée " jean Paul Sartre

DISSERTATION: Jean-Paul Sartre est grand écrivain du XXème siècle, il est même qualifié de « Voltaire du XXème «. Il écrivait des livres philosophiques et s’interrogeait souvent sur sa manière d’écrire, car en effet il C’est un auteur prolifique, connu surtout par son engagement politique et sa philosophie. Dans Les Mots, une de ses grandes ½uvres, est tirée la citation que voici : « Longtemps j’ai pris une plume pour une épée : à présent je connais notre impuissance. N’importe ; je fais, je ferai des livres : il en faut ; cela sert tout de même. «. Nous allons donc à partir de cette citation nous interroger sur quels sont les pouvoirs de la littérature et quelles en sont les limites. Dans un premier temps nous verrons les pouvoirs de l’engagement, dans une seconde quels sont les écueils et pour finir, dans une troisième partie nous verrons alors les autres pouvoirs qu’amènent la littérature. Un des pouvoirs de la littérature est de défendre une idée. Prendre défense de quelque chose et s’engager à la défendre consiste à prendre parti. L’écrivain ne peut alors pas être neutre. Dans la citation de Sartre, nous retrouvons le mot « épée «, celle-ci représentant une arme qui a pour vision de combattre à développer une force argumentative.
 Un des nombreux pouvoirs est la dénonciation et la défense de certaines causes comme l’ethnocentrisme comme nous pouvons le voir dans Des Coches écrit par Montaigne dans lequel il dénonce l’ethnocentrisme des européens à vouloir s’approprier tout ce qui ne leur appartient pas et à penser que eux-seuls sont civilisés. Nous avons encore Les Sauvages, aussi écrit par Voltaire dans lequel il nous fait par, en quelque sorte, d’une définition, sous forme de question pour obliger le lecteur à réfléchir sur qui est sauvage ou non. La société et son abus de pouvoir en est aussi un bon exemple. Emile Zola, dans son ½uvre J’accuse, en effet il écrit une lettre au président par rapport à l’affaire Dreyfus et accuse son erreur judiciaire. Le seul problème est que contre le pouvoir d’un président, qui détient le pouvoir exécutif et judiciaire, nous ne pouvons rien faire. Cependant, la littérature peut aussi servir à attaquer en favorisant la réflexion, comme par exemple dans Supplément au Voyage de Bougainville, de Diderot, où un dialogue s’effectue entre deux personnages, qu’oppose la religion, et qui discutent sur le mariage. Diderot critique le monothéisme et le manque d’ouverture d’esprit des européens. En effet il nous livre une autre vision du mariage et invite le lecteur à réfléchir sur cette dernière. Nous pourrions aussi citer l’exemple de Controverse de Valladolid, écrit pas Carrière. Ce texte est un débat opposant deux personnages, un philosophe et un dominicain. Ceux-ci sont arbitrés par un cardinal. Tout au long du texte nous avons des arguments qui parfois peuvent choquer mais qui seront tous en faveur du dominicain. Ainsi Carrière nous amène lui aussi à réfléchir. 
 Un autre de ces pouvoirs, est de faire évoluer la société et s’ouvrir sur un monde. Cela conduit l’auteur à faire changer l’attitude des gens sur le regard qu’ils portent à la société. Nous pouvons prendre comme exemple ici, le discours de Martin Luther King, I have a dream, qui nous fait part de son rêve, être tous égaux et être tous solidaires face à cette société qui se veut antisémite et raciste. Il veut tout simplement que tous ces préjugés cessent. Qu’est-ce que les Lumières ?, de Kant, invite les hommes à réfléchir par eux-mêmes et de ne pas écouter les préjugés mais plutôt la raison. Mais ces pouvoirs peuvent être contestés, reprochés, réduits à néant par l’existence de certains obstacles. Les écueils ou obstacles peuvent empêcher la publication d’une ½uvre ou tout simplement la retirer. Un de ces obstacles est bien entendu la censure. En effet le roi, ou le gouvernement faisaient censurer les ½uvres qui ne leur convenaient pas, c’est-à-dire les ½uvres qui critiquent ouvertement la société et ses défauts. Comme dans Dom Juan de Molière, histoire d’un homme allant de femme en femme, promettant des choses qu’il ne pourra pas tenir. Cette ½uvre a alors été censurée car elle bafouait la religion, en effet, celle-ci dit que l’on ne peut se marier qu’une seule fois. L’Encyclopédie de Diderot a elle aussi été censurée pour cause de critique ouverte de la monarchie absolue et la valorisation de la raison et de la pensée. Un autre de ces écueils est sans aucun doute, le respect de l’époque et donc le poids de celle-ci. En effet aujourd’hui ils existent, les médias, le cinéma, la télévision, les ordinateurs… Toutes ces choses ont ainsi une grande importance lors de notre époque et une grande influence que ce soit sur le monde, sur la vision des choses et pour le regard des gens maintenant. Mais avant, rien de tout cela n’existait. Seuls les livres et les poèmes avaient de l’influence pour les personnes et offraient une autre vision sur le monde. Epicurisme de Montaigne, ancien philosophe français est une ½uvre où de nombreuses considérations sur la politique, sur l’histoire ou sur la religion sont inscrites. Effectivement, les philosophes avaient pour habitude de distinguer les choses qui dépendent de nous et celles qui n’en dépendent pas. Montaigne établie sa propre philosophie du plaisir. 
De nos jours la philosophie est tout autre comme pourrait nous le montrer La Construction de soi d’Alexandre Jollien. En effet, aujourd’hui la philosophie se concentre plus sur ce que l’on est vraiment, qui sommes-nous vraiment et qu’est-on capable de faire par la pensée, ou par l’âme. 
 Certaines ½uvres peuvent aussi avoir un aspect aride par leur argumentation. L’aspect aride est le fait de défendre une idée pour elle-même et pour nous-même. Beaucoup de personnes ne comprendront pas l’idée défendue ou la défense de cette idée mais cela n’empêche pas les auteurs de défendre cette idée envers et contre tout. Il semble donc que l’engagement ne soit pas le seul pouvoir espéré par le lecteur qui voit dans la littérature le moyen de s’évader, de se divertir. Nous avons vu le pouvoir de la littérature par l’engagement et la manière d’écriture. Cependant il existe bien d’autres pouvoirs. Comme les pouvoirs de l’argumentation indirecte. Nous pouvons le voir dans plusieurs exemples comme L’Ingénu de Voltaire, en effet dans celui-ci Voltaire écrit l’histoire d’un Huron qui a tout de l’être parfait et qui est éclairés par les idées des Lumières. Cette argumentation vise à démontrer des choses, par le biais des paraboles ou de procédés rhétoriques. L’argumentation indirecte est un vecteur qui facilite la lecture. Prenons pour exemple Les Fables de la Fontaine, qui contournent, eux, la censure par le divertissement. Toutes ces fables visent à critiquer la société imparfaite dans laquelle nous vivons. « La Cour du Lion « en est un bon exemple, effectivement dans cet extrait ce fait une satire de l’absolutisme, qui dénonce ici le roi avec le lion et son manque de générosité et de compassion envers son peuple, et ainsi la justice qui ne se fait que d’un sens. Et critique donc l’abus de pouvoir du roi ou de la cours en général. 
 Un autre pouvoir qu’est le pouvoir d’évasion des auteurs, l’expression de leurs sentiments. Nous le retrouvons dans le genre de la science-fiction ou encore dans le genre fantastique. La Courbe de tes yeux, de Paul Eluard en est un bon exemple. En effet le poète fait l’éloge de Gala par le biais de ses yeux. Il ne pourrait pas vivre sans elle et n’existe juste que par ses yeux. Dans ce poème l’auteur s’évade tellement dans les yeux de Gala qu’il lui offre son bien le plus précieux : son sang. A noter aussi que Gala le quitte pour Dali. Un bon exemple serait Des Fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes. Roman de science-fiction, nous nous évadons dans la grande épreuve qu’attend Charlie Gordon : devenir intelligent. Nous suivons avec lui au fil des jours ses progrès et ses problèmes. Nous l’accompagnons dans cette quête. 
 Le pouvoir des mots est aussi grandement sollicité et est un grand pouvoir de la littérature. La poésie en calligramme d’Apollinaire qui peuvent être sous forme d’objets du quotidien, sous forme de la nature comme le soleil… Autrement, Baudelaire et ses correspondances, ces images qu’il transmet, ces choses contraires qu’il associe, souvent improbable. Souvent les poètes font de l’art pour faire de l’art. Certains auteurs se dissocient donc par leur originalité. Nous avons qu’il pouvait exister toutes sortes de pouvoirs, le pouvoir de l’engagement mais pas seulement, le pouvoir des mots, le pouvoir de l’argumentation indirecte pour faire passer une idée ou encore le pouvoir d’évasion qui permet autant à l’auteur qu’à nous de s’évader. En conclusion, nous pouvons dire que beaucoup de pouvoirs existent pour faire passer des messages, des idées ou encore critiquer une société à défauts. Mais cependant il existe des limites telles que la censure qui empêche la libre expression d’une part et d’une autre part qui implique l’utilisation d’autres pouvoirs pour la contourner telle que l’ironie par exemple. La littérature a beaucoup de pouvoirs mais à cause de certains écueils ces pouvoirs sont limités et oblige les auteurs à trouver des moyens de ne pas être censuré. Nous pourrions faire un lien avec le cinéma, ou les médias qui comportent eux aussi des pouvoirs limités, avec une censure parfois présente.