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Dissertation sur le Roman.

Publié le 07/06/2011

Extrait du document

Derradji Mustapha 1ere S

 

                   Dissertation : Attendez-vous du personnage principal d’un roman qu’il soit un héros ?

 

  Le roman tire ses sources du moyen âge, à cette époque il ne désigne qu’un récit latin traduit en langue romane, langue d’usage en comparaison à la première, plus savante. Ce récit touche donc plus de lecteurs et narre les épopées des chevaliers. Plus tard, le roman deviendra la source de l’imagination, de la critique ou encore de l’expression de soi. Que ces récits soient fictifs ou réels, ils arborent tous l’histoire d’un protagoniste, le faisant évoluer, et littéralement « vivre ».En littérature française, ou plus généralement mondiale, des romans aux personnages mythiques ont marqué l’esprit des Hommes. Seulement, ces personnages ne sont pas tous les mêmes, quand certains reflètent l’idéal humain d’autres revêtent l'étendard de morales moins honorables. On se demanderait donc lequel de ces deux partis est-il le plus avantageux, voire approprié au roman ? En étant symbole de l’idéal, le héros peut être le plus adapté au roman, nous nous intéresserons donc tout d’abord à ce type de personnage principal, en opposition à cela nous verrons en quoi l’anti héros présente, lui aussi, des attraits non négligeables, enfin nous essayerons de voir s’il existe un juste milieu entre héros et antihéros.

  Comme annoncé plus haut, voyons donc les avantages du héros dans le roman. La définition même de « héros » veut que ce dernier soit un être hors du commun, le héros devient alors le support à l’imagination et donc à personnage exceptionnel, histoire exceptionnelle. Ce personnage particulier suscite alors chez le lecteur l’impression de voyage, ou la rêverie : Harry Potter dans les romans de J-K Rowling en est un exemple flagrant, ce personnage doté de pouvoirs magiques nous emporte dans un monde fantastique. D’un point de vue différent, le romancier lorsqu’il façonne son héros, essaye de lui attribuer les meilleures qualités de l’Homme comme le courage, la loyauté ou encore la générosité. Jean Valjean dans les « Misérables » de Victor Hugo est  l’incarnation même de l’homme bon : il se retrouve au bagne pour avoir volé du pain pour nourrir ses neveux, il recueille et aide une orpheline, Cosette, qu’il fait marier avec l’homme qu’elle aime. En cela, il peut servir de model. Par ailleurs, le héros , contrairement à l’antihéros, semble être plus apte à soutenir un roman « sérieux » , un roman ou l’on se prêterait à l’analyse du monde « réel ». Car ce personnage tenterait du mieux qu’il peut, au moyen « d’éléments nobles » (ses vertus) de surmonter l’adversité. Continuons avec l’exemple des « Misérables », Victor Hugo dans cette œuvre dénonce la société du 19e siècle ; pour lui, un criminel emprisonné pour avoir volé du pain, pour la survie, parce qu’il n’avait pas de quoi payer ce pain peut avoir une aussi grande âme qu’un riche honnête homme. Seulement, on est amené à constater que cet héros sort de l’ordinaire, il ne représente pas réellement les Hommes, il prend plutôt l’allure d’un surhomme quant à ses capacités hors normes ou encore à l’absence de défauts, existe-t-il réellement des hommes si charitables ? Intéressons nous donc à l’antihéros.

  Dans certains romans, l’antagoniste suscite en nous une sorte de sympathie voire même de l’admiration, développer des romans ou celui-ci devient le personnage principal peut être intéressant. Dans « La fille du Capitaine » de Pouchkine, le chef cosaque Emelian Pougatchov, principal acteur des maux du héros va dans les derniers chapitres nous pousser à ressentir un sentiment indistinct, mélange de compassion, de fascination et d’admiration. Pougatchov manipule les foules avec un talent incontestable, en jouant avec la mort, en multipliant les exécutions barbares et spectaculaires, ou en pardonnant pour fasciner les masses. Ce personnage subjugue. L’antihéros semble donc être nettement plus fascinant que le héros ordinaire. L’antihéros est un personnage qui ose, qui est animé par le désir plutôt que par la raison, qui en un sens est libre. Il peut être un personnage sans qualités extraordinaires, un être « normal » ayant une vie commune –qui sera affectée d’une quelconque manière bien sur afin de tenir un récit- en cela il pourrait facilement représenter la réalité. Et chacun d’entre nous s’y reconnaitrait, d’une certaine façon il est plus proche du lecteur qu’un héros. Holden Caulfield dans « l’attrape-cœurs » de Salinger pourrait bien représenter cet aspect de l’antihéros,  un adolescent à problèmes expulsé de son internat qui va, pendant trois jours, être livré à lui-même et qui ne va jamais parvenir à trouver les réponses à ses questions, ni comprendre le monde qui l’entoure, peu importe les rencontres qu’il fera. Apres l’étude des deux cas, nous sommes amenés à nous demander s’il existe un équilibre entre héros et antihéros.

  Le héros semble être le personnage idéal pour des romans romantiques, fantastiques ou encore d’apprentissage. Ses vertus en font un personnage auquel les Hommes voudraient ressembler. L’antihéros quant à lui, prend l’apparence la plus caricaturiste de ces Hommes, en cela il fascine. Paradoxalement il semble le plus à même à représenter la vision de l’auteur du monde, car ce personnage en lui même est dans un rapport de force avec ce monde. Le héros comme l’antihéros semblent tout de même avoir un point commun : ils sont tous les deux poussés à l’extrême. Ainsi, si l’un est l’incarnation même de la bonté, l’autre représentera le vice, ils ne semblent pas connaitre une certaine modération. L’Homme commun serait le seul produit synthétique de ces deux types de personnages puisque le héros comme l’antihéros puisent leurs caractéristiques (bien que caricaturistes et poussées à l’extrême) de l’Homme.

  En fonction de la visée de l’auteur, le personnage principal d’un roman peut être donc un héros comme un antihéros, chacun apportant « sa version » au récit sans pour autant diminuer sa qualité. Laissons donc la finalité à François de La Rochefoucauld : « Il y a des héros en mal comme en bien. »

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