Devoir de Philosophie

Dissertation Sur Les Personnages De Roman

Publié le 18/09/2010

Extrait du document

 

 Le roman est un genre littéraire incroyablement vaste puisqu'il s'applique à toutes les époques toutes les cultures et tous les milieux sociaux. Son évolution montre que c'est un genre universel, sans règles précises ou du moins dont les limites sont sans cesse repoussées. Il est très difficile de parler du roman comme un genre classé et homologué, encore aujourd'hui c'est le moyen d'expression favori des auteurs et l'objet de lecture adulé de la population. Pour ce qui est du personnage de roman, il a lui aussi évolué à travers les époques, du héros épique au antihéros, ou encore à l'état réduit de "conscience" qu'en a fait le nouveau roman, le personnage de roman est une source illimitée d'imagination, d'identification des pensées ou des rêves, c'est par lui que l'auteur s'exprime, et qu'il donne au lecteur une vision de sa société, de sa culture et de son époque. Cependant, dans son essai sur Les personnages, Sylvie Germain, romancière contemporaine écrit : "Tous les personnages sont des dormeurs clandestins nourris de nos rêves et de nos pensées". Nous allons essayer de voir si cette conception du personnage de roman est partagée par les romanciers que l'on connait. Pour cela nous nous appliquerons à montrer que le personnage reflète les rêves et les pensées collectives d'une époque, ensuite, nous pourrons remarquer que la vision de Sylvie Germain sur les personnages est sans doute un peu "réductrice" et pour finir nous montrerons que cette citation ne peut s'appliquée qu'à certains types de romans et non à d'autres. 

 Tout d'abord, nous allons voir que le personnage éponyme sert souvent à l'auteur de "double" pour pouvoir exprimer ses rêves personnels, comme Stendhal, dans son roman Le rouge et le noir. Le personnage principal est donc Julien Sorel, un jeune homme d'origine modeste qui rêve d'aligner sa destinée avec celle de Napoléon Bonaparte. On remarque donc que le personnage de Julien Sorel incarne les rêves d'Henry Bayle ou Stendhal puisqu' il à participé à des batailles napoléoniennes, en Italie entre autre où il à été nommé sous-lieutenant. On peut donc imaginer que tout comme Julien Sorel, le rêve de Stendhal était de faire une carrière militaire aux cotés de Napoléon Bonaparte. Et que par son personnage éponyme il nous fait vivre ses rêves et ses pensées. En second lieu, nous pouvons voir que pour de nombreux auteurs, le personnage de roman à été le moyen defaire passer de nombreuses idées sur leurépoque, sur des faits historiques ou politique. Il leur permet de révéler au peuple leurs idées sans pour autant avoir à prendre parti ouvertement. Dans le cas présent, on peut dire que le personnage est un "clandestin" puisqu'il prend la place de l'auteur sous des trais différent, comme si l'auteur voulait changer d'identité pour écrire librement sur ce qui l'entoure. Comme exemple, nous pouvons prendre Victor Hugo qui à toujours été un écrivain très engagé dans les maux de son époque. Dans son roman Le dernier jour d'un condamné le personnage éponyme est un forçat condamné à mort dont on ne sait ni le nom, ni le crime commis, durant tout le roman. On suit les derniers jours du condamné pendant lesquels celui-ci raconte sa vie en prison, il nous dévoile ses pensées, ses peurs, ses opinions sur la peine de mort. Comme on le sait ce sujet à toujours beaucoup touché Victor Hugo, on voit donc bien ici que ce personnage qui nous fait vivre l'horreur de la prison et de la peine de mort n'est en fait que la pensée de Victor Hugo, par lui, il nous confit son dégout face à cela et son mépris de cette justice. Enfin, nous allons voir que le personnage de roman est souvent un stéréotype, servant à "imager" la société et la culture de l'époque de l'auteur. En effet il existe de nombreux "types" de personnages de roman, comme l'aristocrate, l'ouvrier ou encore le paysan…Balzac à été un des auteurs à s'être le plus servi des types de personnages pour représenter la société complexe du 19ème siècle. Dans le père Goriot par exemple, Eugène de Rastignac incarne parfaitement le jeune homme provincial rêvant de la grande vie parisienne. Mais cette façon de voir le personnage est plus collective, ce n'est pas seulement les rêves et les envies de Balzac qui en ressortent mais aussi les pensées de tout jeune homme provincial venant à Paris pour l'exemple de Rastignac. En bref, les personnages qu'il exploite se confondent avec la vision que l'ensemble du peuple a de la société. De plus, de part sa façon réaliste d'écrire, il s'applique à retranscrire exactement toutes les pensées et les rêves que pouvaient avoir les gens au 19ème siècle. 

 Pour conclure nous pouvons dire que la citation de Sylvie Germain dans son essai sur Les personnages est juste, puisque il est utilisé pour faire passer les rêves des auteurs comme nous l'a montré le personnage de Julien Sorel dans Le rouge et le noir. Il est aussi utilisé pour défendre les pensées et les idées d'auteurs engagés dans leur époque comme Victor Hugo qui blâme l'utilisation de la peine de mort dans Le dernier jour d'un condamné, et enfin il est utilisé pour refléter les pensées et les rêves populaires comme le fait Honoré de Balzac en utilisant pour cela différents "types" de personnages, qui sont en fait les stéréotypes des différents milieux de la société qui lui était contemporaine. Néanmoins on peut penser que Sylvie Germain offre une vision réductrice de personnage de roman, et nous allons essayer de déceler pourquoi. 

 Tout d'abord il faut savoir qu'avec l'apparition du nouveau roman, le personnage perd une grande place dans le roman, il perd peu à peu son identité, son physique puis son caractère, ce n'est plus qu'une conscience dénuée de toute humanité. Ce n'est donc plus ce que l'on pouvait appeler un personnage de roman. Par exemple dans l'incipit de Du coté de chez Swann  de Marcel Proust, le personnage n'a pas d'identité, tout ce que l'on sait de lui c'est que c'est aussi le narrateur car il parle à la première personne. Il ne nous dévoile rien de lui, si ce n'est ses pensées sur un livre qu'il lit le soir, ses émotions mais le peu d'information fourni ne permet aucune identification ni pour le lecteur ni aucune opinion de la part de l'auteur. Il ne nous explique en rien ses rêves et ses pensées dans la vie courante mais seulement son état d'esprit au moment précis de la narration. C'est un roman plus psychologique sans véritable personnages, ni parcours narratif. Il va donc au-delà des limites du personnage de roman que l'on connait. C'est une autre façon de voir le roman qui s'applique au genre du nouveau roman puisque cet ouvrage date de 1913. Ensuite, le personnage de roman ne peut être qu'un simple pantin utilisé par l'auteur pour faire naitre des émotions chez le lecteur plus par sa façon d'écrire que par les rêves et les pensées du personnage. Par exemple dans Les choses de Georges Perec, les personnages principaux Jérôme et Sylvie n'ont pas réellement de place importante dans la narration, il ne sont cités que comme sujet d'un rêve un peu fou, qui suscite chez le lecteur de fortes émotions. Ce rêve merveilleux décrit par Perec n'est surement pas le sien, mais celui de ses personnages. Il invente un monde complexe et merveilleux pour eux. Seulement on ne peut pas dire que ces personnages reflètent les pensées et les rêves de la société ou même de l'auteur. C'est leur rêve à eux, mais on ne peut en aucun cas s'y identifier. Dans le cas présent ce ne sont pas des "dormeurs clandestins" attendant de faire vivre le rêve des autres, que ce soit les lecteurs ou l'auteur, mais bien des acteurs, qui créent eux même leur propre rêve, c'est en tout cas ce que Perec cherche à nous montrer. En troisième lieu, nous allons voir que certains romans bien qu'ils n'appartiennent pas au genre du nouveau roman ne permettent aucune identification avec le personnage. Comme exemple nous pouvons prendre l'incipit de Jacques le fataliste de Denis Diderot. Cet incipit à été écrit par Diderot d'une telle façon que nous n'avons aucune information sur les personnages éponymes, que ce soit leur apparence physique, leur caractère, leurs rêves et leurs pensées. Il utilise pour cela des questions rhétoriques et se moque indirectement du lecteur qui veut toujours tout savoir sur les personnages de roman. Il nous explique en fait dans cet incipit que l'on a absolument pas besoin de connaitre les personnages. Il les utilise comme simples "pantins" pour raconter une histoire visant à susciter les émotions du lecteur. L'histoire est mise en avant par rapport à ces personnages qui ne font que la subir. Dans ce troisième exemple, il ne s'opère donc pas non plus de quelconque identification entre les personnages, le lecteur et l'auteur. Ce ne sont que de simples jouets de la narration. 

 Pour conclure cette seconde partie nous pouvons dire que le personnage de roman n'a pas pour seul rôle de faire vivre les rêves et les pensées enfouies de l'auteur, du lecteur ou bien de la société contemporaine. Dans le nouveau roman, il joue un rôle beaucoup plus psychologique, il est réduit à l'état de "conscience" et à perdu son humanité. Il peut encore être utilisé comme simple pantin qui subit l'histoire mais tout cela nous montre que dans ce genre de roman, on ne peut se permettre aucune identification. On pourra dire que le rôle du personnage de roman donné par Sylvie Germain dépend beaucoup du type de roman, nous allons nous pencher sur ce sujet. 

 Premièrement, dans le roman naturaliste il n'y a aucune place pour le rêve et la pensée de l'auteur ou des lecteurs puisque ces romans sont comme des reconstitutions détaillées du monde réel. Ce sont des romans quasi scientifiques puisque l'auteur s'applique comme le scientifique à comprendre et à analyser chaque fait de la société. Dans les romans de Zola par exemple, qui à été le chef de file du naturalisme, on décèle très bien cette envie qu'a l'auteur de copier la réalité et de ne laisser aucune place à son imaginaire, l'histoire et les personnages sont fictifs mais ils sont tirés de faits que l'auteur à vu, qu'il a étudié sous toutes ses formes. Comme dans L'assommoir, au passage de la bagarre dans les lavoirs, il faut savoir qu'Emile Zola, est allé à cet endroit en a étudié la construction, l'architecture et les femmes parisiennes qui y venaient, il a tout noté minutieusement puis l'a retranscrit dans son roman de façon très réaliste. On peut dire aussi, que c'est sur cet exemple que ce construit tout son chef-d'œuvre romanesque : Les Rougon-Macquart. En effet, les 20 romans qui le composent sont tous écrits de manière naturaliste, ne laissant par là aucune place au rêve et aux pensées de l'auteur. Evidemment, l'histoire et les personnages ne sont pas vraiment réels mais on ne peut pas dire qu'ils servent à faire vivre les pensées et les rêves, la citation de Sylvie Germain ne s'applique donc pas à ce genre de romans. Ensuite, nous allons voir que certains types de romans ne peuvent être destinés qu'au plaisir et à l'amusement mais en aucun cas leurs personnages ne sont les rêves et les pensées de l'auteur ou du lecteur. Les romans aux sujets amusants et frivoles en font parti, comme par exemple les liaisons dangereuses de François Choderlos de Laclos. C'est roman épistolaire qui à pour sujet le libertinage de mœurs présent au cours du 18èmesiècle, les personnages éponymes sont donc le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil. Dans se roman les personnages n'ont pas pour but de faire passer des idées, des rêves ou des pensées mais ils sont juste le fruit d'un jeu que nous fait partager l'auteur. Ce roman à un sujet très léger et donc l'auteur n'a pas besoin de ses personnages pour partager quelque chose. Il les entraine juste dans une histoire divertissante pour les lecteurs, dans une espèce de duel entre les libertins et leurs victimes mais sans vrai raison. L'auteur n'a pas mis dans les personnages une part de lui-même et surement très peu de lecteurs seront aussi excentriques que ces personnages. On peut dire que cette citation ne s'applique donc pas nous plus aux genres de roman plutôt frivoles et divertissant mais dans lequel l'auteur ne met pas de grandes idées à défendre. Pour finir, nous allons nous intéresser à un type de roman assez moderne et qui n'est pas particulièrement exploité. C'est le roman de science-fiction, c'est-à-dire un roman se passant soit dans une époque future, soit sur une planète différente. Nous allons nous intéresser ici à un best-seller de Georges Orwell qui est_ 1984_. L'histoire se passe entre deux guerres, dans un régime totalitaire très rude digne du Stalinisme ou du Nazisme. Le personnage principal en est Winston Smith, un employé au ministère de la vérité qui à pour travail de réécrire des documents historiques pour qu'ils s'adaptent aux idées du Parti actuel. Dans ce roman on remarque que ce personnage ne peut en aucun cas exprimer les rêves et les pensées de l'auteur ou de quelqu'un d'autre puisque d'une part il s'agit d'un roman complètement imaginaire et que par conséquent on ne peut effectuer aucune identification avec le personnage. D'autre part, ce roman à été écrit de façon très péjorative, par rapport au monde politique, et social que l'auteur à inventé. On peut donc dire que le personnage ne défend en aucune sorte les idées et les pensées du peuple ou de l'auteur puisque c'est un monde imaginaire et quelque peu impossible. 

 Pour conclure sur cette dernière partie, on peut donc dire que la citation de Sylvie Germain ne peut s'adapter à certains types de romans, comme par exemple les romans naturalistes puisque tout est tiré de la réalité et que ça ne laisse donc aucunes places aux rêves, comme aussi dans les romans de caractère frivole et sans but précis car l'auteur n'essaye d'y faire passer aucune pensée mais juste d'amuser le lecteur, et enfin cela ne s'accorde pas aux romans de science-fiction comme 1984 de Orwell car c'est un monde complètement imaginaire et qui ne permet donc aucune identification ni de la par de l'auteur ou du lecteur. 

 En conclusion de cette étude nous pouvons donc dire que effectivement, le personnage de roman peut être le moyen de faire passer des idées, qu'il peut être utilisé comme le stéréotype d'une époque et en montrer la culture et les mœurs, qui peut aussi permettre une identification de la part de l'auteur qui place en lui ses rêves, ses pensées. C'est donc un dormeur clandestin dans le sens où il prend la place de l'auteur ou de personnes de la société et dont il exprime les pensées et les rêves mais de manière détournée puisque sous une autre identité. Nous pouvons dire aussi que cette citation est un peu réductrice à l'égard du personnage de roman puisqu'avec le nouveau roman, les personnages sont dénués de toute humanité, ils ne sont donc que les "pantins" servant à faire vivre une histoire, ils sont mis au second plan du roman laissant place à la narration ou à la psychologie. Mais pour finir, on peut dire que tout peut dépendre du type de roman, nous avons vu que cette phrase ne pouvait s'appliquée aux romans naturalistes, aux romans à sujets faciles et frivoles et enfinaux romans de science-fiction. Tout dépend de ce que l'auteur cherche à nous montrer et à nous faire ressentir par la voix des personnages éponymes. Malgré tout cette fonction qu'a le personnage de divulguer les pensées et les rêves collectifs est bien souvent utilisée, car le roman traditionnel dans lequel l'auteur cherche à nous faire passer des idées est de plus en plus à la mode. 

 Corpus de texte : 

 Texte 1 : le rouge et le noir 

 Nature : "l'air pur des montagnes" "sur son grand rocher" ciel" embrasé par un soleil d'août" "les cigales chantaient dans le champ""l'oiseau de proie" Honneur : "riche et insolent""50 écus par ans!" "victoire" "mérite" "puissant" "force" "destinée" Calme : "sérénité" "silence" "tranquilles" 

 Liberté 

 Texte 2 : madame de Bovary 

 Liberté 

 Nature : "au galop de 4 chevaux" "pays nouveau" ""montagne" "dômes, ponts, navires, cité splendide, forêts de citronniers, cathédrale de marbre blanc" "bouquets de fleur" "animaux Bonheur : "les bras enlacés" "sans parler" "leur existence serait facile et large" " 

 Texte 3 : germinal  

 Liberté 

 Egalité: "justice" "l'égalité et la fraternité" "joies communes" " Nouveau monde : "une société nouvelle" "une ville immense" "d'une splendeur de mirage" " 

 Rêves de Grandeur, gloire. 

 Texte 4 : voyage au bout de la nuit  

 Liberté 

 Nouvel endroit : "un peu meilleur l'endroit" "tranquillité" "chaque endroit nouveau qu'est le plus agréable" 

 Texte 5 : Les choses 

 Liberté 

 Monde imaginaire 

 Bonheur 

 Rêves de liberté et d'anonymat 

 Ce corpus de texte est composé de 5 extraits d'œuvres connues, dont : Le rouge et le noir de Stendhal (1830), Madame Bovary de Flaubert (1857), Germinal de Zola (1885), Voyage au bout de la nuit de Céline (1932) et enfin Les choses de Perec (1965). Nous allons essayer de déceler quelle vision de la société ou du monde chacun de ces extraits reflètent-ils ?_ _Nous montrerons que les 3 premiers extraits ayant été édités au 19ème siècle, reflètent tous les rêves de gloire et de grandeur de leurs personnages, alors que les 2 derniers extraits, édités au 20ème siècle reflètent des rêves de bonheur libre et d'anonymat. 

 Tout d'abord, nous pouvons dire que les trois premiers textes reflètent un rêve apparemment commun dans la société du 19ème siècle, et qui est celui de la gloire et de l'aisance sociale. Dans Le rouge et le noir, on y trouve les aspirations du jeune Julien Sorel, qui rêve d'une destinée comparable à celle de Napoléon. Stendhal nous le démontre d'ailleurs : "C'était la destiné de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ?", il utilise aussi le champ lexical de la gloire : "riche et insolent" "50 écus par ans!" "victoire" "mérite" "puissant" "force" "destinée". De plus, dans Mme Bovary, le chapeau de texte nous indique qu'elle est l'épouse d'un modeste médecin, maitresse d'un riche propriétaire des environs et qu'elle rêve que celui-ci l'arrache de sa médiocre vie. Elle rêve donc elle aussi de fortune et de gloire, elle nourrit secrètement le rêve de s'échapper avec son amant et de profiter des joies de la bourgeoisie, de la liberté, de pouvoir profiter de son statut social. La fin du texte nous ramène par ailleurs durement à la réalité de sa vie, à sa médiocrité et son ennui de faire parti d'une classe moyenne. Enfin, dans l'extrait de Germinal, Etienne Lantier qui est un jeune ouvrier, venu d'une famille très pauvre_ _partage avec les Maheu son rêve de connaitre un monde ou règnerait l'égalité sociale, la justice, le bonheur des hommes, la fraternité. Il aspire donc à ce que le monde ouvrier puisse monter sur l'échelle sociale, sans pour autant en devenir supérieur aux autres. On peut donc dire que lui aussi, nourrit un certain rêve de gloire, pour le travail ouvrier. 

 En seconde partie, nous allons démontrer que les deux textes ayant eux, étés publiés vers le milieu du 20ème siècle, reflètent un rêve bien différent, le rêve de vivre libre, d'un bonheur sans contraintes, et d'une certaine façon un rêve d'anonymat. Dans Voyage au bout de la nuit, le personnage éponyme Ferdinand Bardamu est un médecin dans une banlieue proche de Paris. Son rêve de partir sans rien ne dire à personne : "sans laisser ni de trace, ni d'adresse", et d'emménager dans un lieu nouveau où il serait inconnu : " tant qu'ils cherchent encore…on a un peu de tranquillité". Pour lui c'est la reconnaissance qui entraine le malheur : "c'est le petit délai où l'on est inconnu dans chaque endroit nouveau qu'est le plus agréable". Il veut donc vivre libre, sans contraintes que lui imposeraient les autres, dans la solitude et l'anonymat. Ensuite, dans Les choses, on trouve les rêves d'un jeune couple parisien des années 1960, leur rêve serait de vivre dans un pays aux milles facettes, dans lequel il y aurait un nombre incroyable de choses à faire et à vivre. Mais on remarque qu'ils ne font aucune allusion à des personnes extérieures, ils veulent vivre seuls dans un monde merveilleux, de liberté, "d'innombrables bonheurs", et dans lequel ils profiterais de toutes les merveilles du monde à l'écart de la société puisqu'ils ne seraient que tout les deux. 

 Pour conclure, nous pouvons dire que ce corpus de texte reflète les rêves d'une société par rapport à son époque, la gloire, la grandeur et l'honneur au 19ème siècle et la liberté, le bonheur et l'anonymat au 20ème siècle. Ces auteurs se sont donc appliqués à retracer les rêves et les aspirations de la société par rapport à leurs époques respectives.

 

Liens utiles