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Dossier sur Bel Ami

Publié le 25/07/2010

Extrait du document

 

Mouvement(s) de l'auteur :

Maupassant refusait d'être « rangé dans le tiroir trop étroit « d'une école. Mais, même si Maupassant essayait de se démarquer d'un mouvement en particulier, il a tout de même eu des contacts importants avec deux grands mouvements. On dit ainsi qu'il a appartenu au mouvement Naturaliste. Le mouvement Naturaliste a été crée en 1877 par Zola, et on situe sa mort vers la fin du XIXe siècle. Ce mouvement a compté dans ses rangs d'illustres auteurs comme Flaubert et Goncourt. Tous ces membres se réunissaient souvent. Ainsi, ils se côtoyaient dans la maison de campagne de Zola, à Médan. Le mouvement rompt avec le Romantisme. Il charge le roman de rendre compte de la vie naturelle et sociale à la manière des scientifiques. Maupassant appartenait, d'une certaine façon à ce mouvement, avec une place assez importante mais après son chef d'œuvre « Boule de suif «, il aura tendance à s'en écarter. En effet, Maupassant, élève de Flaubert s'est tout naturellement tourné vers le Réalisme (mouvement de son maître). En littérature, le Réalisme est apparu au milieu du XIXe siècle, une fois de plus en réaction au courant Romantique. Il est illustré notamment par l'œuvre de Balzac et celle de Flaubert. Maupassant a défini son esthétique, basée sur l'observation minutieuse qui ne refuse cependant pas une interprétation personnelle. Le réel doit être représenté sans embellissement. Il pense en effet que l'écrivain est un regard scrutateur qui rend compte des sociétés qu'il connaît et qu'il met en évidence, mais sans insistance, les lois qui les gouvernent : " Faire vrai consiste donc à donner l'illusion complète du vrai suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession. J'en conclue que les réalistes de talent devraient s'appeler plutôt des illusionnistes «. Spécificités de l'oeuvre :

Bel ami est un roman. Un roman que nous pouvons dire «d'apprentissage « puisque il met en scène un héros qui, lancé dans un nouveau monde, fait son éducation sentimentale et sociale avec des thèmes principaux comme l'argent ou l'amour. Ce roman appartient au registre réaliste. Il se manifeste par un choix de personnages et de situations ordinaires. Il pourra ainsi se caractériser par un lexique en rapport avec certains milieux, surtout un milieu riche dans Bel Ami, mais pas seulement. (milieu des prostituées) Résumé de l'oeuvre :

Georges Duroy, fils d'aubergistes normands, sous-officier reconverti tant bien que mal dans la vie civile, est en quête de succès et de réussite sur les boulevards parisiens. Le 28 juin 1880, il y rencontre un ancien camarade de régiment, Forestier, qui, après l'avoir invité à dîner, l'introduit dans le milieu journalistique. Mais c'est l'épouse de Forestier qui lui donne ses premières leçons d'apprenti chroniqueur, elle qui écrit tous les articles de son mari. Puis il découvre ses talents de séducteur aux Folies Bergères et fait la connaissance de Mme de Marelle, une sympathique maîtresse qui l'éduquera sentimentalement. La très jeune fille de Mme de Marelle, Laurine, lui donne un nom qui sonne comme un titre: Bel-Ami. Duroy reste financièrement malade; il est désormais aux Echos, là où il découvrira le milieu journalistique et sa malhonnêteté. Forestier depuis longtemps très souffrant, meurt à Cannes. Georges Duroy épouse Mme Forestier et, en prenant la place de Charles, devient rédacteur politique. Une position centrale au journal qui lui permettra de se faire apprécier de son patron, le rusé, riche et influent Walter. Mais Mme Forestier aura un rôle encore plus important puisque - après avoir écrit tous les articles de son ex mari - elle écrit tous ceux de Duroy. C'est aussi elle qui lui tissera nombre de relations. Par ailleurs, Duroy, avec la nouvelle Mme Duroy, rend visite à ses parents de Canteleu, en Normandie. Mais ils rentreront très vite car cette terre paraîtra comme oppressante pour le personnage féminin. A la demande de sa femme et pour paraître de meilleure lignée, Georges Duroy devient Du Roy de Cantel. Et, tout en restant l'amant de Mme De Marelle -qui lui prête de l'argent- il devient celui de Mme Walter. Grâce à cette relation il obtiendra des renseignements. Des renseignements à propos d'affaires financières véreuses, de tractations gouvernementales, et de la politique coloniale qui lui permettront de gagner de l'argent. De l'argent, Walter, en a gagné beaucoup plus que Duroy, et toujours grâce aux affaires douteuses. Le patron dote ainsi ses filles de 10 millions de francs chacune. Duroy est très intéressé. Il écarte alors Mme Walter et demande le divorce en surprenant sa femme en flagrant délit d'adultère avec un ministre. Duroy s'emploie donc à séduire la plus belle des filles de Walter, Suzanne. Il élabore un malin stratagème où il " enlève " Suzanne et l'emmène quelque jours à La Roche-Guyon. Walter doit finalement reconnaître en Bel-Ami la race des " hommes d'avenir ". Il lui accorde alors la main de sa fille, tout en le nommant rédacteur en chef. Sur les marches de l'église de la Madeleine, Duroy se sent alors « Roi « et tout puissant mais son regard rencontre celui de Mme de Marelle. Personnages principaux :

- Monsieur Georges Duroy : C'est un bel homme. Il est grand, bien fait et chic. Ses moustaches sont soignées, associées au plaisir et à l'élégance. Il a des cheveux blonds, frisés et coiffés à la mode des mauvais quartiers. Il a des yeux bleus et clairvoyants qui font transparaître son intelligence. Il a un regard cruel, parfois. Il a des vêtements à la mode mais la pauvreté est visible par l'usure de ceux ci. Il nous est au début présenté comme un jeune homme sans le sou, timide et peu sûr de lui. Mais il est l'arriviste prétentieux par excellence, orgueilleux, et prêt à tout pour réussir. Ainsi, le petit sous-officier entame une ascension extraordinaire. Il prendra alors de l'assurance, il deviendra plus fort et plus sûr de lui, plus habile dans ses jugements et ses actes. Il apprendra ainsi à bien se servir des femmes. Il deviendra de plus en plus machiavélique et égoïste, pour, enfin, devenir maître de la Presse et, bientôt, du pouvoir. - Monsieur Walter : C'est un « petit gros monsieur, court et rond «. Il est directeur de La Vie Française, journal puissant dans le milieu politique. Il est aussi député et patron d'une banque. Toutes les occasions sont bonnes pour faire de juteuses affaires. Obsédé par l'argent et le profit, il peut se montrer très vaniteux. M. Walter est un malin qui "roule tout le monde" un gredin. Bel-Ami devient d'ailleurs envieux et jaloux de son directeur dans les suites d'une affaire qui lui rapporte plusieurs millions. En effet, Walter devient très riche. Duroy se met à le haïr, et sa soif de puissance, de gloire et d'argent, ne fait que croître. Finalement, Bel Ami sera reconnu par Walter après le beau coup de l'enlèvement de Suzanne. "C'est un homme d'avenir. Il sera député et ministre". - Madame Walter : C'est une femme grande et un peu trop grasse. Elle est plus jeune que son mari mais elle approche l'âge dangereux où la débâcle est proche, ce qui ne l'empêche point de rester belle. Elle est une femme honnête que l'on ne « chasse « pas. Malheureusement pour elle, elle se trouve sur le chemin de Duroy, et deviendra donc, son amoureuse maîtresse. Elle le fera ainsi chef des Echos. Mais Bel Ami a décidé de se marier avec sa fille, ce qui la poussera aux bornes de la démence. - Monsieur Forestier : Il est rédacteur politique à « La vie française «, camarade de régiment de Duroy. Il sera à la base de l'ascension de notre héros en l'introduisant au journal. D'autre part, à 27 ans, Paris lui a offert une allure, un ventre « d'homme qui dîne bien «, et quelques cheveux blancs sur les tempes. Mais Forestier est un être assez mystérieux. Il est en même temps fort et douteux, optimiste et pessimiste. Il a l'ivresse de la réussite et la peur de la mort. - Madame Forestier: Elle est blonde. Elle est une personne moderne, séduisante, gracieuse et distinguée. Elle est animée d'un savant mystère. C'est une politicienne qui écrit les articles de son mari et qui éduque maintenant Duroy. Mme Forestier est aussi une superbe gérante de salon, amie et maîtresse d'hommes qui compte dans le « tout Paris «. C'est elle qui va faire « Duroy «. - Madame de Marelle: C'est une petite brune, bohême, jolie, avenante et gaie, elle possède le charme, la fantaisie et le mystère. Elle se montre sincère, toujours affectueuse et passionnée. Elle sera d'ailleurs tout au long du roman la plus fidèle et la plus respectées des maîtresses de Duroy. Ce n'est pas une maîtresse de race, compliquée et hautaine, mais une femme qui veut vivre, profiter de tous les plaisirs que la société permet. Elle louera par exemple un appartement pour elle et Duroy. - Mademoiselle Laurine de Marelle : C'est une charmante fillette, avec une petite voix. Elle est volontaire et déjà indépendante. Elle se contente d'exister entre une mère qui n'a pas grand chose à donner, sinon l'image d'une existence paresseuse et amorale, et un père sans caractère, et qui n'est jamais présent. Laurine aussi est séduite par Duroy et, spontanément, elle le baptise Bel-Ami, et trouve l'entrain, la joie qui lui manquait. Laurine n'est pas un personnage de second plan, une apparition inutile. "Avec son air grave de grande personne" et son innocence de fillette, elle ressent plus durement que les autres femmes un véritable attachement pour le séducteur. Elle sera d'ailleurs vexée du premier mariage de Duroy, et sera la seule à lui résister par la suite. - Mademoiselle Suzanne Walter : Adolescente romanesque, elle est une victime désignée de l'arriviste. En effet, elle plait beaucoup à Duroy. « Elle avait l'air d'une frêle poupée blonde, trop petite, mais fine avec la taille mince… « Elle a aussi des hanches, de la poitrine et des beaux yeux couleur bleu gris. Elle est très intelligente. De plus, son père, devenu riche, offre une superbe dot. La vie bourgeoise l'a enfermée dans ses rêveries. C'est une jeune fille au cœur tout neuf, sans défense, avec sa fantaisie et sa fragilité. Duroy se servira d'ailleurs de cette « naïveté « pour l'épouser et devenir très puissant. Personnages secondaires :  - Monsieur Laroche-Mathieu : C'est un joli homme assez soigné, assez correct, assez familier et assez aimable. Il est un petit actionnaire et rédacteur anonyme de « La vie Française «. Il est aussi député et deviendra ministre des Affaires étrangères grâce à Duroy. Puis, il s'enrichira fortement grâce à une affaire juteuse orchestré par Walter et lui même. Enfin, il deviendra l'amant de la première femme de Duroy. Laroche-Mathieu intervient souvent. Il est toujours présent dans les grands dîners. Il intervient souvent quand M Duroy travaille à le faire devenir ministre. Puis, quand il le devient, on dit qu'il prend ses habitudes chez les Duroy, mais il n'interviendra presque jamais dans ses situations. Enfin, il interviendra lorsque Duroy le surprendra avec sa femme. - Les petits journalistes : - Monsieur Thomas dit Saint Potin : C'est un petit homme très gras et très petit. Il est chauve, avec un crâne luisant. Il est reporter à « La vie Française «, un reporter sans scrupules. Il intervient assez souvent pour des durées assez courtes. En effet, au début, il est toujours là pour aider Duroy. Par la suite, il interviendra pour donner son avis. - Monsieur Rival : C'est un « fameux « chroniqueur parisien, un chroniqueur d'actualité. Il est bel homme, toujours très élégant. Il est un peu le rival de notre héros. Il intervient souvent puisque il est toujours présent aux grands dîners. Il organise même, le temps d'une soirée, une superbe fête. - Monsieur Boisrenard : C'est un vieux journaliste, correct, ponctuel et méticuleux. Il est secrétaire de la rédaction et il occupait la fonction de Chef des Echos avant que Duroy n'y soit nommé. Monsieur Boisrenard interviendra pour soutenir Duroy lors de son duel, il sera témoin de cet affrontement. Il sera aussi présent à quelques scènes se déroulant dans les locaux du journal. - Monsieur Norbert de Varenne : C'est un petit homme à longs cheveux, gros et d'aspect mal propre. Il est le masque de Maupassant. C'est un poète pessimiste solitaire et hanté par la mort. Thème qui réapparaîtra plusieurs fois dans le texte. Il intervient assez souvent pour prononcer quelques paroles. Sa principale intervention se fera lors d'un long monologue sur la mort qu'il prononcera en présence de Duroy. - Rachel : C'est une grosse brune à la chair blanchie par la pâte, à l'œil noir. Elle a des sourcils énormes et une forte poitrine. C'est une prostituée que Duroy rencontre aux Folies - Bergère. C'est elle qui permettra à Duroy de découvrir son charme irrésistible. Elle interviendra lors des quelques passages aux Folies- Bergère qu'effectuera Duroy au cours du récit. Il ira même toute une nuit chez cette fille. - Monsieur Le Comte de Vaudrec : C'est un grand homme, un peu vieux déjà, avec des cheveux gris. Il a un air sérieux, tranquille et un peu insolent. Un air d'homme très riche et sur de lui. Le Comte de Vaudrec est un grand ami de Mme Forestier, on dit même qu'elle serait sa maîtresse. D'ailleurs, il lui léguera sa fortune de 1 millions de francs; dont Duroy récupérera la moitié. Vaudrec intervient assez souvent puisqu'il est un grand ami de Mme Forestier. Il est donc toujours présent aux dîners organisés par celle-ci, mais ses quelques interventions se font brèves et anodines.  - Les parents Duroy : Ce sont des aubergistes normands. Le père Duroy est la caricature du paysan, des conséquences de la boisson, dont le champ lexical est très abondant lors de ces interventions. Il est dit petit, trapu, rouge et un peu ventru. Le portrait de la mère Duroy est aussi dressé. Elle est grande, sèche, voûtée et à l'air triste. L'âge de la mère Duroy n'est pas précisé. Mais nous savons tout de même que le travail l'a marqué : « Vieille travailleuse, vieille rustique aux doigts usés, aux membres déformés par les dures besognes. « Dans le roman, Duroy pense à ses parents avant un dîner chez les Walter et leur écrit la veille de son duel. Ensuite, il leur rend visite, avec sa nouvelle femme Mme Forestier, un peu plus d'une journée. Enfin, il a une pensée pour eux lors de son 2e mariage avec Suzanne Walter. En effet, après leur avoir envoyé 5000 F lors de son premier mariage, il se promet de leur envoyer maintenant 50000 F. - Mademoiselle Rose Walter : Elle est la seconde fille de M Walter. C'est une adolescente, elle a deux ans de plus que sa sœur. Duroy la trouve laide. Son caractère doit être semblable, en effet Duroy ne se préoccupe jamais d'elle. Son nom n'est cité que lors de quelques dîners, elle n'intervient jamais personnellement. - Monsieur de Cazolles: C'est l'époux prédestiné de Suzanne Walter. Il est à ce titre un ennemi pour Duroy. D'ailleurs, notre héros le voit comme « un grand fat «, « stupide «, « ruiné  par le jeu « et « sot «. Il est nommé par Duroy quand il parle mariage avec Suzanne, à deux reprises. Il intervient lors de quelques grands dîners. - Monsieur Latour Yvelin: C'est un homme mur, « à longs favoris léger «. Il sera l'époux de Rose Walter. Il n'intervient que deux fois, et indirectement, lorsque l'on parle du mariage des filles Walter puis au mariage de Duroy. - Monsieur Guilbert de Lorne : Il est Commissaire de Gendarmerie, grand et décoré. Il est jeune mais porte quelques cheveux gris. Il n'apparaîtra qu'une seule fois et pour une courte durée. En effet, il intervient pour constater l'adultère commis par Mme Forestier vis à vis de Duroy, une intervention tout de même capitale. - Monsieur de Marelle : C'est l'époux de Mme de Marelle. C'est un grand homme à la barbe blanche, décoré, grave et correct. C'est un homme poli. Il ne vit pas à Paris mais il revient à la capitale après des « inspections «. Son nom est cité (il n'était pas présent) lors d'un dîner au restaurant, puis lors de son retour à Paris. Enfin, il fait rencontre avec Duroy lors d'un autre passage de 6 semaines à la capitale. -Monsieur Potel le sous chef, Monsieur Perthuis le chef, et quelques employés du chemin de fer : M Perthuis est un gros homme rouge avec une crête de coq. Il n'interviendra qu'une seule fois, en même temps que M Potel et les quelques employés du chemin de fer. En effet, Duroy s'y rend l'espace de quelques minutes pour prendre sa paye et donner sa démission. - Monsieur Louis Langremont: C'est un petit homme ventru, chauve qui porte des lunettes. Il est journaliste dans une rédaction concurrente « La plume «. Son caractère doit être « bien trempé «. En effet, il osera « insulté « Duroy, ce qui aboutira à un duel entre les deux hommes. Il n'interviendra plus après cet incident. Schéma actanciel de la situation générale avant l'idée de Duroy de se marier à Suzanne Walter : Adjuvant : M Forestier, Rachel, Mme de Marelle, Laurine, M Walter, Saint Potin, Monsieur Boisrenard, Mme Forestier, Vaudrec, Mme Walter, Guilbert de Lorne, Destinateur : Argent, pouvoir → Sujet : G.Duroy → Objet : La reconnaissance → Destinataire : G.Duroy Opposant : Rival, Louis Langremont, M de Cazollles Schéma actanciel de la situation à partir du moment où Duroy a décidé d'épouser Suzanne : Adjuvant : Suzanne Walter Destinateur: Argent, pouvoir → Sujet: G.Duroy → Objet: La reconnaissance → Destinataire: G.Duroy Opposant : Mme Walter Les schémas actanciels peuvent être nombreux pour une œuvre aussi riche que Bel Ami, j'en représente ici deux possibles et qui me paraissait assez important. Deux thèmes récurrents :

Argent et réussite:

Bel ami est un roman racontant comment un ambitieux réussit, par tous les moyens. Il est obsédé par l'idée de réussir, il ne pense qu'à cela. Et il allait l'entamer, son ascension. Elle sera placée sous le signe de la force tranquille. Il réussira grâce aux femmes et à l'argent. Bel ami se présente d'abord comme un roman qui précise les réalités économiques d'une époque en même temps que de l'évolution chiffrée d'une réussite. Le lecteur sait, dès le début du roman, que le héros Duroy est très pauvre : « trois franc quarante pour finir le mois « ce qui représente à l'époque « deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners «. Le lecteur sait aussi qu'un employé dans la compagnie des chemins de fer - comme Duroy - à 1500F par an ne peut « s'en tirer « I,1. Il vit d'ailleurs dans un appartement pitoyable, il vaut mieux que cela mais il utilise ce qu'il gagne sans économiser. Heureusement pour Duroy, son chemin va croiser celui de Forestier, un compagnon d'armée de notre héros. De suite, Forestier prête à Duroy 40 F (qu'il ne récupérera pas). En effet, Duroy, dépensera toute cette somme et se retrouvera de nouveau pauvre avec six francs cinquante comme fortune. Puis, Duroy sera introduit par Forestier à La Vie Française, c'est le début de son ascension. Au début, « il aurait 250F par mois et les voitures payées «. I,1 Ensuite, l'amour de l'argent de Duroy sera accru par la vision du monde dans lequel vit Forestier. L'argent que lui rapporte le premier article écrit pour le journal, accumulé à son acompte mensuel dû à son nouveau travail, élève « sa modeste fortune à trois cent quarante francs « I,4. Mais une nouvelle fois, Duroy va dilapider tout son argent. Puis, il se retrouvera promu reporter, 2 mois plus tard. Il vit encore, « au jour le jour « I,5 Mais un rédacteur à La vie française gagne 500f par mois. 500f : cette somme, Duroy la considère comme insuffisante puisque il considère à 30 F par jour, soit 900 f par moi, le minimum que Paris demande pour vivre bien sans compter les dépenses d' « habillement, de chaussure, de linge, de blanchissage « I,5. Alors Duroy doit se résoudre à emprunter : « Il se pensa devenu fou. « (I,5) et à accepter l ‘aide de Mme de Marelle, sa maîtresse. A partir de cet instant, on sait que Duroy sera prêt à faire n'importe quoi pour l'argent ou pour la reconnaissance : pour réussir. Malgré l'aide de sa maîtresse, Duroy se retrouve sans argent et s'endette. Après cette période noire de misère, il commencera réellement à s'enrichir. Tout d'abord, il y a la mort de son ami et supérieur Forestier. Alors il se marie avec Madeleine Forestier ce qui lui permet de s'enrichir; en effet Madeleine apporte avec elle « quarante mille francs que lui avait laissé Forestier « (II,1) plus un appartement déjà payé et meublé. Et il prendra la place de Forestier à la rédaction politique, « il s'empare définitivement des fonctions de Forestier « II,1. Puis, Madeleine écrira les articles de Duroy comme avec son précédent mari ; elle l'amènera aussi à connaître des gens et un milieu différents, le milieu politique et économique et non plus le monde journalistique et ses alentours. Par la suite, il prendra pour maîtresse Mme Walter, la femme de son patron. Cela permet à Bel-Ami de passer « chef des Echos «. « Douze cent francs par mois, au début, était alloué à Duroy « I,6. Madame Walter lui permettra de gagner encore plus d'argent. En effet celle-ci a entendu son mari parler d'une affaire en Bourse que personne ne connaît et qui va énormément rapporter. Pour faire plaisir à son amant et gagner un peu d'amour elle lui parlera de tout cela. «Si ça réussit, tu gagnes soixante dix mille francs « II,5. Duroy un peu méfiant au début, suivra par la suite ses conseils et se retrouvera à la tête du petit pécule de soixante dix mille francs, somme qu'il sera prêt à refuser à cause du comportement de sa maîtresse, pour se débarrasser d'elle. Mais l'appât du gain est plus fort, plus important et il acceptera cette somme. A partir de ce moment Duroy se considère très riche et très important. Il est heureux et croit avoir réussi à impressionner son patron, celui qu'il considère comme son modèle mais aussi comme son rival : Monsieur Walter. Et la richesse de Duroy va encore augmenter. En effet, à la mort du comte de Vaudrec, un ami de la famille, Madeleine aurait dû toucher un million de francs. Mais Bel-Ami trouve que cette somme est indécente pour une seule personne, et pense que si elle l'accepte les gens trouveront cela suspect. Ils penseront que Vaudrec était l'amant de sa femme. Il exige donc de partager la somme : « j'accepte la moitié de cet héritage « II,6. Bel-Ami se trouvera donc avec quatre cent mille francs venus de l'héritage de Vaudrec (il aurait dû toucher cinq cent mille francs mais chacun a donné cinquante mille francs au neveu du défunt  « En laissant cinquante mille chacun… « II,6.) A ce moment Duroy est le plus heureux des hommes, il se prend pour un millionnaire, il croit être le plus riche et pense que personne ne pourra le rejoindre. Mais le coup de Bourse qui lui rapportait soixante-dix mille francs en a fait gagner quarante à cinquante millions à Monsieur Walter, son patron et rival : « encaissé de trente à quarante millions sur l'emprunt, et de huit à dix sur de mines de cuivre « II,7. Duroy se trouvera donc encore petit et décidera de s'enrichir et de gagner encore et encore. Il décide de prendre sa revanche sur son patron. Pour cela, il séduira Suzanne, la plus jeune et plus jolie de ses filles. D'abords bons amis, Duroy déclarera son amour à la jeune fille et lui demandera de l'épouser. « Si j'étais libre, moi, m'épouseriez vous ? « II,8. Puis, il fera en sorte de divorcer de Mme Forestier. Il la surprendra en flagrant délit d'adultère. Rendu « libre « il peut épouser Suzanne. Ses parents n'étant pas d'accord (son père pense qu'il n'a pas une assez bonne situation, et sa mère ne veut pas que sa fille épouse son amant), il enlèvera Suzanne jusqu'à ce que ses parents cèdent. Ce mariage apportera à Duroy dix millions de francs (montant de la dot de Suzanne) et Monsieur Walter dira de lui à ce moment là : "il est fort tout de même. Nous aurions pu trouver beaucoup mieux comme position, mais pas comme intelligence et comme avenir. C'est un homme d'avenir. Il sera député et ministre".II,9 La toute puissance de l'argent et du pouvoir est ici retranscrite. Nous pouvons ainsi supposer que même reconnu socialement, Duroy continuera à vouloir « monter « car il n'y a que ça qui compte chez lui depuis le début : « le désir d'y arriver y régnait en maître « I,3. On le devinera car, à la fin du roman, il regarde le parlement et rêve de devenir député (ou ministre peut être). En effet, le pouvoir et l'argent sont les seuls producteurs de plaisir pour Duroy. Les Femmes

Elles tiennent une place très importante dans cette œuvre car elles font triompher Bel Ami. Par ailleurs, ces femmes sont diverses du point de vue de leur apparence ou de leur provenance sociale. En effet il y a des brunes et des blondes, une prostituée et des femmes « du monde «. Ces femmes sont les images d'un milieu, d'une société même, où tout est permis. Le rôle de la femme a bien changé, elle n'est plus à la base d'une passion unique dont l'analyse « remplirait « un roman. Bel Ami met en valeur l'ascension d'un héros, qui se sert des femmes pour y arriver. Il y a donc une présence de plusieurs destins différents. D'ailleurs Bel Ami n'aimera aucune de ses maîtresses. Il y avait bien un espoir avec Mme de Marelle, mais il se trompait. En effet, il était retenu par les griffes du désir et non pas par celles de l'amour : « Ce fut une de leur meilleure nuit d'amour « I,5. Avec Mme Forestier, son attitude est la même. Il était séduit depuis bien longtemps : « Un parfum léger s'envolait du peignoir […] Duroy cherchait à deviner, croyait voir le corps jeune et clair, gras et chaud, doucement enveloppé dans l'étoffe moelleuse «I,3. Elle est, en effet, habitée par une certaine délicatesse (« parfum léger «) traduite par la légèreté et l'odeur mais c'est le désir qui l'emporte avec des termes rappelant fortement l'érotisme. (« gras et chaud «, « étoffe moelleuse «). Enfin, bien évidemment, avec Rachel, ses escapades étaient entièrement dévouées au plaisir : « Il dormit tard chez cette fille « I,4. Chacune de ses maîtresses, cette fois, répond à un désir encore plus important. Le désir de gravir l'échelle sociale. En effet, toutes ses conquêtes ont un rôle à jouer dans son ascension. Rachel, la première, la prostituée, est un encouragement, c'est elle qui va révéler au héros ses qualités de séducteurs : « Tiens, v'la un joli garçon: il veut de moi pour dix louis, je ne dirais pas non « I,1. Mme de Marelle, elle, l'éduque sentimentalement mais aussi socialement. Mme Forestier se charge d'écrire les articles de Duroy et de lui véhiculer une bonne image à travers le monde politique : « A tout moment, il trouvait dans son salon, […], un sénateur, un député, un magistrat… « II,2. Mme Forestier est assurément celle qui aura servi le plus à Duroy. Mme Walter, maîtresse maladroite et amoureuse, permet à notre héros de monter en grade dans le journal : « Il fut nommé chef des Echos et invité à dîner chez Mme Walter. Il vit tout de suite un lien entre les deux nouvelles « I,6. Elle lui fait aussi gagner un peu d'argent : «Si ça réussit, tu gagnes soixante dix mille francs « II,5. Puis Suzanne et sa dote lui permettent de devenir richissime. Il peut ainsi songer à devenir député ; et qui sait, peut être ministre : « Et il lui sembla qu'il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais Bourbon « II,10. Enfin, Laurine peut être citée dans la multitude de femmes qui l'ont aidé. En effet, Duroy réussit à séduire cette petite fille. Et de cette séduction il en tira une autre, la mère de la jeune fille restant admirative : « Tiens, elle ne s'est pas sauvée ; c'est stupéfiant. […] Vous êtes irrésistible Mr Duroy. « I,2. Reste que les femmes n'ont pas été ménagées par l'auteur, sa méfiance était présente. Elles sont adultères, trompent leurs maris aveugles. La mésentente, la méfiance et l'incompréhension règne dans le couple. Tout de même, les femmes ont été quelque fois mises en avant, et plus particulièrement Mme Forestier. En effet, l'écrivain nous fait bien comprendre que c'est elle qui écrit les articles de M Forestier, puis on sait aussi qu'elle écrit par la suite ceux de Duroy. A la fin du roman nous savons qu'elle a encore choisi un autre « poulain « ; un jeune homme nommé Jean le Dol. Elle est le Pygmalion, l'éminence grise de Duroy. En quoi l'œuvre correspond au mouvement cité plus haut :

Ce roman ne correspond pas à un mouvement précis. Il se présente plutôt comme un produit des deux mouvements cités plus haut. Tout d'abord, nous pouvons noté qu'une grande part de Naturalisme est présente dans ce roman. Il y a beaucoup de notions scientifiques dans ce roman. En effet, Bel Ami arrive au pouvoir et à l'argent en utilisant la leçon de Schopenhauer selon laquelle il faut savoir utiliser les femmes et les dominer sans jamais s'attacher à elles; dans le même temps il utilisera celles de Darwin (interprétés négativement) selon lesquelles on peut arriver à quelque chose par la seule puissance de ses instincts élémentaires. Cette empreinte du Naturalisme est plus encore présente dans la description très laide de cette société, et de la peinture des êtres et des différents groupes sociaux la composant : - le monde des parvenus : le monde parisien, que l'on rencontre dans un ou deux très grands dîners mais surtout dans la nouvelle et somptueuse maison de M Walter. C'est une société qui ne jure que par l'argent, le pouvoir. Bien évidemment, les plus forts triomphent, épousent les jeunes nobles. Les plus forts triomphent en vertu de lois que l'esthétique naturaliste ne pouvait démentir - les foules vulgaires des Folies - Bergère, la foule parisienne qui emplit l'Eglise de la Madeleine…. - Les paysans : Ils sont présentés comme des personnes à l'instinct animal très développé, ils s'empiffrent et échangent des propos vulgaires. D'autre part, nous pouvons tout de même dire qu'une partie de réalisme est présente dans ce récit. Nous remarquons ainsi que ce roman est ponctué d'une envie de faire vrai. Les classes sociales et plus particulièrement la haute classe sont représentées comme telle. Pour les gens du « monde « par exemple, on ressent très bien à la lecture du roman, que seuls l'argent et la célébrité comptent pour eux. Le réel est représenté sans aucun embellissement. Jugement personnel : J'ai adoré. Il y avait fort longtemps qu'un livre ne m'avait pas entraîné aussi rapidement dans ces pages. Une écriture très vivante, un récit que « j'ai dévoré «. L'ascension de Duroy dans la société m'a passionné. Je regrette toutefois que nous ne puissions partager un peu de sa nouvelle vie, au bras de Suzanne. En effet, je pense que le roman aurait pu être poursuivi pour raconter les débuts de sa probable vie de ministre, riche et célèbre. Ce roman m'a aussi appris, et m'a permis de découvrir ce que pouvait être la vie des classes hautes de la société en France à la fin du siècle dernier. Pourtant, cette vision doit être un peu déformée par rapport à la réalité, du fait de la perception étrange qu'avait Maupassant du monde qui l'entourait. Toutefois, mon enthousiasme n'est pas complet. En effet, le comportement qu'emploie Duroy, à partir de la deuxième partie du récit, m'a déplu. Un comportement de plus en plus pervers et calculateur. « Il marcherai sur Père et Mère pour y arriver «.  Analyse des couvertures Une petite partie de la 1e de couverture est dédiée au titre et aux noms de l'auteur et de l'éditeur. La majeure partie de cette couverture est recouverte par une illustration, et plus exactement une peinture. Il y a plusieurs rapports entre cette illustration et le contenu du livre. Tout d'abord, il y a un rapport de lieu. En effet, la scène du tableau se situe dans un lieu limité, dans un bar; comme dans quelques scènes du roman. Puis l'époque est aussi similaire, avec des personnages portant chapeaux et moustaches typiques de la fin du XIX e siècle. Les personnes représentées sont aussi similaires. En effet, cette peinture est une scène de genre, une scène de la vie quotidienne mettant en scène des personnes à l'air riche ; de part leur habillement, leur chapeau et leurs moustaches. Dans Bel Ami, l'action évolue aussi dans « le monde «, le monde des personnes riches. Enfin, au premier plan, nous pouvons voir un de ses hommes en compagnie d'une jolie femme. Les femmes, un des grands sujets de ce récit. Le public touché par la couverture ne doit pas être un public très jeune. En effet, ce ne sont généralement pas les peintures qui attirent le plus les enfants. Je peux donc conclure que le public touché par la couverture est plutôt âgé.

 

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