Dupin, Jacques - écrivain.

Dupin, Jacques - écrivain. 1 PRÉSENTATION Dupin, Jacques (1927- ), poète et critique d'art français. 2 UNE VOIX POÉTIQUE MAJEURE DE SA GÉNÉRATION Né à Privas (Ardèche), Jacques Dupin est élevé à l'asile psychiatrique de Privas où son père est médecin aliéniste. Il s'installe à Paris à la fin de la Seconde Guerre mondiale et publie ses premiers poèmes dans les revues Cahiers d'art et Botteghe oscure. Jacques Dupin appartient à cette génération, qui dans les années 1950 prend ses distances avec le surréalisme. Il est influencé par Arthur Rimbaud, Pierre Reverdy et surtout René Char, qui préface son premier recueil, Cendrier du voyage (1950). L'Ardèche volcanique y est très présente, tout comme dans les deux recueils suivants, les Brisants (1958) et l'Épervier (1960), réunis ensuite, entre prose et vers, dans Gravir (1963). Mais il ne s'agit pas là de poésie descriptive ; l'espace aride et chaotique constitue la métaphore d'une réalité plus intime. En 1966, il participe à la fondation de la revue l'Éphémère, avec Gaëtan Picon, Louis-René des Forêts, André du Bouchet, Yves Bonnefoy, et veille à ses destinées durant sept années. En 1969, l'Embrasure marque l'aboutissement de la premier période de son oeuvre. 3 PORTER LA LANGUE AU FEU À partir des années 1970, avec Dehors (1975), Ballast (1976), son écriture se fait plus tendue, acerbe, exprimant une difficulté à vivre. En 1977, il écrit pour le théâtre l'Éboulement, un drame poème à plusieurs voix, où apparaît le thème de la mort. De même, dans Une apparence de soupirail (1982), l'exergue présente le poète comme « un homme mort «. En 1986, paraît Contumace qui rassemble les poèmes parus depuis Dehors. Les textes suivants s'ouvrent plus volontiers à l'intériorité. Les Mères (1986) renvoie sans doute à l'asile psychiatrique de son enfance. Le caractère autobiographique est présent dans Rien encore tout déjà (1990), par le biais du quotidien, et par l'évocation de l'enfance dans Échancré (1991). Le ton se fait sombre dans le Grésil (1996). Selon Jacques Dupin, on ne peut tenter de saisir le réel, l'autre de soi, qu'en portant la langue au feu. « Peu de poètes, dans la seconde moitié de ce siècle, auront marqué une telle hargne à l'égard de la langue -- jugée incapable de rejoindre l'être -- tout en lui conservant un prodigieux pouvoir de célébration. « écrit Florian Rodari. En 1988, il reçoit le grand prix national de poésie. 4 LA FRÉQUENTATION DES PEINTRES Très tôt, Jacques Dupin fréquente les peintres et leurs ateliers, et leur consacre des articles. En 1961, il publie une première monographie consacrée à Joan Miró (Miró) et devient par la suite l'un des commentateurs les plus avisés du peintre, dont il rédige les catalogues raisonnés des peintures (1962, réédition augmentée en 1993) et de l'oeuvre gravée (1984-1989). Il fait paraître l'année suivante une autre monographie consacrée à Alberto Giacometti, ( Alberto Giacometti : textes pour une approche, 1962), puis en 1994, Matière du souffle, consacré à Antoni Tàpies. Son approche est singulière, subjective ; il s'implique dans l'écrit critique, signant des textes proches du poème en prose. De 1955 à 1981, il est directeur des éditions de la galerie Maeght. À partir de 1982, il travaille pour la galerie Lelong, où il rencontre et fait connaître des plasticiens, préfaçant de nombreux ouvrages, signant des textes sur l'art contemporain réunis en 1982 sous le titre l'Espace autrement dit. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.