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DEHORS Jacques Dupin (résumé & analyse)

Publié le 07/10/2018

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Cette œuvre réunit onze textes de natures diverses. Certains d'entre eux n’appartiennent au genre poétique que par la volonté de détruire tout discours représentatif, l’impossibilité d’isoler le sens de la forme. Le « moi » doit accéder à l’existence et se libérer de sa clôture par l’écriture. Il est en effet à la fois frappé d'exclusion par la loi du père et emprisonné dans la profondeur maternelle. Il lui faut s’arracher à cette contradiction, «échapper à la morte distinction du dedans et du dehors». L’écriture est une arme et la révolte s’exprime simultanément dans un mythe personnel (décapitation du père-soleil, lacération de la terre-mère) et politique, la révolution. En outre l’oppression parentale se confond avec la langue: son ordre aliène le sujet qui la parle, il doit la déchirer. Par son action destructrice le moi s’engendre, accède au «Dehors». C’est alors un corps qui surgit, affranchissant la conscience de son «non-lieu» primordial, lui permettant de libérer son désir, de devenir réelle, « le réel étant le désir, même*. Le corps désirant s’épanouit quand il se confond avec l’espace. Parfois (« Chapurlat »), le poème raconte comment ce but est atteint. Plus souvent, sans raconter, le texte est le travail pour l’atteindre. De même que les tableaux de Malevitch, selon le texte qui leur est consacré, figurent une fragmentation de couleurs, de même la langue de Dupin est une explosion de vocables : « Récit », ne cessant d’interroger sa propre narration, n’est qu’une prise de parole sans cesse renouvelée ; chaque vers est une «ligne de rupture»; «Lacet» disperse ses références, l’écriture, le corps, le paysage. Le choix des sonorités les plus dures restaure la qualité physique de l’épaisseur de la langue, et toute épaisseur est un corps: «corps vivant et

corpus écrit» ne cessent de se rencontrer, de telle sorte que l’écriture ouvre le corps à l’espace.

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