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Éléments sur « le cageot », texte complémentaire à la séquence sur « le parti pris des choses »

Publié le 30/07/2010

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Ce texte fait partie d'une trilogie dans le recueil : « le cageot «, « le restaurant lemeunier «, « RC Seine n° «.  En 1931 Ponge était secrétaire chez Hachette pour « gagner sa vie «, et traversait tous les matins le quartier des Halles, cela va lui inspirer « le cageot «. Sa pause à midi lui inspire « le restaurant Lemeunier «, et sa journée au bureau « RC Seine n° «. On a ici l'image du poète prolétarisé, ce qui montre bien que la poésie n'est pas « à part « du monde quotidien ou du monde du travail.    Le texte est composé de 3 paragraphes :  la définition du mot (rappelle un article de dictionnaire)  sa fragilité, son utilité  le rapport de l'honne à l'objet    définition du mot  a) l'objet est envisagé en tant que mot « langue française «, par sa proximité avec d'autres termes (cage, cachot).  - proximité dans le dictionnaire (mais l'ordre est inversé)  - proximité sonore (K – A + ch/g + O)  - proximité de sens (idée d'enfermement et de grille)  - proximité dans la forme : c'est un diminutif de cage; le cachot est lui-même un endroit réduit  b) puis la définition se fait par le sens dénotatif. Dans le dictionnaire on trouve : « emballage à claire-voie en bois, osier, servant au transport des denrées alimentaires périssables «. Ponge reprend cette déf. Mais en la tournant de façon à lui donner plusieurs sens : « simple caissette « → banalité de l'objet + rapprochement avec un autre terme (la caissette) qui a aussi des points communs avec le cageot : c'sst un diminutif qui contient l'idée d'enfermement et de transport.    « vouéeé = une seule fonction + personnification. « suffocation «, « font une maladie « = à la fois fragilité de l'objet et jeu de mots, « à coup sûr « → double sens.  On trouve dans ce paragraphe le chp lexical du transpor « à mi-chemin de la cage... «    Mise en évidence fragilité du contenant et du contenu; objet fragile, simple, banal, mais qui a une responsabilité.    caractéristiques de l'objet : fragilité et utilité  paradoxe : conçu et construit pour être brisé, détruit; fragilité préméditée qui fait partie intégrante de l'objet  disproportion dans la phrase dans sa construction : une syntaxe compliquée pour exposer la conception, une syntaxe simple pour évoquer sa destruction simple et rapide.  Autre paradoxe : le contenant (le cageot) dure encore moins longtemps que le contenu. « fondantes «, « nuageuses « mettent en évidence la fragilité et le côté éphémère.    rapport homme/objet  → son utilisation après le transport.  Il apparaît :  - modeste : « à tous les coins de rue « → double sens, sens propre (partout omniprésent) et sens figuré (délaissé, à l'écart) « qui aboutissent aux halles « : l'objet entoure le lieu. A la fois valorisation par « luit «, « éclat «, « bois blanc « et modestie « sans vanité «  - agréable : personnification « ahuri «, « tout neuf encore « = à peine né  « dans une pose maladroite «, « à la voirie jeté sans retour « → destinée tragique. « des l-lus sympathiques « = qui attire la compassion. Mais aussi relation affectueuse et amicale.  Caractéristiques de l'écriture de F. Ponge  a) effets sonores  la sonorité du mot « cageot « en appelle d'autres : K dans la première phrase  b) adéquation entre le texte et l'objet :  - petit objet = texte court  - objet modeste = texte sans prétention  - la structure de la phrase rend compte de l'objet : syntaxe compliquée = effort de fabrication ; dernier paragraphe : une phrase un peu bancale pour imiter le cageot posé maladroitement ; fin du texte = fin de l'objet (= là où il va finir : la voirie)  c) l'humour, les jeux de mots  « à coup sûr «; « en somme « = à la fois conclusion du texte (finalement) et compte-tenu de tout ce qui vient d'être dit.  Le tiret final a une fonction de nuance, de redressement « toutefois «  s'appesantir = sur son sort / sur l'objet (car fragile) / sur le texte : texte modeste, sans prétention, qui ne contient aucun mot grandiloquent. Ponge dénonce ici le « trop « de perosnnifications, il ne faut pas aller trop loin dans l'identification avec l'objet.  « à la voirie jeté sans retour «, « sympathique « = appel à la sympathie mais il faut savoir s'arrêter à temps. CF LE PAIN. Ici aussi on a une CLAUSULE : phrase qui marque la nécessité de s'arrêter et de passer à autre chose. C'est la clausule qui permet de clore le poème en prose.    Conclusion    l'objet est totalement décrit : le poète prend en compte non seulement le mot qui le désigne mais aussi ce qu'il désigne (le contenant et le contenu, le signifiant et le signifié, le mot et la chose).  L'objet est banal mais envisagé sous tous ses aspects : sonore, matériau, couleur, fonction, durée, impression, intérêt. Il s'agit ici d'un objet qui existe pour l'homme : il faut donc parler de l'objet dans son rapport à l'homme. Modestie et exactitude de l'écriture. Il s'agit d'être vrai mais sans exagération, ni grandiloquence.

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