en bas, il a poussé un soupir si pitoyable et si profond qu'on eût dit que son corps allait éclater et que c'était sa fin.
Publié le 17/10/2012
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en bas, il a poussé un soupir si pitoyable et si profond qu'on eût dit que son corps allait éclater et que c'était sa fin. Cela fait, il m'a lâchée ; et, la tête tournée par-dessus l'épaule, il semblait trouver son chemin sans y voir, car il a franchi les portes sans l'aide de ses yeux, et, jusqu'à la fin, il en a détourné la lumière sur moi. POLONIUS. - Viens avec moi : je vais trouver le roi. C'est bien là le délire même de l'amour : il se frappe lui-même dans sa violence, et entraîne la volonté à des entreprises désespérées, plus souvent qu'aucune des passions qui, sous le ciel, accablent notre nature. Je suis fâché ! Ah çà, lui auriez-vous dit dernièrement des paroles dures ? OPHÉLIA. - Non, mon bon seigneur ; mais, comme vous me l'aviez commandé, j'ai repoussé ses lettres et je lui ai refusé tout accès près de moi. POLONIUS. - C'est cela qui l'a rendu fou. Je suis fâché de n'avoir pas mis plus d'attention et de discernement à le juger. Je craignais que ce ne fût qu'un jeu, et qu'il ne voulût ton naufrage. Mais, maudits soient mes soupçons ! Il semble que c'est le propre de notre âge de pousser trop loin la précaution dans nos jugements, de même que c'est chose commune parmi la jeune génération de manquer de retenue. Viens, allons trouver le roi. Il faut qu'il sache tout ceci : le secret de cet amour peut provoquer plus de malheurs que sa révélation de colères. Viens. (Ils sortent.) SCÈNE II Une salle dans le château. Entrent le Roi et la Reine, et leur suite, Rosencrantz et Guildenstern. LE ROI. - Soyez les bienvenus, cher Rosencrantz et vous Guildenstern ! Outre le désir que nous avions de vous voir, le besoin que nous avons de vos services nous a provoqué à vous mander en toute hâte. Vous avez su quelque chose de la transformation d'Hamlet ; je dis transformation, car, à l'extérieur comme à l'intérieur, c'est un homme
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