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En partant des textes du corpus, vous vous demanderez si la tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste qu'a imiter le réel. Vous vous appuierez aussi sur vos lectures personnelles et les oeuvre étudiées en classe

Publié le 06/02/2011

Extrait du document

Le texte étudié est tiré de la nouvelle d'Honoré de Balzac : Le Chef-d'oeuvre inconnu paru en 1832. Le narrateur nous présente Nicolas Poussin, un jeune peintre ambitieux se rendant au domicile d'un fameux peintre de cour : le Maitre Porbus. Nicolas arrive sur le palier et y fait une rencontre perturbante. Le narrateur nous fait ainsi le portrait d'un personnage plus ou moins ambigu.  L'intérêt du texte est d'intriguer le lecteur. En effet, nous nous demandons qui est ce personnage ambigu : se révèlera-t-il un complément ou un adversaire dans les événements qui ne vont pas manquer de se produire dans l'extrait étudié ?  Nous analyserons d'abord les moyens mis en oeuvre par le narrateur pour nous décrire avec réalisme cet étrange personnage, puis l'ambiguïté de celui-ci et du lieu énigmatique de cette improbable rencontre.    Tout d'abord le narrateur nous sert de guide. En effet, on peut interpréter ce dernier comme un narrateur pédagogue puisqu'il nous enseigne l'interprétation. À partir de ce moment, nous changeons de point de vue, ce n'est plus Nicolas Poussin le jeune homme qui s'exprime, mais Balzac. Il les marque par ses impératifs « imaginez «, « mettez «, « entourez «, « jetez «. Le narrateur nous offre ainsi plusieurs étapes mais qui malgré elles ne donnent pas selon lui le résultat escompté : « vous aurez une image imparfaite de ce personnage «. Ces formules sont destinées à guider le regard sur ce qui est important, sur ce qui a su retenir l'attention. Balzac nous confie à nous lecteur un travail d'imagination. En outre, la description intervient comme si le lecteur devait créer ce personnage étape par étape comme lors d'une recette de cuisine, et ce grâce aux verbes à l'impératif. Le narrateur nous enseigne également beaucoup de vocabulaire de description, puisqu'il n'oublie aucuns traits et particularités de cet individu inquiétant. Le narrateur sollicite l'imagination du lecteur tout au long de son récit.  Le narrateur a également une autre particularité : l'omniscience. En effet, dans cet extrait de nouvelles on ne remarque que deux personnages principaux : Nicolas Poussin et grâce au complément du texte un vieillard dénommé Frenhofer. Or le narrateur ne peut être ni le vieillard, le récit y faisant une description approfondie, ni même Nicolas puisqu'il emploie au début de l'extrait « ce jeune homme «. Le narrateur n'est donc pas un narrateur interne puisqu'il n'est pas lui-même un personnage présent. Il n'est pas non plus un narrateur externe puisqu'il connaît les sentiments et les pensées des personnages. Le narrateur externe s'apparente un peu à un réalisateur de cinéma qui filme ses personnages, sans pouvoir commenter ce que pensent ces derniers. On peut donc affirmer que le narrateur est omniscient puisqu'il sait tout au sujet des personnages, des lieux, de l'intrigue... Il peut raconter ce qui se passe simultanément dans deux endroits différents de l'intrigue. Il en sait donc plus que les personnages, et peut même révéler à l'avance au lecteur ce qu'ils vont faire. Ce qui montre qu'il est omniscient c'est qu'il y décrit ce fameux vieillard inquiétant sous toutes ses coutures. A aucun moment dans le texte il n'y a de « je «. Il nous décrit les lieux : « un vieillard vint à monter l'escalier «, « le palier « et il connait les pensées des personnages, en particulier celles de Nicolas qui pourtant ne parle pas : « le jeune homme devina dans ce personnage ou le protecteur ou l'ami du peintre «, « espérant trouver en lui la bonne nature d'un artiste ou le caractère serviable des gens qui aiment les arts «.  Le narrateur a bien une autre particularité, celle d'être un artiste et un historien de l'art. En effet, il raconte les aventures historiques d'un véritable peintre : Nicolas Poussin, un artiste peintre Français du XVIIème siècle qui a peint notamment une oeuvre très célèbre : L'Enlèvement des Sabines. L'histoire met aussi en scène un vieux peintre de génie : Frenhofer, auquel Picasso, fasciné par le texte, s'identifia d'autant plus aisément que l'atelier de Frenhofer se situait rue des Grand Augustins. Peu de temps après la proposition de Vollard, Picasso était allé louer lui-même un atelier au numéro sept de cette même rue pour peindre son chef-d'oeuvre : Guernica. Jusqu'à présent le narrateur décrit dans l'extrait du Chef-d'oeuvre inconnu une vérité historique et culturelle. Il continu en comparant le nez du Fenhofer avec celui de Socrate, philosophe de la Grèce antique et de Rabelais, médecin et écrivain humaniste français de la Renaissance : « sur un petit nez écrasé, retroussé du bout comme celui de Rabelais ou de Socrate «. Le narrateur finit par comparer l'importante description de Fenhofer, qui prend les trois quart de l'extrait, à une toile de Rembrandt, peintre considéré comme l'un des plus grands de l'histoire de l'art baroque européen : « vous eussiez dit d'une toile de Rembrandt marchant silencieusement et sans cadre dans la noire atmosphère que s'est appropriée ce grand peintre «.    A travers un extrait guidé par le narrateur en tant que pédagogue, omniscient ou historien de l'art, Balzac veut nous entraîner sur le portait d'un vieillard étrange, inquiétant et ambigu. En effet, il veut nous montrer l'importance de l'âge du personnage, son étrangeté ainsi que sa fantasmagorie.    Ensuite, nous allons montrer que le personnage de Frenhofer est marqué par le temps. En effet, l'adjectif « ridée « qui ici désigne la bouche du personnage, nous laisse à penser qu'il a acquis un certain âge. Cette interprétation est accentuée par le groupe nominal « une barbe grise taillée en pointe «. L'adjectif « grise « dans cette phrase renforce l'idée d'une personne marquée par le temps. La confirmation d'un personnage âgé est définie par plusieurs groupes de mots où le substantif « âge « apparaît : « ternis en apparence par l'âge «, « flétri par les fatigues de l'âge «. Le substantif « vieillard « apparait également ainsi que la métaphore suivante : « ces pensées qui creusent également l'âme et le corps «. Le narrateur décrit son corps comme « fluet et débile « il veut ainsi clamer le manque de forces physiques du personnage.  Nous allons ensuite montrer que le personnage dégage une inquiétante étrangeté. En effet, lorsque le vieillard passe devant Nicolas, il peut dévisager son homologue. L'extrait est en focalisation interne. Le vieillard est vu, perçu par le jeune homme : « Le jeune homme devina «, « il aperçut «, « l'examina curieusement «. L'adverbe « Curieusement « montre l'intérêt de Nicolas Poussin pour cet inquiétant personnage. Il va de fait étudier avec soin ce personnage qui semble étonnant. Les traits relevés démentent inexplicablement la première impression favorable. Le jeune homme se comporte en artiste en manifestant sa « curiosité «, c'est-à-dire son attrait pour ce qui sort de l'ordinaire. Ce coup d'oeil rapide sert à dégager la nouveauté. L'artiste a su repérer ce « quelque chose de diabolique « repris par le « je ne sais quoi qui affriande «. L'expression insiste sur deux aspects : le charme indéfinissable qui permet de prolonger l'attente du lecteur, mais aussi le raffinement esthétique propre à l'artiste peintre. Le tout est condensé dans ce goût démoniaque. La suite du portrait va détailler et justifier ce goût démoniaque. La description part du front pour descendre jusqu'au menton, avant de remonter jusqu'aux yeux sur lesquels elle s'attarde comme si on avait accès à l'intérieur même de la tête du personnage. Le front est « chauve « et « bombé «, le nez « écrasé « et « retroussé «. La comparaison qui suit avec Rabelais et Socrate conforte le trait. Frenhofer un homme qui juge avec liberté le monde qui l'entoure. Le rire entrevu sur ses lèvres le confirme : « sa bouche rieuse et ridée «. Le portrait s'achève sur le menton « court « et « relevé «, agrémenté d'une barbe « taillée en pointe «, comme pour signifier l'exigence et la fierté. Ces traits contrastés entre sourire et sévérité, cils et sourcils, fondent cette inquiétante étrangeté.  Enfin, Frenhofer est assimilé à un être fantasmagorique. En effet, les deux personnages sont désormais suffisamment proches pour que leurs regards puissent se croiser. Les yeux sont tout aussi contrastés que les autres traits du visage : « blanc nacré dans lequel flottait une prunelle «. « Flottait « renvoi à la connotation du fantastique et « blanc nacré «, signe de distinction, amorce sans doute la métaphore suivante : « yeux verts de mer «. Cette métaphore souligne l'acuité du regard. Ce regard est « magnétique «. Cette qualification est souvent reprise au XIXe siècle qui découvre tous les sortilèges de l'électricité. Ce regard fatigué est encore capable de débordements d'énergie, « colère ou enthousiasme «. Le fantastique semble présent, il s'agit de l'intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste d'un récit, autrement dit l'apparition de faits inexpliqués et théoriquement inexplicables dans un contexte connu du lecteur. Cette équivoque est renforcée par les caractéristiques propres au lieu : espace restreint et sombre, lieu de passage qui ne permet pas les échanges verbaux entre inconnus. Le plus important reste « ce jour faible « qui parvient à créer « une couleur fantastique «. Balzac cherche à mêler réalité et surnaturel dans un endroit propice à la rêverie. Il y parvient en dramatisant la scène par un jeu d'ombres et de lumières qui crée une atmosphère oppressante et fantasmagorique. Le portrait s'achève sur la référence qui présente un triple intérêt : renvoyer au domaine de la peinture, valoriser la « noire atmosphère «, et surtout créer cette perception imaginaire nécessaire au registre fantastique.    Pour conclure, ce texte présente un double intérêt. D'abord il apparaît comme la présentation d'un des personnages principaux : Frenhofer. Balzac soigne les détails réalistes, mais il cultive aussitôt l'occasion de créer une atmosphère inquiétante par la contradiction des interprétations et surtout par le lieu plongé dans l'ombre qui permet à l'imagination de se développer. Frenhofer est alors un complément de cette atmosphère. Balzac choisit d'élargir son portrait en se référant à Rembrandt, peintre dont le clair-obscur était un équivalent à sa propre démarche entre réalisme et fantasmagorie.  Cet extrait de nouvelles a été publié dans le journal l'Artiste sous le titre de Maître Frenhofer, en août 1831, puis toujours dans le même journal sous le titre Catherine Lescault, conte fantastique, la même année. Paru une nouvelle fois dans les Études philosophiques, en 1837, il est intégré à la Comédie humaine en 1846. Le Chef-d'oeuvre inconnu constitue une réflexion sur l'art.     

« de forces physiques du personnage.Nous allons ensuite montrer que le personnage dégage une inquiétante étrangeté.

En effet, lorsque le vieillard passedevant Nicolas, il peut dévisager son homologue.

L'extrait est en focalisation interne.

Le vieillard est vu, perçu par lejeune homme : « Le jeune homme devina », « il aperçut », « l'examina curieusement ».

L'adverbe « Curieusement »montre l'intérêt de Nicolas Poussin pour cet inquiétant personnage.

Il va de fait étudier avec soin ce personnage quisemble étonnant.

Les traits relevés démentent inexplicablement la première impression favorable.

Le jeune homme secomporte en artiste en manifestant sa « curiosité », c'est-à-dire son attrait pour ce qui sort de l'ordinaire.

Ce coupd'oeil rapide sert à dégager la nouveauté.

L'artiste a su repérer ce « quelque chose de diabolique » repris par le « jene sais quoi qui affriande ».

L'expression insiste sur deux aspects : le charme indéfinissable qui permet de prolongerl'attente du lecteur, mais aussi le raffinement esthétique propre à l'artiste peintre.

Le tout est condensé dans cegoût démoniaque.

La suite du portrait va détailler et justifier ce goût démoniaque.

La description part du front pourdescendre jusqu'au menton, avant de remonter jusqu'aux yeux sur lesquels elle s'attarde comme si on avait accès àl'intérieur même de la tête du personnage.

Le front est « chauve » et « bombé », le nez « écrasé » et « retroussé ».La comparaison qui suit avec Rabelais et Socrate conforte le trait.

Frenhofer un homme qui juge avec liberté lemonde qui l'entoure.

Le rire entrevu sur ses lèvres le confirme : « sa bouche rieuse et ridée ».

Le portrait s'achèvesur le menton « court » et « relevé », agrémenté d'une barbe « taillée en pointe », comme pour signifier l'exigenceet la fierté.

Ces traits contrastés entre sourire et sévérité, cils et sourcils, fondent cette inquiétante étrangeté.Enfin, Frenhofer est assimilé à un être fantasmagorique.

En effet, les deux personnages sont désormaissuffisamment proches pour que leurs regards puissent se croiser.

Les yeux sont tout aussi contrastés que les autrestraits du visage : « blanc nacré dans lequel flottait une prunelle ».

« Flottait » renvoi à la connotation dufantastique et « blanc nacré », signe de distinction, amorce sans doute la métaphore suivante : « yeux verts demer ».

Cette métaphore souligne l'acuité du regard.

Ce regard est « magnétique ».

Cette qualification est souventreprise au XIXe siècle qui découvre tous les sortilèges de l'électricité.

Ce regard fatigué est encore capable dedébordements d'énergie, « colère ou enthousiasme ».

Le fantastique semble présent, il s'agit de l'intrusion dusurnaturel dans le cadre réaliste d'un récit, autrement dit l'apparition de faits inexpliqués et théoriquementinexplicables dans un contexte connu du lecteur.

Cette équivoque est renforcée par les caractéristiques propres aulieu : espace restreint et sombre, lieu de passage qui ne permet pas les échanges verbaux entre inconnus.

Le plusimportant reste « ce jour faible » qui parvient à créer « une couleur fantastique ».

Balzac cherche à mêler réalité etsurnaturel dans un endroit propice à la rêverie.

Il y parvient en dramatisant la scène par un jeu d'ombres et delumières qui crée une atmosphère oppressante et fantasmagorique.

Le portrait s'achève sur la référence quiprésente un triple intérêt : renvoyer au domaine de la peinture, valoriser la « noire atmosphère », et surtout créercette perception imaginaire nécessaire au registre fantastique. Pour conclure, ce texte présente un double intérêt.

D'abord il apparaît comme la présentation d'un des personnagesprincipaux : Frenhofer.

Balzac soigne les détails réalistes, mais il cultive aussitôt l'occasion de créer une atmosphèreinquiétante par la contradiction des interprétations et surtout par le lieu plongé dans l'ombre qui permet àl'imagination de se développer.

Frenhofer est alors un complément de cette atmosphère.

Balzac choisit d'élargir sonportrait en se référant à Rembrandt, peintre dont le clair-obscur était un équivalent à sa propre démarche entreréalisme et fantasmagorie.Cet extrait de nouvelles a été publié dans le journal l'Artiste sous le titre de Maître Frenhofer, en août 1831, puistoujours dans le même journal sous le titre Catherine Lescault, conte fantastique, la même année.

Paru une nouvellefois dans les Études philosophiques, en 1837, il est intégré à la Comédie humaine en 1846.

Le Chef-d'oeuvre inconnuconstitue une réflexion sur l'art. Sujet désiré en échange : http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-poesie-ambition-discours-qui-soit-charge-plus-sens-mele-plus-musique-145755.html. »

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