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En quel sens percevoir est-ce se souvenir ?

Publié le 28/08/2005

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Percevoir, c'est donc associer et se souvenir.C'est pour la même raison que le correcteur (l'imprimerie laisse échapper une faute grossière, en substituant mentale, ment au mot défectueux le mot correct ; que, dans une lecture rapide, nous devinons plus de mots que nous n'en lisons réellement, et que, dans les célèbres expériences de Goldscheider, le sujet peut déchiffrer en une seconde une phrase entière, tandis que dans le même temps, il ne peut lire que deux ou trois mots sans suite.La perception ajoute donc. à la sensation, des images et des souvenirs, qui se sont trouvés associés à elle dans mes expériences antérieures, et c'est ce complexus de qualités actuellement perçues et de qualités remémorées qui constitue ce qu'on appelle un objet.1° Mais Roustan remarque avec raison que si, à un certain point de vue, la perception contient plus que la sensation, à un autre point (le vue elle contient moins que les données sensibles qui résultent des excitations extérieures ; car elle implique l'attention, et l'attention rétrécit le champ de la conscience. Je perçois dans la réalité ce qui m'intéresse, je choisis une chose à l'exclusion d'une autre, et dans la chose même que je choisis, je ne percevrai que ce qui a de l'importance pour moi. C'est ainsi que les dessins des enfants reproduisent moins ce qu'ils voient que ce qu'ils savent de l'objet ou que ce qui- les intéresse dans l'objet. Tant il est vrai que percevoir c'est souvent prépercevoir, c'est-à-dire projeter l'expérience passée au-devant de l'expérience future.2° D'autre part, il n'y a pas que des images et des souvenirs dans la perception, il y a aussi des idées. Percevoir, c'est interpréter, c'est faire rentrer un objet dans une certaine classe, c'est l'étiqueter d'un nom, c'est lui donner une sorte d'individualité.

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