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En quoi l’évocation d’un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ?

Publié le 27/01/2011

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En quoi l’évocation d’un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ?         Beaucoup d’auteurs comme Voltaire avec Candide, ou encore Fénelon    avec les aventures de Télémaque et encore tant d’autres, ont tenté de nous faire rêver en nous proposant un monde imaginaire et plein de fictions tentant ainsi de nous séduire par la magie, mais au-delà de ce désir de plaire cela ne traduit-il pas leur désir de nous faire réfléchir à la réalité qui nous entoure ? Pour répondre à cette question nous allons tout d’abord voir que l’évocation de mondes éloignés capte particulièrement l’attention du lecteur et excite son esprit grâce à un certain exotisme. Ensuite nous poursuivrons notre étude et nous verrons alors que le monde éloigné est un subterfuge pour critiquer le monde réel. Pour finir, nous examinerons l’importance du regard étranger et cette envie d’ouvrir de nouvelles voies.        Lorsque les écrivains nous font voyager dans des mondes très éloignés, cela ne se fait pas par hasard. Cette idée d’un monde nouveau et inconnu suscite chez le lecteur un intérêt particulier. Le but est de dépayser le lecteur, l’envoyer dans un monde qu’il ne connait pas et dont il a beaucoup à découvrir, de ce fait, il s’intéresse d’autant plus aux descriptions exotique que fait l’auteur. Ce qui est lointain séduit le lecteur les auteurs utilisent une dimension poétique et esthétique des descriptions en nous faisant voyager dans des mondes d’une beauté incomparable. Il s’agit de faire rêver le lecteur, comme le fait Voltaire dans sa description merveilleuse de l’Eldorado dans Candide. François Lelord dans son livre sur le voyage d’Hector, nous donne la règle suivante « Le bonheur c’est une marche au milieu de belles montages inconnues » l’emploie le mot « inconnues » n’est pas fait par hasard. Lorsque le lecteur découvre un monde, un paysage, pour la première fois il est d’autant plus beau. D’où l’intérêt qu’a l’auteur à nous décrire un monde neuf, nouveau, exotique.         Cependant sous l’éloge du pays extraordinaire, il faut percevoir la critique indirecte de notre monde. Le modèle idéale du monde proposé par ces auteurs fait réagir le lecteur qui ne manque pas de remettre en cause ce schéma de vie qui n’est en fait qu’un idéal mettant de ce fait en évidence l’impossibilité pour l’homme du fait de ses nombreuses imperfections d’atteindre un tel niveau de vie. Le lecteur se retrouve alors au cœur  d’un contraste entre l’idéal à atteindre et la réalité bien imparfaite qui nous en éloigne toujours un peu plus. Cela peut nous faire réfléchir à un bonheur terrestre humaniste possible. Si dans leurs récits ces auteurs arrivent à nous transporter dans un monde idyllique,  il est alors possible que le monde réel jouit des mêmes valeurs. François Lelord avec le voyage d’Hector nous énonce la règle « Le bonheur, c’est une manière de voir les choses » on en déduit alors que si les Hommes ne sont pas heureux c’est de leur propre faute car ils ne regardent pas ce qu’ils ont, mais plutôt ce qu’ils n’ont pas. Voltaire illustre l’idéal de bonheur en faisant référence à un retour aux valeurs les plus simples. Selon ce philosophe, le travail éloignerait l’homme de trois maux, « l’ennui, le vice et le besoin, ». On retrouve dans la morale de Candide « Il faut cultiver notre jardin » ce qui nous amène l’idée d’un paradis terrestre humaniste possible par l’exercice de la raison. Chez Fénelon, les habitants de la Bétique ont gardé leur pureté originelle. Mais ce monde utopique synonyme de perfections à tous les niveaux renvoie le lecteur à la possibilité de critiquer la société réelle, il s’agit en fait de remettre en cause dans la mesure du possible, la société dans laquelle nous vivons.        Finalement, ce qui est primordial ce n’est pas que le monde soit éloigné mais qu’un regard ou un discours étranger vienne poser un œil neuf sur nos coutumes. Montesquieu, dans ses Lettres persanes, utilise le regard de deux persans sur Paris car ils sont les seuls à poser un regard objectif sur un pays qu’ils ne connaissent pas. Ils sont donc le relai de l’ironie de l’auteur : leur regard naïf permet de critiquer sans qu’un reproche puisse leur être fait. Si leur description est absurde est négative, c’est forcément la France qui est ainsi. Le personnage qui découvre donne à son voyage un caractère initiatique Voltaire utilise aussi ce procédé du regard éloigné, avec le regard faussement naïf de Candide qui découvre l’Eldorado.         Pour conclure, les mondes utopiques des auteurs comme Montesquieu, Fénelon, Voltaire ou encore François Lelord très éloignés des nôtres permettent aux lecteurs de remettre en question leur réalité toujours très en deçà de leurs nombreux désirs. Les auteurs cherchent ainsi à plaire et à instruire sur une nouvelle réalité pour susciter de nombreuses prises de conscience.

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