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En Quoi L'Acte 1 Scène 2 De L'École Des Femmes Est-Elle Comique?

Publié le 18/09/2010

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L'école des femmes,Acte I scène 2

 

     La scène 2 de l'acte I possède un bon potentiel comique mais ce comique est réparti entre différents registres tel que le comique de situation, le comique de caractère et le comique de gestes. Le comique de situation surtout y est très présent notamment entre les incessantes disputes entre les domestiques qui sont comparables à des enfants. En effet Alain et Georgette se dispute sans arrêt que ce soit par fainéantise ou par hypocrisie. Arnolphe, qui s'attendait à un accueil chaleureux dans une maison où il aurait manqué à tout le monde se voit attendre devant la porte jusqu'à ce qu'il décide de punir celui qui n'ouvrira pas. Là encore même après sa menace il doit patienter que les deux domestiques arrêtent de se battre pour empêcher l'autre d'ouvrir la porte ce qui lui vaudrait la punition assez sévère qui est d'être privé de nourriture durant quatre jours. On peut se rendre compte     avec leur comportement durant cette scène de l'irrespect qu'ont Alain et Georgette pour leur maître Arnolphe. Alors qu'Alain et Georgette continuent à se battre, Arnolphe parvient enfin à entrer non sans se prendre un coup de la part de Alain qui s'empresse de présenter ses plus plates excuses et jure ne pas l'avoir fait exprès non sans se faire railler par sa rivale Georgette. Tous deux trouvent des excuses pitoyables pour justifier leur inaction comme par exemple Alain qui veillait à ce que l'oiseau ne sorte pas de sa cage ou Georgette qui soufflait le feu.

 

      On peut également observer dans cette scène un comique de répétition lorsque Alain et Georgette se dispute tout d'abord pour ne pas ouvrir la porte et ensuite en utilisant à peu près les mêmes répliques en se battant pour ouvrir la porte et éviter ainsi du même coup la punition fixée par Arnolphe alias Monsieur de le Souche. On aperçoit en effet un inversement de la situation initiale de la scène.

 

     Dans le même comique de situation on peut relever un grand décalage entre les croyances d'Arnolphe au sujet de sa maison, de ses domestiques et de sa pupille Agnès et la réalité qui elle, n'est pas au goût d'Arnolphe. Ses domestiques, contrairement à ce qu'il croyait, ne sont pas accourus vers la porte en sachant qu'il s'agissait de leur maître bien aimé et au contraire inventent toutes sortes d'excuses pour ne pas aller lui ouvrir. Monsieur de la Souche s'est également trompé au sujet de la fille qu'il a adopté, alors que ce premier s'attendait à ce qu'il lui ait manqué tel Ulysse à Pénélope, le public comprend contrairement à Arnolphe que ce dernier ne lui a pas du tout manqué car Georgette l'avoue maladroitement avant de se rattraper désespérément en, sans le vouloir, lui racontant que Agnès n'a pas vu un seul cheval, âne ou mulet sans le prendre pour son tuteur.

 

      Dans la scène peut aussi être relever un comique de gestes qui se traduit notamment par la bagarre entre les deux domestiques que le public ne peut pas voir mais il peut les entendre et imaginer parfaitement à quoi peut ressembler leur bagarre en se basant sur les voix et les cris des acteurs mais cela dépend du metteur en scène comme beaucoup de comiques de gestes. C'est aussi son rôle de trouver comment Alain a pu donner à son maître un coup de poing ou un coup de pied, que ce soit délibérément pendant qu'Arnolphe avait le dos tourné ou que son coup qui visait Georgette ne l'atteigne car cette dernière l'esquiva au dernier moment juste devant son maître Arnolphe. On pourrait aussi ranger dans cette catégorie le passage où Arnolphe doit retirer par trois fois le chapeau d'Alain avant d'expliquer à ce dernier qu'il ne devait pas présenter et encore moins lui parler la tête couverte dans la maison.

 

      Le dernier comique à relever dans cette pièce est le comique de caractère  qui est un comique très facilement repérable dans cette scène en raison du peu de personnages présents et de leur caractère particulier mis en place avec évidence. L'un des caractères que l'on peut relever est celui d'Arnolphe que l'ont peut très facilement repérer. Il s'agit bien sûr de son carctère impulsif qui agresse ses domestiques ou impatient car il s'énerve très rapidement lorsque les domestiques refusent de lui ouvrir et au fur et à mesure de son attente devant sa propre maison dans laquelle il ne peut pas entrer il hausse le ton et s'énerve de plus en plus. En effet au début de la scène il est aux anges à la pensée de son mariage à venir avec ce qu'il considère comme la femme parfaite (sotte', naïve …) et à la fin de son attente devant la porte il est quasiment en train de hurler face à ses domestiques contre qui il est littéralement furieux. La façon d'agir des domestiques est également comique. Tandis qu'Alain tente d'utiliser un vocabulaire avancé et soutenue pour impressionner son maître, Georgette tente de faire des phrases qui finissent en catastrophe comme sa comparaison de Arnolphe à un âne ou un mulet.

 

    Avec tous ces comiques et un bon metteur en scène, la scène 2 de l'acte I de l'école des femmes est bien capable de faire rire les spectateurs.

 

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