Devoir de Philosophie

Ethique a nicomaque

Publié le 10/03/2011

Extrait du document

 

Analyse du texte

Il s'agit ici d'un texte facilement compréhensible et dont on comprend rapidement qu'il traite du thème de la responsabilité des actes et de la liberté de choix de l'homme. Finalement c'est un texte qui répond à une question récurrente en philosophie : «Sommes-nous responsables de ce que nous sommes ?» Le texte d'Aristote est déjà découpé en trois paragraphes et le mieux pour construire son commentaire est donc de suivre ce découpage qui suit un cheminement logique (cf les titres des parties dans le commentaire). Comme tout commentaire, mais ce conseil est particulièrement vrai ici, il faut d'abord se détacher de ses cours et de de toutes les connaissances que l'on a acquise pour retracer le cheminement de l'auteur. En effet la thèse d'Aristote peut sembler particulière : il explique la nature de l'homme par ses actes et non l'inverse.

Développement possible

Première partie ( du début à \"du même genre qu'elles\") : ce sont nos actes qui nous déterminent C'est à force de vivre mal que l'on devient mauvais. Il y a une influence du comportement adopté par un individu sur ses caractéristiques morales : la répétition des actions moralement condamnables façonne le sujet. L'acte construit donc selon Aristote l'individu.  Il n'existe pas, pour Aristote, de détermination \"innée\" ou originelle du caractère moral; celui-ci est d'abord ni bon ni mauvais, il ne se constitue qu'en fonction de la vie menée.  Seconde partie ( de \"on peut s'en rendre compte\" à \"qu'on sera injuste\") : nous avons le choix de nos actes donc nous sommes responsable de ce que nous devenons  Aristote compare l'homme qui devient mauvais par des actes mauvais avec l'homme qui s'entraine en vue d'une compétition. La répétition d'une action (qui équivaut à un entraînement) confère elle aussi une \"compétence\", c'est-à-dire une qualification particulière : les qualités de l'action répétée finissent par se retrouver dans l'agent. S'imaginer qu'on peut isoler un sujet de ce qu'il fait est selon Aristote manque donc de réalisme . Il faut au contraire affirmer que le sujet finit par être influencé par sa pratique au point d'en recueillir le caractère dominant. Le choix de la pratique lui-même est volontaire; on pourrait en effet faire valoir, tout en admettant l'influence du comportement sur l'individu, que le premier n'est pas nécessairement choisi ou voulu, en alléguant le jeu du hasard, des circonstances, etc. ; Aristote affirme au contraire que l'homme qui commet des actes d'injustice souhaite bien être injuste : il exerce une \"volonté mauvaise\" et a donc une responsabilité entière sur sa conduite. Une seule exception est envisageable : l'ignorance qui indique ici l'état d'un esprit qui ne serait pas capable de déceler l'injustice d'un comportement, donc un esprit malade ou incompétent, irrationnel. Dernière partie (de «Il ne s'ensuit pas» à la fin) : cependant, une fois forgée, nous ne sommes pas complètement maîtres de notre nature On ne peut décider du jour au lendemain de devenir autre.  Au bout d'un moment, la somme répétée de nos actes, de nos comportements, nous fait être tel ou tel, et cela nous ne pouvons plus le changer, en tout cas pas subitement. Et ce même si au début, à l'origine, nous avions bien le choix : nous savions ce que nous faisions, et par conséquent c'est bien de notre faute Conclusion L'homme se construit donc par ses actes, et il a le choix dès le départ de bien agir ou non. La responsabilité de l'homme est donc à ses débuts complètement engagée. Aristote aurait critiqué la doctrine freudienne de l'inconscient, selon laquelle le caractère moral de l'homme n'est nullement de son fait mais le produit des interactions entre son surmoi et son ça. Mais une fois que l'homme s'est engagé dans une voie, l'action bonne ou mauvaise répétée forge la nature de l'homme pour lequel il devient de plus en plus difficile de changer; ce qui ne rend pas l'homme moins responsable de son comportement.

 

Liens utiles