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Être Un Sujet Signifie-T-Il Pour L'homme Qu'il Est Être Maître De Soi ?

Publié le 17/01/2011

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La maîtrise de soi est dans beaucoup de culture synonymes de liberté et d'accomplissement. L'Homme maître de lui-même aurait la capacité de réussir tout ce qu'il entreprend. Maîtrise de soi: La maîtrise de soi comprend le contrôle de la pensée, la volonté, les sentiments, les émotions, le désir, et les sens. Ne peut-être maître de lui-même que celui qui a conscience et connaissance de tout ceci. Sujet: Être un sujet, c'est savoir que l'on est une personne morale, philosophie et psychique, avec tout ce que cela intègre, c'est à dire les six élements qui ont été cité ci-dessus. C'est aussi savoir que l'on a une relation au Temps, qu'il existe d'autre sujet que nous-même(autrui), à la fois similaires et différents de nous. Enfin, c'est être au fondement, à la base, de tout cela ainsi que de nos actions, nos représentations et en être conscient. Être un sujet signifie donc avoir la pleine conscience de soi et de ce qui nous entour. L'Homme étant le conscience la plus élevée, est le seul capable d'identifier tout ceci. C'est donc lui que l'on cite lorsqu''on parle de "sujet". Être un sujet signifie-t-il donc pour l'Homme être maître de lui-même? Est-ce qu'être un sujet, c'est être maître de soi? Ne pouvant maîtriser que ce que l'on connaît, le rapport maîtrise connaissance et connaissance - perception pose donc problème à la maîtrise de soi: L'Homme n'étant qu'un être de représentation, sa connaissance dépend de sa perception, et fait de lui une entité subjective. La connaissance réelle s'abordant par l'objectivité, cela pose donc un problème quant à la maîtrise qu'il peut avoir de lui-même. Mais, l'Homme n'est pas incapable d'objectivité, et par définition, être un sujet c'est être au fondement de ses pensées et de ses actions, c'est donc en être le maître.

 

Effectivement, être un sujet c'est être conscient. C'est vouloir et savoir que l'on veut, penser et savoir que l'on pense. Ce qui a permis à Descartes affirmer "Cogito ergo sum" ("Je pense donc je suis"). C'est cette aperception de l'Homme dont nous parle Leibniz qui lui donne un ascendant sur le reste du monde. Êtant ainsi un être ouvert et intelligent, il est capable de comprendre ses erreurs, ses défauts, de les analyser, les rectifier, s'améliorer et ainsi tendre à devenir meilleur. C'est en se comprennant,en apprenant, au fil de sa vie, à identifier ses passions, ses pulsions, ses envies, de ce qui fait son essence, qu'il devient de plus en plus conscient de lui-même, qu'il aggrandi de plus en plus la connaissance qu'il a de lui-même, et ainsi, connaissance étant lié à maîtrise, il devient maître de lui-même. C'est donc lorsque l'Homme a acquis pleine conscience de lui-même, c'est à dire, lorsqu'il est devenu un Sujet, qu'il est maître de lui. Et si jamais la conscience de lui n'étant pas suffisante à améliorer sa connaissance, le Sujet a dans sa définition fait la connaissance de l'existance d'autrui. Il sait qu'il existe, qu'il est à la fois similaire à lui-même du fait qu'il est un autre sujet qui tend à la connaissance de lui-même et à sa maîtrise, mais qu'il est aussi différent de par ses perceptions, ses envies, toute son entité psychique et psychologique. Et cet Autrui que l'Homme a prit pour connaissance pour être sujet est un puissant outil à la connaissance de soi. Premièrement de par ce qu'autrui perçoit de nous: il nous informe et nous aide dans notre auto-analyse, implicitement comme explicitement, et nous permet de prendre connaissance de nos faces cachées, de toute la complexité de notre être et des choses que nous ne voyions pas. Ensuite, parce que comme la écrit Maurice Merleau-Ponty dans la "Phénoménologie de le perception": "Chaque objet est le miroir de tous les autres". Ainsi autrui est donc un mirroir à nous-même, et le sujet ayant connaissance de son mirroir, a par conséquent la connaissance lui et donc la maîtrise. Mais, la perception étant défini comme relative à chacun, et donc subjective, il est tout à fait possible que l'autre se trompe. Il est possible que l'on interprête mal la vision que le mirroir de nous-même nous offre, tout comme une personne souffrant d'anorexie peu se trouver comme "trop grosse" devant son mirroir. Ainsi, la connaissance de soi est troubler. Cela soulève donc un problème d'identification: Comment peut-on se maîtriser si la compréension d'autrui et donc la connaissance de soi est troubler par une mauvaise identification de nos problèmes à rectifier?

 

En effet, afin de maîtriser parfaitement une chose, il faut être capable de l'identifier, de la comprendre, et donc de la connaître parfaitement. La connaissance passant par la perception, cela relève donc le problème de la subjectivité de celle-ci. L'Homme ne vit que par les représentations que lui permet sa perception, il est ainsi par définition un être subjectif et par conséquent, cela nuie à sa connaissance. L'Homme n'est conscient que de ce qu'il perçoit, des choses, de lui-même. Il ne peut donc pas être conscient des influences qu'il subit d'autrui, de la publicité, de ce qu'il perçoit subjectivement et qu'il croit juste. Dans la société de consommation par exemple, tout est fait afin de suciter le désir. La publicité par exemple a pour but de suciter l'envie, et nous influence de manière à percevoir cette envie comme un besoin. L'Homme perçoit le produit comme le besoin, des frustrations peuvent naître à l'idée qu'il ne possède pas l'objet en question, et il fini par l'acheter, pensant qu'il est le seul chef de sa volonté d'achat et que ce n'est que par lui-même qu'il a décidé de se le procurer, sans même se rendre compte qu'il a été influencé. Si cela avait été le cas, il aurait disserné le besoin de l'envie, et, certes frustrant son envie, il aurait été capable de se raisonner de la même manière qu'une personne diabétique choisi un verre d'eau plutôt qu'un soda malgré son envie. Ensuite, et pour continué sur le fait que l'Homme est la plupart du temps loin de la connaissance de lui, il nous faut prendre à l'idée qu'il est en l'Homme trois personnes différentes, et même parfois, biens distinctes: Celle qu'il est réellement, qui désigne à la fois son essence, celle dont Nietzsche parlait en énonçant "Deviens ce que tu es !", et aussi celui qu'il est dans le présent: il est très difficile à l'Homme d'auto-analyser ses défauts, et par conséquent, une personne naïve ne sait pas qu'elle l'est, sinon elle ne le serait pas. Celui qu'il veut être, qui dépend entièrement de ce que l'on nomme le Désir; le désir, nous y reviendrons plus tard, dépend quasi entièrement des influences que l'Homme subit et se détache ainsi de celui qu'il est réellement; c'est son but, ce qu'il veut atteindre, et il varie avec l'âge et l'évolution de sa mentalité. Et enfin, celui qu'il croit être, qui est un mélange des influences qu'il subit, des perceptions non-objectives qu'il a de lui-même, qui sont étroitements liées à ce qu'il veut être, en résumé, à tout ce qui est inconscient. Et donc, de par ce fait, la maîtrise de soi étant impossible sans l'identification et la compréension de l'objet à maîtriser, il est totalement impensable qu'un Sujet puisse être maître de lui-même tant qu'il n'aura pas pris conscience ces "personnes" qui l'habitent, ou plus précisement, tant qu'il n'aura pas pris conscience de son inconscient. Si nous admettons cependant que la maîtrise de soi n'est pas nécessairement la connaissance absolue, il demeure le problème énoncer dans la définition du sujet: "Être un sujet c'est être au fondement de ses pensées et de ses actions". Sommes-nous réellement au fondement de toutes nos pensées et actions? Non. Comme expliqué ci-dessus, le sujet n'est jamais entièrement la seule entité au fondement de ces actes. Il demeure toujours un part de l'influence d'autrui... Freud nous parle de l'inconscient. La psychanalyse, qui est l'analyse de la psychée et plus précisemment de l'inconscient, permet de soigner l'hystérie: une maladie psycho-somatique se manifestant par des symptômes particuliers à chacun et qui est dû à ce que nous refoulons mais qui demeure dans notre inconscient, à savoir ce qui est trop insuportable, inacceptable par rapport à l'image que l'on a de nous ou notre morale, ou alors ce qui nous fait souffrir (comme c'est le cas pour Elizabeth, la première femme soignée de l'Hystérie: son amour pour son beau-frère étant pour elle immoral et cause de souffrance, elle le refoulait et la maladie s'est contractée). Cet inconscient dont Freud constitue ainsi un obstable à la connaissance de soi de par le fait justement qu'il est parfois impossible d'y avoir accès; et donc, un obstacle à la maîtrise de soi. Le Sujet, qui est la conscience du Moi, n'est donc pas pour Freud maître de lui-même, il écrit d'ailleurs "Le Moi nest pas le maître dans sa propre maison.". L'Homme conscient à donc l'impression de se connaître mais subit aussi, en plus des influences, la censure qui lui est imposé par son inconscient.

 

Pour résumer, seul l'Homme qui agit "cum scientia" est capable de se délivrer des influences qu'il peut subir. La notion de sujet est par définition l'Homme qui est conscient, mais l'Homme reste un être non-objectif et qui s'éloigne ainsi de la connaissance et donc de la maîtrise de lui-même. Bien qu'intelligent, il ne peut tendre qu'à cette forme de perfection sans jamais l'atteindre. La conscience de l'inconscient étant elle-même totalement antithétique, la connaissance de soi est un travail personnelle sans fin. Freud écrit "L'interprétation des rêves est la voix royale de la connaissance de l'inconscient", ce qui signifie que l'Homme tend à se connaître, mais il ne peut qu'y tendre. La maîtrise de soi impliquant que tout est été su, pensé, réfléchi, et "cum scientia", elle n'est jamais totalement possible: elle implique une transparence à soi. Il est possible au sujet d'analyser son inconscient, de la comprendre. Autrui peut nous y aider de la même manière que le psychanaliste va aider le patient à avoir accès par lui-même son inconscient et à le comprendre. Mais certaines psychanalises durent des années sans jamais donner aucun résultat: le sujet ne peut avoir conscience que de ce dont il est conscient, la censure est parfois trop forte et lui empêche la connaissance et ainsi la maîtrise de lui-même. Connaître notre désir est parfois insuffisant à contrôler les pulsions qui lui sont liés. Le sujet dépendant d'une certaine substance peut savoir qu'il est dépendant, que celle-ci lui nuie et le tue lentement, il peut tenter de se battre contre elle en utilisant tous les moyens possibles, et pourtant continuer, malgré sa volonté, à la consommer. C'est certes un phénomène physique, mais le fait que certaines personnes y parviennent et d'autre non nous montre bien qu'être un sujet ne suffit pas à être maître de soi.

 

Nous ne sommes jamais pleinement maître de nous-même mais nous en serons toujours responsable aux yeux d'autrui, aux yeux de la loi, pour nous même lorsque nous faisons preuve de sincérité. Nous avons toujours le choix. Il est certes difficile de choisir celui qui nécessite le plus d'effort ou sucite le plus de souffrance, mais le choix demeure. La maîtrise de soi ne vient pas avec la conscience de soi, ni totalement avec la connaissance de soi même si elles sont liés; elle est une voix, un chemin que certaines personnes dans certaines religions, certains mouvements philosophiques, tel que le stoïcisme, s'imposent et ont pour but de tendre à cette forme de perfection, d'apothéose, que le sujet, que l'Homme, pourrai trouver.

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