Etude Des Personnages De L'Éducation Sentimentale De Flaubert

I] Frédéric Moreau et les femmes

Frédéric et Louise : Louise représente pour Frédéric une certaine complicité, qui passe par la représentation d’un premier amour. Une liaison différente des autres, du fait qu’elle ne soit pas Parisienne. Louise incarne une certaine sécurité, assurance, pour Frédéric, un « dernier recours «. « Elle était naïve, une paysanne presque sauvage, mais si bonne «. En revanche, elle porte beaucoup d’intérêt à Frédéric, il se sent aimé et ce qu’il aime en elle. Il envisage même à la fin de la seconde partie de l’œuvre, de l’épouser. Mais la tentation des «Parisiennes«, est plus forte.                                                                                                                 Malgré ce fait, Louise reste éperdument amoureuse de Frédéric et espère qu’un jour, son heure arrive (Chapitre 2 Partie III : diner chez les Dambreuses, Frédéric entretient un espoir). Un espoir s’effondre lorsque Louise apprend que Frédéric ne couche pas chez lui depuis 3 mois.     

Et c’est au Chapitre 5 Partie III que Frédéric rentre à Nogent, chez sa mère, avec l’espoir d’y retrouver Louise, son « dernier recours «. Mais à son arrivé, il voit la cérémonie de mariage de Louise et de Deslaurier, il « se crut halluciner «, et il se sentit à ce moment là « honteux, vaincu, écrasé «.

Frédéric et Mme Arnoux : Marie Arnoux incarne une très grande partie du roman, un fantasme pour Frédéric (comme le montre leur 1ère rencontre Chapitre 1 Partie I). Un fantasme jusqu'à leur dernière rencontre où elle perd l’estime de Frédéric.                                                                   Durant tout le roman, Mme Arnoux reste un rêve, un fantasme comme le montrait la 1ère rencontre entre ces deux personnages. Il ne se permet pas de tenter quelque chose de concret avec elle, mise à part lorsqu’ils s’embrassent (Chapitre 3 Partie III). Leur relation ne suis pas de ligne directrice, Une fois il n’y a rien, au début elle l’ignore, une fois il y a de la passion (Chapitre 2 Partie II). La relation est une sorte de jeu pour les deux personnages, mais ce jeu ne restera qu’au stade de grande passion platonique, excepter un baiser. Comme le souligne le narrateur « Elle l’embrassa comme une mère « lors de la dernière rencontre. « Et ce fut tout «...

Frédéric et Rosanette : Elle incarne le désir chez Frédéric, l’envie, le plaisir sans doute de par son coté enfantin. Elle est capable d’un amour tendre et désintéressé. Malgré son passé triste, elle aime réellement Frédéric et le respecte.

Frédéric pourrait nous donner l’impression que ce n’est juste qu’une remplaçante (dernier Chapitre Partie II, où Frédéric l’emmène dans la chambre préparé pour Mme Arnoux). Mais Rosanette souhaite tout de même fonder une famille avec lui, d’où sa tristesse lors qu’elle perd l’enfant. 

De même que pour Louise, Frédéric ne portera pas assez attention à Rosanette à cause de son obsession pour Mme Arnoux.

Frédéric et Mme Dambreuse : Elle inspire de l’admiration chez Frédéric, et c’est ce qui en fait son attrait principal pour Frédéric. Elle fait partie de la haute société, et c’est de cela que Frédéric aime Mme Dambreuse. Elle a une habitude aux luxes et une certaine aisance sociale et c’est ce dont il rêve. Il rêve plus des ces richesses que de la femme en elle même. Cette dernière est relativement possessive (comme au moment où elle apprend que l’argent qu’elle a donné à Frédéric est donné à sa « rivale « Mme Arnoux pour ne pas qu’elle parte. Mme Dambreuse décide alors de vendre les affaires de Mme Arnoux.) Et c’est à cause de décisions comme celle-ci ou encore sa perversité (lorsqu’elle va jusqu'à achète le coffret de Mme Arnoux), que Frédéric se détourner d’elle.

Frédéric et Mme Moreau : La mère de Frédéric ne comprend pas pourquoi son enfant s’obstine à vouloir vivre à Paris. Elle voudrait qu’il trouve une situation convenable à Nogent, près d’elle. Elle essaye de le manipuler pour qu’il reste. Mais elle souhaite avant tout que son fils se mari avec Louise Roque (qui possède une petite fortune) et aussi qu’il trouve un métier convenable.

II] Frédéric et Charles Deslauriers :

Les 2 personnages sont amis d’enfance, et ne se ressemblent pas franchement. Frédéric, issue d’une famille modeste, ne prête pas beaucoup d’attention aux études alors que Deslauriers, lui, provient d’une famille pauvre et s’investit beaucoup dans ses études. Frédéric est un rêveur, un sentimental qui ne s’engage pas beaucoup alors que Charles est quelqu’un de sérieux qui va jusque s’engager politiquement. Ils ont le point commun de vouloir être riche mais pour des raisons différentes. Frédéric rêve d’être riche pour avoir une vie tranquille et il est aidé par l’héritage de son oncle. Deslauriers, lui, préfère être riche pour avoir du pouvoir sur les hommes, il est, malheureusement pour lui, pas aidé de par ses origines sociales.

Au niveau politique les 2 hommes sont des Républicains. Par contre, Charles Deslauriers l’est par ambition et non par conviction. Frédéric de son coté n’agit pas beaucoup, il laisse faire les choses (comme dans la prise des Tuileries Chapitre 1 Partie III). Il rêve d’être député puis d’enter au conseil d’Etat mais seulement par ambition et, comme toujours, il ne fait rien pour faire avancer les choses. 

Au niveau sentimental on pourrait dire que Charles Deslauriers S’occupe des « restes « de Frédéric. En effet, il tente Mme Arnoux, couche avec Rosanette pour finalement se marie avec Louise. Comme Frédéric possède, tout au long du roman, plus d’argent que lui, Deslauriers pense que c’est une bonne chose que de suivre ses pas et qu’il réussira sans doute dans la vie grâce à cela. Cependant il n’aura un grand succès avec les femmes. Il est jaloux du succès de Frédéric, l’envie, et c’est pour cela qu’il provoque la vente aux enchères des biens de Mme Arnoux, faite par Mme Dambreuse, tout en connaissant l’amour que lui porte Frédéric.

Ce qui rapproche réellement ces deux personnages est que leur passé est commun et leur amitié d’enfance. Frédéric revient toujours vers son ami malgré leurs différents. Ils seront d’ailleurs réunis lors du tout dernier chapitre au cours duquel ils feront un bilan de leur vie. Tout deux constatent alors l’échec de leur vie, le fait qu’ils n’y ont pas fait énormément de chose que cela soit ensemble ou chaqu’un de leur côté. Deslauriers affirme pourtant que « C’est là ce que nous avons eu de meilleur ! «

III] Mr Arnoux et Mr Dambreuse :

Arnoux est un homme d’affaire, c’est le propriétaire de L’Art Industriel qui est à la fois un journal et une boutique. C’est un opportuniste, sa principale motivation n’est pas l’art comme pourrait laisser pensé le nom de la boutique, mais belle et bien la recherche du profit et de l’argent. Il est une sorte de « modèle « pour Frédéric alors qu’il reste le mari de La femme fantasmatique. Frédéric ressent à la fois de la haine et la compassion pour Arnoux.                Dambreuse a une meilleure position sur le point de vue économique. C’est un grand banquier qui sait et a déjà profiter des situations qui peuvent lui être favorable. En effet, à chaque nouveau régime, il se range du coté des personnes dit « vainqueurs « (Monarchiste sous la monarchie ; républicains sous la République …). Il rejoindra toujours le pouvoir et est prêt à tout pour réussir, même à aller jusqu’à exploiter les gens : l’argent est son seul point d’intérêt.

Au niveau sentimental, Arnoux se soucie peu de sa femme et par contre s’occupe beaucoup de ses maîtresses. En effet il va même parfois jusqu’à offrir des objets de Mme Arnoux à sa maitresses Rosanette. Cependant il garde un certain intérêt pour sa femme car c’est elle qui s’occupe de ses affaires. Pour ce qui en est de Mr Dambreuse, il n’est pas dit qu’il ait des maitresses, mais ne porte pas non plus un grand intérêt à sa femme. Pour lui la fortune est bien plus importante que sa propre femme et on le remarque bien lorsqu’il décide de léguer tout ses biens à sa fille Cécile plutôt qu’a sa femme quand il apprend la liaison qu’elle entreprend avec Frédéric.

IV] Trois personnages politiques : Sénécal, Dussardier et Hussonet :

Sénécal : républicain autoritaire, intransigeant et défendeur des pauvres. Il dirige sa vie selon des principes stricts. Il est sans cesse renvoyé de ses fonctions de par son intransigeance. Il finit même par tuer Dussardier pour défendre le coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte, alors que Dussardier était lui-même un républicain, ce qui montre la limite de ses convictions. 

Dussardier : Il incarne le révolutionnaire type (cf le sac des Tuileries Chapitre 1 Partie III), il a adopté les convictions républicaines sans réellement  les comprendre. Il ira même jusqu'à mourir pour elle (tué par Sénécal). C’est le personnage le plus simple mais aussi le plus pauvre que l’on peut rencontrer dans le roman. Néanmoins il correspond plus au profil d’un héros, de par sa grandeur d’âme, que Frédéric.

Hussonet : est un jeune journaliste qui ne possède pas de grand géni mais qui reprend tout de même le journal de Mr Arnoux. Sur le plan politique, il est un peu comme Frédéric. Il laisse faire les choses et regarde les choses se faire. Il n’agit pas que très peu (cf sac des Tuileries). A la différence de Frédéric, qui lui, est conservateur, d’où le mécontentement qu’il a lors des journées de février 1848 : « le peuple me dégoute «. Hussonet est très rancunier et se souvient que Frédéric ne lui a jamais donné l’argent nécessaire à sa feuille politique. Il restera très railleur et critique envers Frédéric. Malgré tout cela, à la fin de l’histoire, il occupe une place importante et c’est même lui qui a pour direction la censure.