euthanasie - sciences et techniques.
Publié le 27/04/2013
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euthanasie - sciences et techniques. 1 PRÉSENTATION euthanasie, terme qui, dans son acception contemporaine, se réfère à l'acte qui consiste à abréger la vie d'une personne atteinte d'une maladie incurable afin de lui épargner des souffrances devenues intolérables, et qui a désigné jusqu'au XIXe siècle une mort douce et sans souffrance. On distingue l'euthanasie active, qui implique un acte volontaire commis par un tiers à la demande du malade, de l'euthanasie passive, qui consiste simplement dans le non-recours à des thérapeutiques destinées à prolonger la vie du malade ; enfin, on utilise parfois le terme d'euthanasie indirecte pour désigner un acte thérapeutique employé volontairement en dépit des risques très importants qu'il présente eu égard au diagnostic vital. 2 HISTORIQUE L'euthanasie a été admise, d'un double point de vue légal et moral, et sous diverses formes, dans de nombreuses sociétés. Dans la Grèce et la Rome antiques, il est permis dans certaines circonstances d'aider un individu à mourir. Par exemple, Plutarque rapporte qu'à Sparte, l'infanticide est pratiqué sur les enfants qui manquent de santé et de vigueur. Socrate comme Platon approuvent certaines formes d'euthanasie, dans des cas particuliers. L'euthanasie volontaire pour les personnes âgées est une coutume approuvée dans plusieurs civilisations de l'Antiquité. À mesure que se développe une religion organisée, l'euthanasie devient moralement et éthiquement condamnable. Le christianisme, le judaïsme et l'islam, tiennent la vie humaine pour sacrée et condamnent l'euthanasie, sous quelque forme que ce soit. Dans ce contexte, les lois occidentales ont généralement regardé le fait d'aider une personne à mourir comme une forme d'homicide passible de sanctions légales. Même l'attitude passive, consistant à s'abstenir de tout soin permettant de différer la mort, a souvent été sévèrement punie. On admet cependant que l'euthanasie se pratique en secret dans toutes les sociétés, y compris dans celles qui considèrent cet acte comme immoral ou illégal. 3 ASPECTS MÉDICAUX L'activité et la mission du corps médical sont placées au centre de la controverse qui entoure l'euthanasie. Si les gouvernements, les Églises et le corps médical lui-même s'accordent pour condamner l'acharnement thérapeutique consistant à prolonger l'existence du patient en phase terminale, ils sont confrontés à un vide juridique concernant la définition même de l'acharnement thérapeutique, dont la poursuite ou l'interruption dépend en pratique de la décision prise par la famille du mourant. Les progrès des technologies modernes, consistant par exemple dans l'emploi du rein artificiel ou de dispositifs d'assistance respiratoire, ont permis de maintenir des personnes en vie pour de longues périodes, même lorsqu'elles ont perdu conscience de façon permanente ou que leur cerveau a été endommagé de manière irrémédiable. Les partisans de l'euthanasie, cependant, font valoir que la prolongation de la vie par ces moyens peut causer de grandes souffrances au patient comme à sa famille, et considèrent également les implications financières de tels procédés. À l'opposé, certains adversaires de l'euthanasie craignent que les progrès réalisés en matière de transplantation d'organes ne conduisent à des abus dans la pratique de l'euthanasie et se prononcent en faveur d'une réglementation précise du don d'organes, afin de garantir le respect des droits des donneurs en phase terminale. De nouvelles définitions de la mort et de la responsabilité médicale sont en cours d'élaboration dans les pays occidentaux, afin de permettre une adaptation à la complexité de ces nouvelles réalités. La notion de mort cérébrale, définie comme le moment où les centres supérieurs du cerveau cessent de fonctionner, est reconnue en général comme le stade légal au-delà duquel il est possible de débrancher le système respiratoire d'un patient, avec l'assentiment de la famille. Les partisans de l'euthanasie font valoir que, si les risques d'abus ne sont pas négligeables, l'euthanasie constitue une liberté fondamentale de l'individu et qu'à ce titre elle peut être pratiquée à condition d'être entourée de garanties légales appropriées. 4 ASPECTS LÉGAUX Au cours des vingt dernières années, les lois occidentales à l'encontre de l'euthanasie, passive ou active, ont subi certains aménagements, bien que les problèmes moraux et juridiques suscités par cet acte continuent de se poser. Des organisations en faveur de la légalisation de l'euthanasie volontaire se sont constituées dans la plupart des pays occidentaux. Elles ont acquis, dans une certaine mesure, le soutien du public mais, jusqu'à présent, n'ont pu atteindre leur but, à quelques exceptions près. L'État de l'Oregon (États-Unis) interdit l'euthanasie mais permet l'aide au suicide, c'est-à-dire que le personnel médical peut fournir à un patient qui en fait la demande des médicaments qui vont abréger sa vie. En Australie, l'euthanasie active a été autorisée pendant neuf mois dans le Territoire du Nord, au milieu des années quatre-vingt-dix : une loi sur les maladies incurables votée en juillet 1996 autorisait un accès restreint à l'euthanasie active et au suicide assisté ; elle a été abrogée en 1997. Dans ce cadre, la décision des Pays-Bas à la fin de l'année 2000 de légaliser l'euthanasie active à la demande du patient en a fait le premier pays au monde à autoriser cette pratique. En mai 2002, la Belgique a voté une loi presque identique. Dans les autres pays industrialisés, si les patients ont la possibilité d'opter pour l'euthanasie passive -- ayant été informés, ils peuvent faire le libre choix de refuser la prolongation artificielle de la vie --, l'euthanasie active continue en revanche de faire l'objet d'une interdiction légale, et donne lieu à de nombreux débats. En France, les législations vont à l'heure actuelle dans le sens du développement des soins palliatifs et de la suspension de l'acharnement thérapeutique si le patient en émet le souhait. Voir aussi mort et agonie ; suicide ; thanatologie ; histoire de la mort. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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