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Exercice oral

Publié le 25/09/2011

Extrait du document

Une histoire de la lecture - Alberto Manguel Le narrateur montre dès le début de l’extrait  son attachement à la lecture et  aussi l’endroit ou il pratique celle-ci : « Moi aussi, je lis au lit. Dans la longue succession des lits où j'ai passé les nuits de mon enfance, dans des chambres d'hôtel inconnues où les phares des voitures balayaient en passant le plafond de lumières étranges, dans des maisons dont les odeurs et les bruits ne m'étaient pas familiers, dans des villas de vacances poisseuses d'écume marine ou dans des chalets où l'air des montagnes était si sec qu'on plaçait à côté de mon lit un bassin fumant de vapeur d'eucalyptus afin de m'aider à respirer » Il déclare ensuite que la combinaison du livre et du lit lui sert « de refuge »  face à la réalité :« la combinaison du lit et du livre me procurait une sorte de foyer où je savais pouvoir revenir, soir après soir, sous n'importe quels cieux. Personne ne m'appellerait pour me prier de faire ceci ou cela; immobile sous les draps, mon corps ne demandait rien. ». A travers le passage : « Ce qui se passait se passait dans le livre, et c'était moi qui racontais l'histoire. La vie se déroulait parce que je tournais les pages. Je ne crois pas pouvoir me rappeler joie plus grande, plus complète, que celle d'arriver aux quelques dernières pages et de poser le livre, afin que la fin ne se produise pas avant le lendemain, et de me renfoncer sur l'oreiller avec le sentiment d'avoir bel et bien arrêté le temps. »  L’auteur  nous fais comprendre implicitement qu’il ne se  met pas a la place des personnages des œuvres qu’il lit , mais il se considère plutôt comme le « chef d’orchestre »de l’histoire . Il nous met certe en garde contre certaines œuvres et certains types de lecture  , et nous fais comprendre qu’il vaut mieux rester réaliste lorsqu’on lit certains romain : « Je savais que tous les livres ne sont pas bons à lire au lit. Les romans policiers et les contes fantastiques étaient pour moi les plus favorables à un sommeil paisible.[…] W.H. Auden était du même avis. Il suggérait qu'un certain contraste est nécessaire entre le livre qu'on lit et l'endroit où on le lit. «Je ne peux pas lire Jefferies dans les collines du Wiltshire, disait-il, ni feuilleter des limericks dans un fumoir.» C'est sans doute vrai; on peut éprouver une impression de redondance à explorer sur la page un monde semblable à celui dont on est entouré au moment même où on lit. Je pense à André Gide plongé dans Boileau sur le bateau descendant le fleuve Congo, et le contrepoint entre la luxuriance désordonnée de la végétation et le formalisme ciselé des vers du XVIIe siècle me paraît tout à fait pertinent. »

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