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Explication de texte Alain : Le doute

Publié le 24/01/2011

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Explication de texte: ALAIN, Eléments de philosophie

 

Le thème général du texte étant le doute, la question qui se dégage du texte est celle qu’Alain pose en ligne 3 : De quoi douterait quelqu’un qui n’est assuré de rien ? Alain pose cette question de manière rhétorique, car en première partie il explique qu’il faut avoir des certitudes pour pouvoir douter. Il poursuit ensuite sa réflexion en deuxième partie, en montrant les atouts du doute, de la remise en question, et de l’esprit critique, en prenant notamment Euclide pour exemple.

 

 

« Certains disent qu’ils doutent, parce qu’ils ne sont assurés de rien. «

C’est l’état d’esprit que rejette Alain, on le remarque par la présence du mot « certains « au début de la phrase ,et il l’explique à la ligne quatre.

« Mais la timidité et la maladresse ne font pas l’escrimeur. «

La timidité et la maladresses sont deux caractéristiques physique et morale opposées de celles dont l’escrimeur à besoin pour mener à bien son combat, qui sont plutôt l’adresse et le courage. L’affirmation que fait ici l’auteur lui sert à donner de l’importance, et à clarifier la phrase qui vient.

         « Ainsi le désespoir ne fait pas le penseur. «

La présence du mot « Ainsi « montre bien la relation avec la phrase précédente, et on déduit de la comparaison précédente que le penseur, pour mener à bien sa réflexion, a besoin d’espoir.

         « Qui n’est assuré de rien ne peut douter ; car de quoi douterait-il ? «

C’est ce qu’on dégage comme question rhétorique posée par l’auteur, sa thèse, signifiant que pour pouvoir douter, il faut avoir des certitudes. En effet, si dans notre esprit, rien n’est clair, rien n’est sûr, on est incapable de faire le raisonnement inverse, allant de la certitude au doute, qu’on pourrait marquer par la question : « Et si je me trompais ? «.

         « Au vrai, ces prétendus douteurs ont plutôt des croyances d’un moment. «

Alain explique ici le sens de sa première phrase, l’état d’esprit de ces prétendus douteurs, dénommés par le mot « Certains « à la ligne une. On voit donc qu’ils ne sont pas vraiment assurés de rien, mais plutôt que ces croyances d’un moment, comme les appelle l’auteur, agissent comme des déclics qui les font tout d’un coup douter de quelque chose, mais quand cette sorte de période de certitude est terminée, leur doute disparaît.

         « Ainsi agit, si l’on peut dire, un homme qui trébuche sur un tas de briques. «

La métaphore qu’utilise ici l’auteur souligne la courte durée de vie de ces croyances, et de ce fait des doutes qui en découlent, car une fois que les douteurs ont trébuché sur le tas de brique, il s’effondre, et leurs certitudes avec. Ce n’est pas comme si ces douteurs se trouvaient devant un mur, car dans ce cas, ils n’auraient d’autre choix que poursuivre leur réflexion.

 

« Chacun doute le mieux de ce qu’il connaît le mieux. «

Début du deuxième paragraphe, Alain commence à approfondir sa thèse sur le doute, après l’avoir expliquée.

Cette première phrase du deuxième paragraphe montre le rapport entre la force des certitudes et celle des doutes, qui sera expliqué en détail dans la suite du paragraphe.

         « Non point, comme le spectateur veut dire, parce qu’il a éprouvé la faiblesse des preuves ; au contraire, parce qu’il en a éprouvé la force. «

On constate le même rapport qu’à la phrase précédente cette fois-ci avec les preuves, et l’ajout par l’auteur d’un « spectateur «, qui pourrait être considéré comme une sorte de novice, qui penserait que ce sont les faibles preuves, donc les frêles certitudes qui font naître de gros doutes.

         « Qui a fait peut défaire. «

On peut transformer cette phrase en obligation : « Il faut avoir fait pour défaire « pour illustrer une des idée du premier paragraphe, qui est de d’abord faire la totalité de la réflexion pour arriver à la certitude, et ensuite la faire dans le sens inverse, et arriver au doute. C’est pour cela qu’on ne peut pas douter si on n’est sûr de rien.

         « Jusqu’au détail, il est d’expérience que la preuve est essayée par un doute plein et fort. «

On pourrait interpréter cette phrase en disant que le résultat d’une expérience n’est prouvé que si tout est vérifié jusqu’au moindre détail, c’est-à-dire si un doute a été émis sur chaque détail de cette preuve.

         « Euclide est un homme qui a su douter, contre l’évidence. «

La référence ici faite à Euclide par Alain met en avant l’utilité de l’entreprise du doute par un fort esprit critique, car Euclide, en se forçant à se remettre en question, à douter d’idées évidentes, a découvert de nombreux résonnements, de nouvelles pistes d’interprétation pour ses réflexions, et cela a beaucoup fait avancer la science.

         « Et la géométrie non-euclidienne a dessiné l’autre d’un trait encore plus ferme. «

L’entreprise qu’avait commencé Euclide a finalement créé une sorte de réaction en chaîne, à chaque fois qu’une chose était démontrée et présentée comme certaine, se forcer à douter de cette chose, la vérifier et la re-vérifier jusqu’au plus petit détail conduisit et conduit toujours à de nouvelles découvertes.

         « Je doute encore sur ce doute-là ; ainsi naissent les idées, et renaissent. «

L’auteur termine par le principe même de l’état d’esprit d’Euclide, qui n’est autre que se tordre l’esprit à déclarer une idée fausse, pour aboutir sur une nouvelle idée, puis une nouvelle, en ne cessant de douter.

 

En poussant vraiment se principe, cet état d’esprit au maximum, on peut en arriver à la réflexion de Descartes qui en est venu à se demander si tout n’était pas faux, si tout n’était pas simple illusion, et même si lui-même existait.

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