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explication de texte de Hume

Publié le 25/03/2011

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hume

I - LES TERMES DU SUJET

On peut relever dans le texte quelques termes clés :

  • La sympathie : c'est la passion fondamentale car elle engendre la vie sociale, elle-même essentielle à l'homme.
  • La société : à analyser, car l'homme est défini comme l'être sociable par excellence. Tous ses désirs sont sociaux par essence, car ils impliquent toujours, à quelque degré, l'existence d'autrui.
  • Autrui : montrer sa nécessité, ce qui engage à cerner les notions d'amitié, d'estime et de bonheur.

II - L'ANALYSE DU PROBLEME

L'homme est la plus sociable de toutes les créatures. Hume affirme que le but ultime de ses désirs est toujours la société. Le désir humain est, par essence, social. Hume soutient alors que les problèmes inhérents à la vie sociale n'annulent pas la valeur de cette vie. La somme des biens apportés par la société est supérieure à celle des maux. On peut pourtant s'interroger : est-ce aussi évident ? Hume ne minimise t-il pas les tensions et les violences sociales ?

 

III - UNE DEMARCHE POSSIBLE

A) LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION

1 - \"Dans toute [...] nombreux.\" Le texte commence par une mise en situation de l'homme : Hume procède en deux temps. Il isole d'abord dans l'ensemble des créatures celles qui manifestent une nette tendance à la vie sociale. Ainsi s'introduisent les idées de mesure et de paix. Puis Hume isole dans ce genre l'espèce humaine. L'homme est celui \"qui a le désir le plus ardent d'une société.\" On note le caractère nettement finaliste du propos. Hume souligne l'adaptation de l'homme à la société. Il y est disposé par \"les avantages les plus nombreux.\"

2 - \"Nous ne pouvons [...] autrui.\" Deux affirmations s'ensuivent : Tout désir humain implique nécessairement la société. Sa nature, sa forme, son but n'importent pas à ce niveau. Hume veut donc dire que le désir n'est humain que s'il implique autrui, le semblable, l'associé. Donc \"la parfaite solitude\" est la punition la plus éprouvante.

Hume doit maintenant se justifier : il faut prouver la nécessité et les bienfaits d'autrui. Autrui avive mon plaisir et adoucit ma peine. C'est la valeur positive du partage. Un plaisir partagé est augmenté parce que réfléchi. Il devient plus étendu. Une peine partagée est divisée et donc atténuée. Il y a donc une logique des passions. Le partage introduit le concept de sympathie : c'est la passion clé qui permet à Hume de soutenir sa thèse : certes, les passions mauvaises existent, mais elles n'ont de sens que par rapport à un fonds commun. Nous avons tous une même nature. Nous nous affectons réciproquement comme le dit l'étymologie du mot \"passion\". Les passions qui séparent sont donc moins radicales que ce besoin de vivre ensemble.

3 - \"Faites [...] jouir.\" Le texte procède alors à une amplification selon un procédé rhétorique. Commander à toute la nature, si cela était possible, ne nous rendrait pas heureux. Nous serions même toujours \"misérables\". Hume indique ici les limites de la technique : elle peut donner le confort sans peine, mais \"l'utile et l'agréable\" ne sont pas le bonheur même s'ils sont acquis sans travail. Autrui reste donc fondamentalement un bienfait. Tout désir veut être partagé, donc réfléchi : ceci permet \"l'estime de soi\". Autrui est mon miroir, je me saisis grâce à lui. Plus encore, la réflexion permet amitié et bonheur. Autrui devient un autre moi-même, un complice. Nous nous développons ensemble pour le plaisir même de la relation. Aucune chose matérielle ne peut me donner cette joie.

B) ETUDE CRITIQUE

La vie en société est source de conflits d'intérêts. C'est parce que nous vivons les mêmes buts, richesse, pouvoir que nous nous opposons. On peut tempérer fortement le propos de Hume par celui de Rousseau dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. La logique de l'intérêt particulier est corruptrice. Kant tente une synthèse en proposant de définir l'homme à partir du concept d'insociable sociabilité dont il faut souligner l'aspect contradictoire. Cette notion renvoie pour Kant à la nature elle-même ambivalente de l'homme et nous éclaire sur la source des conflits qui déchirent l'humanité.

 

IV - DES REFERENCES UTILES

  • Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
  • Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique : sur la notion d'insociable sociabilité.
  • Spinoza, Ethique : partie IV.

 

V - LES FAUSSES PISTES

Le texte est clair mais la difficulté est d'éviter la paraphrase. Il faut faire attention aux termes clés et aux notions implicites (exemple : la technique).

 

VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR

Texte riche, subtil sous son apparente simplicité.

 

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