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FÉERIE POUR UNE AUTRE FOIS

Publié le 17/01/2019

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FÉERIE POUR UNE AUTRE FOIS, premier volume d'un roman de L.-F. Céline (1952) dont le second porte le titre de Normance (1954). La version primitive de cet ensemble, qui devait comporter trois parties, a paru en 1985 sous le titre Maudits soupirs pour une autre fois. Abandonnant le romanesque et les aventures de Ferdinand, Céline aborde une forme de récit qui, apparemment du

 

moins, relève de la chronique autobiographique. Après l'échec de la tentative menée dans Guignol's Band, Féerie est bien un « tournant » de l'œuvre, l'une de ces révolutions qui — faute d'être achevées — semblent surtout accuser leurs excès et leurs insuffisances. C'est pourtant dans ce roman « en train de se faire » et dont l'écriture se trouve « à l'état naissant » que Céline va poser les conditions et les règles du renouvellement de sa poétique. Dans le premier volume, Céline, sous couvert de fouiller son passé (avant le départ pour le Danemark), procède à un brassage de temps où le présent (alors qu'il écrit dans sa cellule de Copenhague) et l'avenir (il vante les mérites de son livre publié) répondent au passé suivant un jeu de miroirs dont la confusion n'est elle-même qu'illusoire. Et l'histoire se fera d'autant plus narrative qu'elle y trouvera les moyens de sa négation. Fustigeant l'artiste et la société, Céline utilise le comique pour accentuer la rupture avec sa condition de réfugié, créant ainsi un cadre à son récit allégorique. Presque entièrement consacré à un bombardement de Montmartre en 1944, le second volume se fait spectacle. Céline, qui joue tour à tour au protagoniste et au narrateur, distribue aux choses et aux êtres leur rôle dans le ballet fantastique de fer et de feu qui ponctue son récit, le lyrisme s'emparant de plus en plus de la trame romanesque : annonce des ambitions esthétiques réalisées quelques années plus tard avec la « trilogie allemande ».

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