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Fiche de lecture sur L'Étranger d'Albert CAMUS

Publié le 30/07/2010

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L’étranger est un roman d’Albert Camus publié en 1942. Le narrateur, Meursault, employé de bureau à Alger, apprend que sa mère est morte. Il va l'enterrer sans aucune larme, et sous un soleil de plomb qui ne fait qu'augmenter son envie d'en finir avec la cérémonie. De retour à Alger, il va se baigner et retrouve une ancienne collègue de travail, Marie. Puis plus tard dans la soirée ils vont au cinéma. Un soir, Meursault croise Salamano, un voisin méchant avec son chien, puis il est invité par Raymond, un autre voisin de palier. Ce dernier, ancien boxeur, lui raconte sa bagarre avec le frère de sa maîtresse, et lui demande d'écrire une lettre qui servira sa vengeance. Quelques jours plus tard, Raymond bat sa maîtresse et la police intervient; Meursault accepte de l'accompagner au commissariat. Invité par Raymond à passer un dimanche au bord de la mer dans le cabanon d'un ami, Masson, il s'y rend avec Marie. Après le repas, les hommes se promènent sur la plage et rencontrent deux Arabes, dont le frère de la maîtresse de Raymond. A la suite de quelques paroles ils se battent; Raymond est blessé. De retour au cabanon, ils repartent et croisent de nouveau les deux hommes, Meursault insulte Raymond et lui prend son revolver, pour lui éviter de tuer qui que ce soit. Reparti seul sur la plage, il retrouve par hasard un des deux arabes, celui ci sort un couteau. Assommé par un soleil de plomb, Meursault sert le revolver et le coup part tout seul; mais il tire quatre autres coups sur le corps sans vie. Meursault est emprisonné. L'instruction va durer onze mois. Il ne manifeste aucun regret lorsqu'il est interrogé par le juge, aucune peine lorsque son avocat l'interroge sur sa mère. Les souvenirs, le sommeil et la lecture d'un vieux morceau de journal lui permettent de s'habituer à sa condition de prisonnier. Les visites de Marie s'espacent. Le procès débute en été. L'interrogatoire des témoins par le procureur montre que Meursault n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère, qu'il s'est amusé avec Marie dès le lendemain et qu'il a fait un témoignage en faveur de Raymond, qui s'avère être un souteneur. Les témoignages favorables de Masson et Salamano sont à peine écoutés. Le procureur plaide le crime crapuleux, exécuté par un homme au cœur de criminel et insensible à la mort de sa propre mère, et réclame la tête de Meursault. L'avocat plaide la provocation et vante les qualités morales de celui-ci, mais il n'écoute plus. Le président, après une longue attente, annonce la condamnation à mort de l’accusé. Dans sa cellule, Meursault pense à son exécution et à Marie, qui ne lui écrit plus. L'aumônier lui rend visite, malgré son refus de le rencontrer. Meursault est furieux contre ses paroles, réagit violemment et l'insulte. Après son départ, il se calme. Puis réalise qu'il est heureux et espère, pour se sentir moins seul, que son exécution se déroulera devant une foule nombreuse et hostile.    C. Les thèmes principaux du roman.  En faisant des recherches sur Albert Camus j’ai remarqué que l’étranger est un des romans à la base de la philosophie de Camus : l’absurde. J’ai trouvé que ce roman est difficile à comprendre ou même à cerné mais au final, l'œuvre de Camus se caractérise par un thème principal : celui de l'absurde qui naît du décalage entre Meursault et le monde réel. Albert Camus dit à ce sujet : « La prise de conscience du non-sens de la vie le conduit à l'idée que l'homme est libre de vivre « sans appel «, quitte à payer les conséquences de ses erreurs, et doit épuiser les joies de cette terre. L'absurde, c'est le divorce entre un besoin d'absolu dont la splendeur prometteuse du monde a éveillé la soif, et la condition d'homme, mortelle, faite de laideur et de misère. A l'homme éperdu de sens et d'espoir, répondent le silence du monde et sa déraison. « Meursault est étranger sur la terre. Ce personnage principal, mystérieux, ne se conforme pas aux habitudes de la morale humaine. Meursault se borne à faire l'inventaire de ses actes, ses envies et son ennui. Mais Meursault reste un personnage positif, qui s'accommode parfaitement de cette existence. Aussi ne triche-t-il pas avec la vérité, devant Marie Cardona ou le tribunal. Ce n'est pas qu'il manifeste ainsi un quelconque orgueil : simplement, il accepte les choses telles qu'elles sont et ne voit pas l'intérêt de mentir aux autres ou à lui-même. C’est en ça, qu’il est étranger : un homme « normal « aurait sûrement mentis ou serait triste de mourir lui non, rien n'est vraiment important, c'est le destin. La seule chose peut être importante pour lui est la nature qui est aussi un thème récurrent du roman: c'est la chaleur qui le pousse à tuer « l'arabe «, c'est encore la chaleur qui l'ennui à l'enterrement, c'est la beauté de la nuit qu'il observe de part sa fenêtre en prison et enfin c'est à la mer qu'il pense quand il est emprisonné.    D. Avis sur le roman.  Comme je l’ai dis précédemment, ce roman est dur à cerner : quand je l’ai lu, au départ, j’étais partagée entre mon dégout pour Meursault, cet être qui n’éprouve aucune émotion en voyant une femme battue et entre compassion pour ce même être qui, de part sa franchise, se fera condamné. J’ai aimée sa manière de voir le monde, son détachement et son amour de la répétition du quotidien. Deux moments qui m’ont le plus interpellé sont : les réactions de Meursault envers Marie et le procès de celui-ci. On a l’impression qu’il n’a pas de sentiments : il se moque de se marier ou non et il ne sait même pas si il l’aime. Au début c’est ce même détachement absurde qui me déplaisait mais au final c’est ce que j’ai le plus apprécié : son monde en dehors du monde. Quand au procès, j’ai été consternée par l’impression qu’on le condamne non pas pour avoir tué un homme mais pour ne pas avoir pleuré sa mère : il est enfermé dans son box d’accusé : il ne dit rien, il observe ses hommes qui débattent de son avenir. Voilà, ce qui m’a plu cette sensation de compassion pour un meurtrier, totalement détaché du monde qui accepte parfaitement son destin sans se poser des questions sur Dieu ou encore sans véritable peur de la mort. Au final, ce livre m’a donné envie de lire d’autres œuvres d’Albert Camus pour mieux comprendre sa vision de « l’absurde «.    E. Extraits du roman  Première extrait (premier texte, chapitre 1) : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l'asile : 'Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. ' Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. «  Cette première phrase du romain est très troublante; on se sent mal à l’aise en la lisant on ne comprend pas cette indifférence, la mort d’une mère est censée être troublante après tout et pourtant cela n’a l’air en rien d’affecter le narrateur de l’histoire. J’ai choisis cet extrait car c’est cette même phrase qui m’a donné envie de lire ce livre : cette absence d’émotion me fascinait.  Deuxième extrait (premier texte, chapitre 2) : « […] La journée a tourné encore un peu. Au dessus des toits, le ciel est devenu rougeâtre et, avec le soir naissant, les rues se sont animées. Les promeneurs revenaient peu à peu. J’ai reconnu le monsieur distingué au milieu d’autres. Les enfants pleuraient ou se laissaient traîner. Presque aussitôt, les cinémas du quartier ont déversé dans la rue un flot de spectateurs. Parmi eux, les jeunes gens avaient des gestes plus décidés que d’habitude et j’ai pensé qu’ils avaient vu un film d’aventures […] Peu après, avec les tramways plus rares et la nuit déjà noire au dessus des arbres et des lampes, le quartier s’est vidé insensiblement, jusqu’à ce que le premier chat traverse lentement la rue de nouveau déserte. «  J’ai choisis en deuxième extrait ce passage car c’est à ce moment que je me suis rendu compte du détachement de Meursault envers le monde : c’était lui l’étranger. J’ai choisis aussi cet extrait car je me suis reconnu : j’aime aussi regarder les gens marcher dans la rue, assise sur mon balcon à vrai dire et cette activité commune avec « cet étranger « ma troublée car je me trouve très différente de cet « étranger « sans aucun sentiment et pourtant proche par certains points comme celui-ci, c’est sûrement ça « l’autre « après tout.  Troisième extrait (Deuxième texte, chapitre cinq) : « […] Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine. «  J’ai choisis la dernière phrase du roman comme dernier extrait car elle représente bien au final la pensée de Meursault : étranger du monde, on retrouve alors la résignation de celui face à la vie et à son destin on compatit un peu aussi. Cet extrait finit très bien le livre car c’est aussi troublant de souhaiter des cris de haine pour son exécution que de ne pas réagir à la mort de sa mère et pourtant après avoir lu le roman cela ne nous étonnes même plus.

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