Fin DE Satan (la), poème inachevé de Hugo

Fin DE Satan (la), poème inachevé de Hugo, entrepris en 1854, à la suite de Châtiments, comme « Satan pardonné ». Le début et la fin (1 600 vers) ont été écrits de janvier à mars ; le reste (4 000 vers), de novembre 1859 à avril 1860, entre la Légende des siècles et les Misérables. Un dernier livre, à peine commencé à l'automne 1862, n'a pas été poursuivi. L’œuvre comprend sept épisodes, alternativement « hors de la terre » et sur terre : Satan tombé (« Et nos facta est ») a exsudé le mal. Le Déluge (« la Première Page » a laissé subsister les armes du crime de Caïn, clou, bâton et pierre. Le clou devient « le Glaive » de Nemrod, qui, après avoir ravagé la terre, s'attaque au ciel, par orgueil et ennui. Le bâton devient « le Gibet » de Jésus, dont la crucifixion continue par les soins de la religion qu'il a engendrée. Un long monologue de « Satan dans la nuit » explique la nature de son péché : un amour possessif et jaloux. L'ange Liberté, fille à la fois de Satan et de Dieu, descend vers le maudit et obtient qu'il demande pardon. Car Satan pourrait dire, lui aussi : « Je me crois damné, donc je le suis. » La pierre est devenue « la Prison », la Bastille, dont la destruction devait symboliser la fin de l'oppression sociale, née de l'instinct de possession. Cette partie est restée à l'état d'ébauche. Comme pour Dieu, la pratique du spiritisme a informé des préoccupations bien antérieures en une dramaturgie poétique, dont l'effet est décisif pour le renouvellement du roman et de l'histoire avec les Misérables.