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LA FIN DE SATAN de VictoR Hugo (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

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LA FIN DE SATAN 

de VictoR Hugo. Poèmes, posthume, 1886.

 

Cette œuvre inachevée et fragmentaire, dont la structure n'a jamais été clairement précisée par le poète, devait fournir une explication mythique à l’aventure humaine, de la Chute à la Rédemption. Selon le principe de toute épopée, l'action devait se dérouler tantôt sur terre, tantôt \"Hors de la terre\", sous-titre apparaissant à quatre reprises dans les manuscrits de l'œuvre et qui semble en indiquer les subdivisions possibles. Les ensembles achevés se regroupent autour d'un premier livre, aux résonances bibliques, où apparaît la figure de Nemrod, incarnation du mal et de la violence GLe Glaives. et d'un second, intitulé Le Gibets centré sur la personne du Christ; d'autres livres. réduits à l'état d'ébauches, mettent en scène Camille et Lucile Desmoulins dans leur prison. Enfin, de longs fragments évoquent le personnage de Satan, terrassé (Satan dans la nuit), puis pardonné et racheté par l'intervention de l'Ange liberté.

 

Le sens d'une œuvre demeurée si fragmentera ne se laisse pas Salement discerner. et les hypothèses de reconstitution sont nombreuses. Ce qui est certain, c'est que Victor Hugo (1802-1885) a voulu, lui aussi, affronter un des thèmes essentiels du romantisme, celui de l'Ange déchu, du Maudit que l'amour de l'humanité, ou de Dieu lui-même, condtùt à se révolter, et qui ne sera sauvé que par l'amour ou la liberté. De ce mythe. propre à rendre compte des angoisses et des espérances de l'époque. Lamartine (La Chute d'un ange). Vigny (Éloa dans les Poèmes antiques et modernes) ou George Sand dans Consuelo avaient déjà donné des transpositions plus ou moins réussies. Lorsque Hugo s'en empare, en 1854, il s'attache à la vision originelle de Satan dans la nuit; à par-tlrde ce noyau originel, l'œuvre va proliférer par amplifications et débordements successifs. notamment avec des épisodes narratifs comme celui de Nemrod, sorte de poème barbare qui évoque

 

La Légende des siècles, dont le projet est contemporain et. semble-t-il, étroitement lié à celui de La Fin de Satan.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)FIN DE SATAN (La).

Premier volume de poèmes inédits des œuvres posthumes de Victor Hugo (1802-1885), publié en 1886 par J.

Hetzel et C 18 et A.

Quantin, à Paris.

Comme pour Die-u (*>.

une édition augmentée et critique · parut en 1911 chez Ollendorff (voir aussi la précieuse publicatiOn de Jacques Truchet, augmentée de fragments inédits ; La Pléiade, Gallimard, 1950).

Cette suite inachevée de poèmes tour à tour épiques et lyriques, dont le plan est assez difficile à reconstituer.

est sans -conteste une œuvre magistrale du grand poète francais.

Il est permis de penser qu'entre JJ·ieu et la Fin cle Satan, l'on peut sans hérésie placer les Fleurs du ..:\!al (*), et qu'avec ces deux «sommes poétiques n, la :France possède quelque chose d'équivalent à une Di't,in.e Cornétlie {*) moderne.

Mais si la Légende lles siècles (*) n'offre qu'une série disparate de • petites épopées ··• la F-in de Sata.n constitue d'abord une œuvre religieuse et même catholique, dont le premier morceau en date figurait déjà dans la Légend.e sous le titre : • Première Rencontre du Christ avec le Tombeau,.

(11, VIII), - alors que Dieu représente le pôle théologique et métaphysique d'un ensemble prévu 'J)ar l'auteur dans sa préface à la Légende.

Le 1>lus ancien autographe de la Fin de Satan est -daté du 16 février 1854, le plus récent du 15 avril 1860 (}a composition de Dieu s'y intercale : 12 avril 1855-26 avril 1856) ; mais il va sans dire que l'ordonnance des diverses ]>arties, telle qu'elle nous est parvenue selon l'agencement du manuscrit publié par Paul Meurice, ne correspond nullement aux âges Tespectifs de chaque fragment.

Au demeurant, cette ordonnance, ou plutôt la simple succession des parties, chapitres ou livres ne fournit même pas une idée claire du plan primitif de l'ouvrage - plan qui dut subir et qui eût subi.

si le poète se fût décidé à le faire imprimer, -de nom­ breuses modifications.

En résumé, l'épopée présente trois divisions successives, ou plutôt trois aspects principaux : l'un biblique et pré­ biblique : • Le Glaive " ; le second évangélique : «Le Gibet Il ; le dernier (en grande partie réduit à l'état de titres de chapitres), ésotérique et pseudo-prophétique.

l\lais un sous-titre dont le sens reste mystérieux, • Hors de la 'J'erre "• accompagne ces rubriques à quatre reprises.

En réalité, c'est le premier meurtre de l'Humanité, celui d'Abel.

qui a procuré au poète son triple symbole : ce meurtre.

il l'imagine avoir été exécuté par trois instruments : un clou.

un bâton et une pierre, lesquels se sont transmués en glaive, arme de Nemrod le Révolté ; en gibet, croix de Jésus la Victime ; en prison, qui sera ...

la Bastille ! Tout cela est peu clair, du moins en ce qui touche la conclusion du poème.

oit Camille Desmoulins et sa sœur I~ucile eussent, semble-t-il, joué un rôle de premier plan, juste avant que le Seigneur.

sur l'intervention de l'Ange Liberté, né d'une plume échappée à Satan pendant sa chute, pardonnât au Maudit et lui restituât son nom ainsi que ses titres et qualités primitives ( 14 Satan est mort.

Renais, ô J~ucifer céleste ! ,, ) .

Peu nous importe, d'ailleurs.

pareille incohérence, ni même de savoir si Victor Hugo fût ou non parvenu à les atténuer une fois l'œuvre construite suivant ses procédés habituels.

Mis à part les prodigieux-· épisodes, vraiment épiques, ceux-là, dans le sens le plus exact du terme, qui ont pour titres : « Et nox facta est » (la chute de Satan), « Nemrod >> (qui finit sur l'ascension de l'Arche transformée en un aéronef porté par des aigles) et • Satan dans la Nuit ..

(qui implore la miséricorde divine>.

il convient d'isoler de cette fresque chaotique et fantastique le second et vaste panneau du « Gibet n, composé de • La Judée n, de • Jésus-Christ >> et du • Cru­ cifix , : car nous avons là la plus belle, la plus vraie, la plus pathétique paraphrase du Nouveau Testament que jamais poète ait réalisée.

Tous les reproches que les théologiens ont pu adresser à Hugo, qui se montra, dans la seconde phase de sa carrière, farouchement anticlérical, s'éva­ nouissent devant la splendeur, la suavité, la tendresse, l'extase très probablement sincère dont. »

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