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Géopolitique de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 15/01/2019

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FRANCE : LE RETOUR DE LA DROITE. En changeant trois fois de Premier ministre en deux ans, François Mitterrand tente de redonner un élan à une gauche de plus en plus affaiblie et critiquée. Ainsi, à l’ouverture vers le centre (Rocard) succède un retour aux valeurs de gauche (Cresson), puis une synthèse, en quelque sorte, entre héritage socialiste et culture de gouvernement (Bérégovoy). Mais la multiplication des affaires impliquant le PS, en proie à des déchirements internes, et  l’échec de la politique économique du gouvernement aboutissent à un retour massif de la droite lors des élections législatives de mars 1993. La seconde cohabi-taiton entre le président Mitterrand et un Premier ministre RPR (Édouard Balladur) s’ouvre donc sur des bases très différentes de celles de la première : l’affaiblissement politique du président, auquel s’ajoute sa maladie, contribue à rendre cette cohabitation plus pacifique. La popularité d’Édouard Balladur, malgré plusieurs échecs et certaines affaires impliquant ses ministres, fait alors de lui un candidat à la succession de François Mitterrand, et le rival de Jacques Chirac au sein même de la majorité.

LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE. Confrontés à la chute du communisme en Europe de l’Est et à la fin de la guerre froide, les Douze entendent accélérer la construction européenne en renforçant l’union économique, monétaire, mais également politique, ainsi qu’en témoigne la signature du traité de Maastricht, qui prévoit, à terme, une citoyenneté européenne. ainsi qu’une défense et une politique étrangère communes. Mais cet embryon de fédéralisme suscite de nom-2breuses craintes, notamment en Grande-Bretagne, au

 

Danemark et en France, où le traité de Maastricht est difficilement ratifié. Surtout, l’impuissance manifeste des Douze à résoudre la crise yougoslave et leurs tiraillements, en particulier sur le volet social de Maastricht, soulèvent des inquiétudes quant à la réalité et à l’avenir de l’Union européenne, malgré l’adhésion de la Finlande, de l’Autriche et de la Suède. L’idéal des pères fondateurs d’une communauté européenne basée sur des valeurs politiques et culturelles communes le cédant au pragmatisme, l’Union européenne tend à n’être plus, aujourd’hui, qu’une simple zone de libre-échange.

 

LA RÉUNIFICATION DE L’ALLEMAGNE. Moins d’un an après la chute du mur de Berlin, la réunification de l’Allemagne est proclamée le 3 octobre 1990, mettant ainsi fin à une division issue de la Seconde Guerre mondiale et pérennisée par la guerre froide. Mais cette réunification, dont la réalisation rapide a été voulue par le chancelier Helmut Kohl, apparaît bientôt plus comme une intégration des nouveaux Lânder de l’ex-Allemagne de l’Est à la RFA que comme l’émergence  d’un nouvel Etat allemand. Intégration politique et économique qui s’avère, une fois l’enthousiasme des premiers temps passé, beaucoup plus ardue que prévu, en raison de son coût financier et social. Cependant, malgré des difficultés réelles d’adaptation des Allemands de l’Est à l’économie de marché et à ses valeurs, la solidité économique de l’Allemagne de l’Ouest et la personnalité d’Helmut Kohl permettent d’endiguer la récession et de limiter le malaise social, alors même que l’Allemagne réunifiée entend cesser d’être un « nain » politique sur la scène internationale, rôle auquel la division du monde en deux blocs l’avait condamnée de 1945 à 1990.

ITALIE : EFFONDREMENT D’UN SYSTÈME POLITIQUE. Caractérisé par une instabilité quasi permanente depuis les années soixante-dix, le système politique italien entre dans une crise profonde à l’orée des années quatre-vingt-dix. Privé de son fondement idéologique avec la fin de la guerre froide et impuissant à entreprendre les réformes rendues nécessaires par la mise en place de l’Union européenne, le régime ne résiste pas à la révélation, grâce à l’opération « Mains  propres», de scandales politico-financiers, ni aux aveux des repentis concernant le rôle occulte de la Mafia au sein de l’État. Certaines réformes électorales et l’effondrement de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste, les deux piliers de la « partitocratie », laissent alors entrevoir l’émergence d’un nouveau système. Mais le passage de la Ire à la IIe République s’avère des plus incertains, car, au-delà des tiraillements au sein de la coalition gouvernementale entre la Ligue du Nord et les néofascistes de l’Alliance nationale, la démission de Silvio Berlusconi, huit mois après sa victoire, traduit la persistance des maux dont souffre la démocratie italienne.

 

LA GUERRE DU GOLFE. Le monde de l’après-guerre froide connaît sa première grande crise au lendemain de l’annexion du Koweït par Saddam Hussein, en août 1990. Après une longue bataille diplomatique et le déploiement de 450 000 soldats américains dans le Golfe, bientôt rejoints par les contingents de trente pays, l’ONU vote un ultimatum enjoignant à l’Irak de se retirer du Koweït avant le 16 janvier 1991. Face au refus irakien, l’opération « Tempête du désert » est alors déclen-chée. Au terme d’un intense bombardement aérien et d’une rapide offensive terrestre, elle oblige l’Irak à quitter le Koweït. Mais cette guerre a de nombreuses répercussions sur le plan régional et international : l’affaiblissement durable de l’Irak, la division du monde arabe, l’implantation des Etats-Unis dans le Golfe, la non-résolution des problèmes politiques (l’avenir du régime irakien, le sort des kurdes, etc.) et l’apparition d’un nouveau type d’interventionnisme (l’ingérence humanitaire), telles sont les principales conséquences de ce conflit. De même, l’espoir qu’il avait fait naître de voir se construire un nouvel ordre mondial fondé sur le droit a été déçu.

LE PROCHE-ORIENT. La guerre du Golfe provoque un regain de tension au Proche-Orient. Mais l’affaiblissement de l’OLP qui, en se ralliant à l’Irak, s’est aliéné le soutien des monarchies du Golfe, et la volonté américaine de parvenir à un règlement global du conflit dans la région aboutissent, en novembre 1991, lors de la conférence de Madrid, aux premières négociations bilatérales entre Israël et ses voisins arabes, y compris palestiniens. Mais il faut attendre l’arrivée des travail- listes israéliens au pouvoir pour que soient signés par

 

Israël et l’OLP, le 13 septembre 1993, un accord de reconnaissance mutuelle, ainsi qu’une déclaration de principe quant à l’autonomie de Jéricho et de Gaza. Peu après, c’est au tour de la Jordanie de signer un traité de paix avec Israël, tandis que des négociations s’engagent avec la Syrie. Cependant, le processus de paix demeure fragile : l’hostilité des colons juifs et des extrémistes islamistes du Hamas, la question du retour des trois millions de réfugiés palestiniens et le statut de Jérusalem-Est, notamment, sont autant d’incertitudes et de menaces qui pèsent sur l’avenir des accords israélo-palestiniens.

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