Hasard et la Nécessité, le [Jacques Monod] - Biologiste / Naturaliste.

Hasard et la Nécessité, le [Jacques Monod] - Biologiste / Naturaliste. Hasard et la Nécessité, le [Jacques Monod], essai philosophique du biochimiste Jacques Monod, publié en 1970. Dans cet ouvrage à grand succès (dont le titre complet est Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne), le seul de sa carrière à caractère non scientifique, l'auteur utilise les connaissances de la biologie pour mener une réflexion philosophique sur les origines de la vie et sur l'évolution, s'interrogeant, comme l'indique le titre, sur l'intervention du hasard et de la nécessité (au sens philosophique du terme -- tout événement a un but et fonctionne pour atteindre ce but) dans ces phénomènes. Pour Monod, le propos des sciences est d'étudier et de définir, in fine, la place de l'homme dans l'Univers ; dans cette optique, « la biologie est pour l'homme la plus signifiante des sciences «. Cet essai s'inscrit dans le cadre d'une réflexion millénaire, qu'ont alimenté, surtout depuis le XVIIe siècle, les découvertes scientifiques. Les principes de la vie sont-ils compatibles avec les lois de la physique -- ce qui autorise le hasard -- ou, au contraire, ne le sont-ils pas (impliquant donc la création divine -- selon Kant, par exemple, la nécessité éternelle des événements résulte de la volonté, de la prescience et de l'omnipotence de Dieu). La réflexion de Monod prend place après les découvertes des fondements génétiques de l'hérédité et de l'évolution. L'auteur affirme que les lois de la physique sont compatibles avec celles de la biologie et donc, avec la vie. L'évolution se fait par mutations successives de l'ADN des cellules, qui peuvent être « muettes « (neutres, c'està-dire passer inaperçues) ou, au contraire, s'exprimer dans les phénotypes (ensembles des caractères visibles) des individus. Partant de ces constatations scientifiques, Monod pose l'évolution comme étant le fruit du hasard : hasard des mutations et hasard des facteurs environnementaux qui exercent une sélection parmi celles-ci (voir sélection naturelle). La seule nécessité est une fonction physiologique fondamentale, la reproduction des espèces. Contredisant l'ensemble des théories animistes, Monod définit le vivant comme une structure qui se reproduit et accomplit de façon indépendante son projet, celui défini par son objet : se reproduire de façon identique à l'original, étape sur laquelle intervient le hasard par le biais des mutations. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.